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SAINT LAURENT CITE DU CINEMA

LA FIN SOUS LES BOMBES

LA FIN SOUS LES BOMBES

Luigi Freddi donne une liste des films tournés pendant la période de gestion italienne des installations niçoises et laurentines: (entre parenthèses, date de début de tournage)
- Production Imperia :
Félicie Nanteuil de Marc Allégret (25 avril 1942).
- Production Discina :
Les Visiteurs du soir de Marcel Carné (27 avril 1942);
Lumière d'été de Jean Grémillon (17 août 1942);
L ' Éternel retour de Jean Delannoy sur un scénario de Jean Cocteau (15 mars 1943); ,
Les Mystères de Paris de Jacques de Baroncelli (5 mai 1943).
- Production Cimep :
La Mort ne reçoit plus de Jean Tarride (10 mai 1943);
Béatrice devant le désir de Jean de Marguenat (7 juin 1943);
Les Petites du Quai aux Fleurs de Marc Allégret (15 juin 1943). Ce film, qui voit les débuts dans un petit rôle de Gérard Philippe, est tourné dans une version française et dans une version italienne avec Adriana Benetti. - Production Scalera. Dès 1942, Gérard Philippe, originaire de Cannes, avait essayé sans succès de se faire engager dans Lumière d'été et dans Les Visiteurs du soir. En 1943, il tient également un petit rôle dans La Boîte aux rêves.
La Vie de Bohême de Marcel L 'Herbier (10 décembre 1942).
- Production Invicta :
La Boîte aux rêves de Jean Choux puis Yves Allégret (14 juin 1943);
Les Enfants du paradis de Marcel Carné (17 août 1943).
A cette liste, il convient d'ajouter :
L'Ange gardien de Jacques de Casembroot (16 février 1942)27;
L ' Inévitable Monsieur Dubois de Pierre Billon (2 novembre 1942) ;
Dernier atout de Jacques Becker (24 mars 1942 à Paris, puis tournage à Nice des extérieurs).
Luigi Freddi souligne enfin le rôle qu'ont joué les Italiens auprès des Juifs et des jeunes gens devant aller travailler en Allemagne. Ainsi, malgré les coupures d'électricité, la mauvaise qualité de la pellicule, les difficultés de toutes sortes en matière d'approvisionnement, les studios de la Victorine et de Saint-Laurent-du-Var ont permis le tournage de nombreux films en 1942 et 1943. Ces deux années constituent une des périodes les plus brillantes de 1 'histoire cinématographique de Nice et Saint Laurent du Var.
Notons que la Résistance va se développer dans les milieux cinématographiques à l’initiative de « L’Amicale des techniciens du Cinéma repliés sur la Côte d’Azur ».
L'installation à Nice des Allemands, le 9 septembre 1943, arrête presque toute activité dans les studios: aucun film nouveau ne sera entrepris pendant toute la période de l'occupation. L'arrivée des Allemands provoque l'interruption du tournage des deux films qui étaient en cours de réalisation, Les Enfants du paradis à la Victorine (dans le vaste décor du boulevard du Crime) et La Boîte aux rêves à Saint-Laurent-du-Var (dans le décor du Café de Flore réalisé par Georges Wakhévitch). Un écho paru dans la presse signale que Arletty, Jean-Louis Barrault et Henry Guisol ont pris le train pour regagner Paris tandis que Viviane Romance s'est retirée dans sa propriété de l'arrière-pays. L'arrivée des Allemands provoque aussi la fuite d'un certain nombre d'employés des studios. Quant aux studios de la Nicaea Films à Saint-Laurent-du-Var, ils ferment définitivement : quelques mois plus tard, en août 1944, ils sont détruits par un des derniers bombardements alliés visant à démanteler le pont du Var.
Les plus anciens des Laurentins se souviennent encore de certaines séquences tournées dans le Vieux Village, comme celles de l’Idiot avec Fernandel sur la place de l’Eglise. Au-delà des images de Saint Laurent du Var, dans plus d’une cinquantaine de films d’époque, il ne subsiste encore dans la petite cité que le modeste nom d’une ruelle : « L’allée des studios » pour perpétuer le souvenir d’une brillante vocation aujourd’hui oubliée.