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HONORE GEOFFROY : UN SACRE PERSONNAGE !
Le prieur Honoré Geoffroy est accusé en 1698 « d’excès de violence » par une de ses paroissiennes, soutenue par son ennemi le seigneur de Saint Laurent. La plainte sera classée sans suite.
Une étrange affaire débute en 1700 à Saint Laurent du Var où Honoré Geoffroy est dénoncé à Mgr de Crillon, évêque de Vence, par un nommé Jean-Jacques Léon qui l’accuse d’avoir incité sa femme Marie au libertinage.
L’évêque fit ouvrir une enquête et l’on apprit que le prieur appartenait à une mystérieuse association : l’ordre ou Sacrée congrégation de Méduse. Cette association dont l’activité semblait se limiter à Saint Laurent du Var comptait 12 membres, les “ frères ”, qui voilaient leur identité sous des pseudonymes : ainsi, le prieur Geoffroy était frère Prudent. En apparence, la Méduse était une innocente société bachique : ses affiliés se réunissaient pour banqueter au cabaret “ aux frais de celuy d’entre eux qui ne beuvoit pas les rasades comme on le luy présentoit ”. C’est un petit ruban rouge “ attaché à la veste sous la casaque de manière qu’il sortoit ” que se reconnaissaient les frères. Selon l’enquête, “ sans qu’on détaille les discours infâmes dont on s’entretenait pendant le repas, le prieur portait cette enseigne de la débauche sur son cœur. »
L’épilogue de cette affaire ne manque pas de surprendre, les enquêteurs découvrirent que Léon, le mari plaignant, appartenait lui-même à l’ordre sous le pseudonyme prémonitoire de frère Incongru.
La justice épiscopale condamna malgré tout le prieur Geoffroy à être interdit “ a divinis ”, après huit mois dans un séminaire où il devait dire, trois fois par semaine, les sept psaumes de la pénitence.
Gracié, Honoré Geoffroy réapparaît dans l’Histoire quelques années plus tard ayant maille à partir avec la soldatesque savoyarde. Le 18 janvier 1704, il fut bousculé et injurié par une troupe venue de Nice venger le sac de 1692. Ils embarquèrent 30 soldats français, ainsi que le seigneur et les notables.
Le château et l'hospice furent pillés. Par un froid rigoureux, les habitants refusant de payer la contribution exigée par l'ennemi furent, femmes et filles comprises, attachés nus à des arbres et exposés à la neige après avoir été torturés et violés.
Plus tard, le 2 juillet 1707, H. Geoffroy sauva Saint Laurent des flammes, à l'exemple de Sainte-Geneviève pour Paris. Les paysans ayant fui devant l'arrivée des Savoyards et des Impériaux qui « pétardèrent la porte Saint-Antoine », il fit face aux envahisseurs, et par sa prière, protégea Saint-Laurent !
EDMOND ROSSI (http://pays-d-azur.com )