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MEMOIRE VIVANTE

VISITE DU VIEUX VILLAGE

VISITE DU VIEUX VILLAGE

DEUX PASSIONNES REVISITENT LE VIEUX VILLAGE
L’un apporte ses connaissances historiques, l’autre fait part de son vécu. Edmond Rossi et clément Bellissime ont décidé d’arpenter, les rues du « village »…

Loin du flot des voitures, des bruyantes supérettes et des immeubles modernes, Edmond Rossi et Clément Bellissime se sont donné rendez-vous. C'est au cœur de la vieille ville qu'ils se sont retrouvés, face à l'église du 11ème siècle. Le féru d'histoire et le Laurentin, pure souche, ont décidé de revisiter le « village ». Un regard neuf sur de vieilles pierres, qui n'ont finalement pas tout perdu de leur première jeunesse...
« Là, c'était l'hospice. Il présente une très belle arche d'entrée. A l'époque, la richesse était de construire en pierres calcaires qu'on faisait venir de Gattières " commente l'historien. En avançant dans les allées, la pierre blanche s'efface au profit de la briquette: « On pouvait extraire la pierre rouge aux Pignatières et aux Pugets et la faire cuire ". Un peu plus loin, ce sont les galets du Var qui fleurissent sur les murs. Encore une autre méthode...

Les traces du passé

Un simple passant ne remarquerait pas toutes les particularités qui font le vieux village. Il ne verrait peut-être pas les « museaux de chats », ces fameux galets du Var. Il ne remarquerait pas non plus les anneaux de fer, rouillés, qui résistent péniblement à l'usure du temps alors qu'ils servaient, jadis, à accrocher les ânes au pas de la porte. Quant aux « chasse-roues », ces grosses pierres aux angles des rues, censées éviter que la charrette ne frotte les façades, qui les voit encore aujourd'hui ?
« Le vieux village a deux époques: le 11ème., 12ème et 13ème siècle, puis, avec le règne de la Reine Jeanne, il a été abandonné en 1450. Le seigneur du lieu, l'Evêque de Vence a décidé de repeupler le village. Quarante familles environ s'y sont installées et ont entamé, vers 1480, la phase de reconstruction » commente Edmond Rossi. On constate alors, qu'à cette période, on a construit une place centrale d'où sont parties de nombreuses rues droites.
« C'est construit en quadrilatère. Les moines étaient de véritables urbanistes! »

Tant de transformations

Une canne de largeur par rue, juste la place pour faire circuler l'âne et la charrette.
« Au rez-de-chaussée des maisons, c'était la cave ou les étables " se souvient Clément Bellissime. Au dernier, c'était le séchoir, entre les deux, les pièces à vivre. Aujourd'hui, il s'échappe des façades restaurées de la musique moderne et rythmée...
« Tout ça ne me rappelle en rien ma jeunesse " regrette finalement Clément Bellissime. Toutes les marques de son passé, au vieux village ont disparu, où ont été déplacées. Il n'a néanmoins jamais quitté ces lieux. A la fin de la visite, en haut de la rue Desjobert, les deux amis se rappellent « Lou Barri », cet espace où l'on se retrouvait pour parler de tout et de rien. « Il n'y avait que les hommes: une vraie société méditerranéenne " précise, Edmond Rossi, amusé. Aujourd'hui, un escalier traverse le mur où on aimait se poser...
« Je me souviens, dans cette rue qui descend, petit, je venais avec mes camarades, la nuit, enlever les cales qui bloquaient les charrettes... Quand elles dégringolaient toute la rue, j’aime autant vous dire que ça faisait du raffut ! » C'est sur un éclat de rire que les promeneurs se sont quittés...

Gaelle BELDA.