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MEMOIRES SECRETES D’UN MILLIONNAIRE COMMUNISTE
Comment peut-on être riche et communiste ? Cette question, combien de ceux qui ont côtoyé François Daniel, des décennies durant, ne se la sont pas posée ?
Les Laurentins qui n'ont pas hésité à questionner l'ancien rosiériste, aujourd'hui âgé de 94 ans, ont certainement eu droit à cette réponse: « A 7 ans, ma mère, qui arrivait d'Italie, a été placée comme bonne dans une famille bourgeoise: ça m'est resté. J'étais obligé de rentrer là-dedans (au Parti Communiste), je ne pouvais pas changer. »
L'itinéraire de François Daniel n'a pourtant rien d'exceptionnel : ce qu'il est devenu, ce sont la simplicité de ses principes de vie, son courage au travail, et un bon brin de chance aussi, qui l'ont forgé.
« Mon père était fermier avec mon grand-père dans une propriété en ville, près de l'ancienne mairie. J'ai appris le métier avec mon père et mon patron. En 1939, il m'a offert un terrain en
location, pour faire des roses. » Ce fut le début du succès professionnel. « J'ai eu jusqu'à cinq ouvriers, et tous restaient », se souvient-il avec fierté. Parallèlement, et pour rester fidèle à ses origines, François Daniel entre au Parti Communiste juste avant la Deuxième guerre mondiale. Pas question pour autant de tout lâcher.
« J'ai toujours aidé le parti, assure-t -il, mais je ne voulais pas y sacrifier mon travail. Virgile Barel, (Maire de Nice à la Libération et grande figure du P.C.F. dans les Alpes Maritimes) qui était un ami, m'avait sollicité à la Libération pour être tête de liste, mais j'ai refusé . . . » Plus tard, cependant, il se lancera dans la politique : il fut conseiller municipal de 1959 à 1977. « J'étais la bête noire de l'ancien maire, Marc Moschetti... » s'amuse-t-il encore.
Gorbatchev chez lui !
Là encore, ce n'est pas ce qui le rend le plus fier. « Louis Ravet, qui avait pourtant été nommé maire de Saint-Laurent par Vichy, m'avait demandé de cacher des Juifs. C'est ce que j'ai fait, en leur donnant une fausse carte d'ouvrier agricole. Plus tard, Médecin nous a traités de " collabos ". . . Mes amis, sont de droite comme de gauche, du moment qu'ils sont honnêtes. » S'il n'a jamais occupé de fonction en vue au PCF, François Daniel peut toutefois se targuer d'avoir côtoyé certaines têtes d'affiche du Parti. Georges Marchais, par exemple, qu'il hébergea à trois reprises lors de ses déplacements à Nice.
Et aussi un certain . . . Mikhai1 Gorbatchev, du temps où il n'était encore que minis~ soviétique de la Culture: « Il était plus intéressé par le mimosa que par les roses . . . » se souvient encore François Daniel. Et personne n’en a rien su à l’époque...
F.L.