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Des circonstances tragiques ont récemment remis en service le vieux pont de la digue des Français. Les bombardements de la dernière guerre ont durement atteins Saint Laurent en 1943 et 1944, environ 200 maisons détruites et 1000 endommagées.
Le pont du Var avait été touché à plusieurs reprises et le trafic interrompu. Sur l’emplacement de l’ancien pont de bois, un passage provisoire fut rétabli que la circulation automobile dût emprunter jusqu’à la reconstruction du pont routier remis en service en 1949.
Dans cette évocation du passé de Saint Laurent, accordons un souvenir au divertissement qui réunissait, au Carnaval de 1699, plusieurs habitants sous la docte présidence du prieur ou curé. Assemblés autour d’une table chargée elle-même de joyeuses bouteilles de vin muscat, les confrères de la Méduse, reconnaissables à un ruban rouge insigne de l’Ordre, vidaient force rasades. Lorsqu’un des assistants frappait la table avec son couteau chacun devait rester dans la position qu ‘il avait à ce moment sous peine de payer une amende de deux sols. Ainsi dans la mythologie, Méduse pétrifiait les malheureux qui la regardaient. Si l’un des convives lançait le cri de « Lampons » tout le monde devait vider son verre ou payer la même amende.
Pour avoir participer à ces agapes peu compatibles avec son état, le malheureux prieur fut admonesté par son évêque.
Rappelons aussi la mémoire de trois Français décédé à Nice au XIXe siècle et qui pour reposer en terre française ont demandé asile au cimetière de Saint Laurent. En 1832 le pauvre Desjobert, ancien consul général de France à Naples, atteint d’une maladie incurable, mit fin à ses jours, à Nice, en se tirant un coup de pistolet. Il dut à sa qualité d’étranger de ne pas subir le sort réservé par l ‘usage niçois au corps des suicidés qu’on exposait sur la potence.
Au contraire le général Dufriche de Valazé, ancien héros de la guerre d’Espagne, mort à Nice en 1838, reçu des obsèques imposantes. Le gouverneur de la province , Comte Rodolphe de Maistre, fils de l’auteur des « Journées de Saint Peterbourg » conduisait lui-même le deuil.
Enfin le marquis de Châteaugiron, ancien pair de France et consul de notre pays à Nice, y finissait ses jours en 1848. Sa sépulture ne fut pas cherchée au loin, la Compagnie des Pénitents de Saint Laurent l’accompagna dans le petit cimetière qu’il avait choisi pour son dernier asile.
En notre XXIe siècle où rivières et montagnes sont aisément franchies, le passage du Var n’impose plus au gueyeurs de veiller sur ses bords. , La commune de Saint Laurent, aux portes de Nice, participe à la croissance de la grande cité. La culture florale, celle des fruits et primeurs, lui assurent une activité et une prospérité inconnues des anciens âges. Sur ses coteaux qui dominent la vallée des amateurs de ciel clair viennent goûter une douce retraite dans la contemplation de la Baie des Anges. Les plaies de la guerre sont guéries et oubliées et l’avenir de Saint Laurent s’ouvre sur des perspectives chargées d’espoir.