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Après le désastre de 1940, la zone non occupée du sud persiste jusqu’à l’arrivée des troupes italiennes en novembre 1942, après le débarquement des américains et des britanniques en Afrique du Nord. Cette première occupation peu dense et débonnaire noue des liens avec des familles d’immigrés vivant sur place. Les autorités locales aux ordres du gouvernement vichyste de Pétain organisent, sur délation, la traque des communistes, des juifs et des francs-maçons. Les communistes Pasco et Angèle Quilino seront internés dans un camp. Les privations alimentaires s’expliquent par une distribution parcimonieuse du ravitaillement sous forme de tickets de rationnement, selon l’âge; par jour : 350g de pain, par semaine : 50g de fromage, 100g de matières grasses, 250g de viande, par mois : 250g de pâtes, 300g de café et 500g de sucre ! Aux Condamines, les trottoirs des avenues en terre battue sont labourées et cultivées. Les paysans s’en sortent mieux grâce à leurs productions qu’ils échangent avec les Niçois venus à bicyclette pour faire du « marché noir ». Les restrictions alimentaires n’offrent guère que des topinambours et des rutabagas réservés habituellement aux animaux, les plus démunis se nourrissent de farine de gland et d’épluchures de légumes. Une soupe populaire sera ouverte par des religieuses sur l’actuelle place Jean Médecin.
Les galoches et sabots suppléent au manque de cuir. Pour contenir la sous-alimentation enfantine un verre quotidien de lait en poudre et une vitamine sont distribués dans les écoles où les élèves soumis au lever des couleurs, chantent « Maréchal nous voilà ! » à la gloire de Pétain, chaque élève doit lui écrire une lettre d'attachement !
Les véhicules automobiles privés de carburants sont modifiés pour pouvoir fonctionner au gazogène ou au gaz au bois.
Le 8 septembre 1943, après la capitulation italienne, la région est occupée par la Wehrmacht qui fortifient le littoral, installe des batteries antiaériennes sur les collines pour protéger les ponts du Var. Dans la propriété Maria 60 oliviers seront abattus pour dégager l’horizon.
Depuis 1940 Pétain regroupe les jeunes hommes dans les « Chantiers de Jeunesse », mais les exigences nazies visant à les soumettre au S.T.O. (service du travail obligatoire) en Allemagne les encouragent à rejoindre la Résistance.
Le nouveau maire M. Ravet organise courageusement la solidarité et la Résistance local, cachant des juifs avec François Daniel, la renseignant en plaçant Jacques Lebrun dans les Batteries de DCA pour relever les plans, fournissant des tickets de rationnement aux plus démunis et même de faux papiers pour éviter l’Allemagne.
Le laurentin Georges Foata organise et dirige le maquis de Gréolières, de même, Vando Degl’Innocenti participe activement à la lutte armée jusqu’à la Libération.
La population assommée par 23 bombardements, vit au rythme des alertes, en se réfugiant dans les caves au hurlement des sirènes avant d’être évacuée. Les exigences allemandes, les pressions physiques et psychologiques, les gênes de toutes sortes apportées à la vie quotidienne, deviennent insoutenables. Les dénonciations calomnieuses se poursuivent avec comme conséquence la déportation dans les camps de la mort. Ainsi un commerçant cagnois se distingue en venant régulièrement renseigner les nazis, il sera fusillé à la Libération, de même deux Laurentines qui cédèrent aux soldats allemands seront tondues.
Enfin, le 27 août 1944, une colonne motorisée canadienne, venant de Cagnes libère Saint-Laurent, au prix d’un dernier accrochage avec les Allemands dont seront deux victimes deux résistants, Ledieu et Abonnel, qui ouvraient la route aux canadiens. Leur sacrifice est matérialisé par une plaque apposée avenue de la Libération.