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"UN PEU D'HISTOIRE" LES CHRONIQUES DE "NICE MATIN" D'EDMOND ROSSI

A PROPOS DES GUEYEURS

A PROPOS DES GUEYEURS

UNE MISE AU POINT HISTORIQUE A PROPOS DES GUEYEURS
Voici témoignage de l’abbé Jean-Pierre Papon extrait de son «Voyage de Provence » (1780).
« le Var est très rapide. il entraîne le gravier de dessous les pieds. et, en été, quand il y a des orages, il grossit quelquefois prodigieusement dans l'espace de deux heures, à cause des torrents qui tombent des montagnes. La facilité avec laquelle il change de lit d'un jour à l'autre, et souvent plusieurs fois dans le même jour fait que les étrangers ne doivent pas s’exposer à passer le Var sans avoir des gueyeurs qu'on prend à Saint-Laurent-du-Var quand on vient de Provence, ou sur le bord opposé quand on vient de Nice.
Si l'on ne passe ni en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes, qui se tiennent serrés l'un contre l'autre, en prenant réciproquement avec la main le haut de leur veste au-dessus du cou, de manière que l'un pose son bras droit sur le gauche de l'autre ; il faut avoir soin de ne pas regarder l'eau : elle est si rapide que la tête tournerait et l'on risquerait de tomber.
A Antibes. on prend un billet du commandant pour sortir de France, sans quoi, l’on est obligé de rétrograder quand on est à Saint-Laurent.
Rien n’est plus varié que les pierres du Var. Outre les calcaires et les cailloux, on y trouve des morceaux de beau granit, du grès, et une pierre grise veinée de spath. Ces différentes pierres sont tout autant de preuves de la diversité de torrents et de rivières qui se jettent dans le Var. »

A la lumière de ce témoignage réaliste une mise au point historique s’impose, à propos des représentations contemporaines du « gueyeur ».
Le gueyeur statufié en 2000 par Suzan Ledon et Nicole Hennion, qui orne le rond-point au croisement de la rue de l’Ancien Pont et de l’avenue du 11 novembre, restitue-t-il l’image authentique de ces portefaix, chargés jadis d’assurer la traversée du gué du Var, tout comme emblème du Comité de Sauvegarde du Vieux Village ? Rien n’est moins sûr !
Si l’on fait foi à ce document d’époque, il semble que le transport des personnes montées à califourchon sur le dos du gueyeur ne relève nullement de la vérité historique, conforme aux règles morales strictes de cette corporation,

Il fallait donc bien la présence de deux gueyeurs pour qu’une personne puisse être chargée et transportée d’une rive à l’autre du Var.
Ce procédé, gage de sécurité évitait d’autre part tout contact charnel avec les porteurs, ceci dans le respect de l’éthique de l’époque.