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"UN PEU D'HISTOIRE" LES CHRONIQUES DE "NICE MATIN" D'EDMOND ROSSI

ENFIN UN PONT SUR LE VAR !

ENFIN UN PONT SUR LE VAR !

Les grands événements qui secouent la France et l’Europe à partir de 1789 amènent un changement important dans les communications entre les deux rives du Var. Le 29 septembre 1792, les Français, sous la conduite du général Anselme, font leur entrée à Nice. Le Comté de Nice, réuni à la France, constitue le département des Alpes Maritimes. Dès le mois de novembre, un pont en bois à hauteur de saint Laurent du Var est jeté sur le Var. Il est fragile et souvent détérioré.
Lorsqu’en 1807, la sœur de l’Empereur, la belle et romanesque Pauline Borghèse, toute à sa passion du moment pour son maître de musique italien Blangini, vient séjourner à Nice, les autorités s’inquiètent de l’état de la passerelle : « Les dernières crues, dit une note officielle, ont emporté quatre palées vers Saint Laurent. La rivière, réunie en un seul et unique courant paraît devoir entraîner tout ce qui n ‘a pas été rétabli pendant les années passées. La communication interceptée pendant plusieurs jours n’a été rétablie que provisoirement au moyen de madriers posés sur des anguilles, mais les voitures ne passent plus ; on est forcé de décharger les bêtes de somme, les cavaliers sont obligés de mettre pied à terre. Malgré ces précautions, le passage n’est pas sans danger, et l’arrivée dans cette ville de S.A.I. Madame la Princesse Pauline a donné beaucoup d’inquiétude. Son Altesse Impériale s’est présentée au pont au moment où le torrent affouillait les quatre palées qui ont été emportées le lendemain et jours suivants. Malgré toutes les précautions qui furent prises par l’ordre du préfet, et, en sa présence, MM. les ingénieurs rendus sur les lieux, ont été obligés de regarder comme un acte d’imprudence plutôt que de prudence la traversée du pont pendant la crue et moment de l’averse ».
L’année suivante, en raison du mauvais état du pont, l’organisation des gueyeurs était provisoirement rétablie ; au surplus, les villageois voyaient d’un mauvais œil un ouvrage qui les privait d’une source de revenus, et la malveillance n’était pas toujours étrangère aux dégradations que l’on déplorait.
La construction d’un pont de pierre était réclamée, et en 1813, les travaux étaient commencés un peu en amont de celui livré alors à la circulation, mais la chute de l’Empire et la restauration de la Monarchie sarde les arrêtaient à leur début.