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LES DEUX ETAPES DE BONAPARTE A SAINT LAURENT.
En bordure de l'actuelle avenue de Provence ( propriété Bonin) il est possible de retrouver le site de l'ancienne ferme de l'évêque de Vence.
Si la demeure a été rasée et reconstruite, elle a conservé une magnifique allée d'oliviers plusieurs fois centenaires, ainsi qu'un bouquet d'arbres de la même essence, plantés à l'écart dans l'angle sud de la propriété.
Ce dernier bouquet est composé d'oliviers millénaires dominant l'avenue de Provence et la chapelle des Sept-Douleurs formant carrefour.
A l'ombre de ceux-ci, la légende vous assurera qu’en route pour Nice en juin 1794 le jeune général Bonaparte, alors âgé de 25 ans, fit là une sieste réparatrice.
Un épisode curieux également à mentionner : parvenu à Nice, Bonaparte se trouve chez le comte Laurenti. Chargé de l'artillerie de l'armée d'Italie, il est surpris là par la réaction thermidorienne. Les nouvelles en provenance de Paris sont mauvaises, on a arrêté le général Hoche et guillotiné Robespierre. Laporte et Albite signent l’ordre d’arrestation de Bonaparte.
Il faillit bien, en cette occurrence, être emprisonné sur place, comme avait été arrêté, le mois d'avant, le brave Hoche victime de basses intrigues, alors qu'il s'apprêtait à diriger l'expédition contre Oneille.
Durant son séjour à Nice, Bonaparte tombe amoureux de la jolie fille de son logeur, Emilia Laurenti âgée de 14 ans. Il présente sa demande. Réponse du Comte Laurenti : « Je crois que vous avez un bel avenir, mais qui me dit que vous reviendrait sauf de la prochaine campagne ? Il est trop tôt pour envisager le sort de notre fille. »
Bonaparte dépité et amer oublie difficilement Emilia, il se lance dans des actions dangereuses pour aboutir à la conquête de Tende et de Saorge.
Deux ans plus tard de retour à Paris, il sera sauvé par ses amis Saliceti et Barras qui répriment le complot royaliste. Remercié par le Directoire pour son action contre les ennemis de la République Bonaparte revient ensuite à Nice, acclamé par la population, comme commandant en chef de l’armée d’Italie.
La tradition rapporte que le 25 mars 1796, le fringant général Bonaparte se dirigeant vers Nice, aurait à nouveau fait halte à Saint Laurent et passé la nuit au premier étage de « la Maison de la Cruche d'or » située du n° 54 de la rue de l’Ancien Pont (actuel Trésor Public).
En 1796, Nice n'est plus la ville de garnison surexcitée et inquiète. Bonaparte, après y avoir séjourné une seconde fois, du 26 mars au 2 avril, commence sa magnifique campagne d'Italie.
Après Cherasco, par le traité de Paris du 15 mai 1796, le roi de Sardaigne renonce aux comtés de Nice, de Beuil et de Tende, et accepte la limite naturelle de la crête alpine avec la république française du Directoire.
Edmond ROSSI (http://pays-d-azur.com )