06/10/2013
L'HISTOIRE DU BROC
Perché sur une avancée de la montagne de Chiers, qui domine à 1 037 m d'altitude, le village a gardé son caractère médiéval, au milieu de ses terrasses d’oliviers.
« Broc » ou « Brec » désigne un sommet escarpé. On sait que les Romains séjournèrent longtemps au Broc, mais la commune actuelle résulte de la fusion de deux communautés médiévales au XVe siècle : Saint Pierre d’Oliva et Dos Fraïres.
Au XIIe siècle les chevaliers de « Castrum Olivum » perçoivent un droit de péage pour le passage du Var, ils firent don de ce droit aux puissants moines de Lérins qui possédaient une bonne partie des terres situées sur la rive droite du Var. Saint Pierre dépendra de l’abbaye de Saint Pons jusqu’ en 1792.
Au XIIIe siècle, apparaît la première mention du "Castrum de Broco".
En 1388, les hommes du Broc, restés provençaux se voient confirmer les privilèges de leur "pont" sur le Var.
Dos Fraïres resta à la Savoie en 1388, constituant une enclave sur la rive droite de l'Estéron, comme Gattières et revint à la France avec le traité de 1760. La seigneurie a appartenu aux Giraud en 1391 puis aux Lascaris-Vintimille.
Au XVe siècle, a lieu une foire importante pour la Sainte Luce, où s'établissent les transactions sur les bestiaux et les peaux. En 1474, la peste est au Broc.
L'existence du Broc est émaillée d'événements guerriers, quelquefois sans dommage. Ainsi en 1593, des Gascons pillards s'étaient emparés de son château. Les habitants déguisèrent quelques hommes en réparateurs de toitures, qui surprirent le chef dans son lit, et obtinrent la reddition de toute la bande.
En 1704, du 20 au 26 janvier, le pays fut pillé, les prêtres bastonnés, les femmes violées par les Piémontais du Comte de Blaignac ; «les jeunes filles s'élançaient par les fenêtres pour échapper à la brutalité du vainqueur».
En 1720, pendant la peste, le Comté de Nice est interdit à toute personne venant de Provence. L'évêque de Vence ne peut rendre visite au prieur de Gattières qui dépendait de son diocèse; l'entrevue eut lieu au Broc, où les évêques de Vence avaient leur résidence d'été. A la Révolution, l'autre côté du Var était la terre privilégiée des réfugiés qui avaient formé une coalition rejointe en 1792 par le Roi de Sardaigne.
En juin 1793, des infiltrations sardes sur le Cheiron obligèrent les Français à s'installer au Broc. Un pont est construit entre le Broc et Saint-Martin (ce pont sera rompu en 1800 par le retour des Français, qui se retrancheront derrière le Var).
Plusieurs compagnies et des canons sont acheminés au Broc. Masséna et Dugommier franchissent à gué l'Estéron avec leurs troupes réussissant à dégager Gilette dont la garnison était attaquée depuis la veille par 4 000 hommes.
La position stratégique du village fit du Broc un important centre jusqu'en 1860 : marché hebdomadaire, foire de trois jours, hôpital, douane.
La frontière n'empêchera jamais les échanges entre Saint-Martin et Le Broc. Etaient-ils importants? On peut le penser si on en juge d'après les réactions des autorités municipales du Broc qui protestaient toujours vivement lorsque les douaniers français resserraient leurs contrôles, ce qui est fréquemment le cas au XVIIIe siècle. Motif invoqué : la fermeture de la frontière fait chuter le chiffre d'affaires des commerçants du lieu et surtout de la foire de huit jours qui s'y tenait au mois d'octobre. En 1728, la municipalité demanda même une réduction fiscale pour l'ensemble des habitants du Broc en raison d'un important manque à gagner.
Contrebande ? Le mot est sans doute trop fort tant ce commerce inter frontalier est naturel.
Lorsque le Var ne constitue plus une frontière, le village périclite, et est laissé à l'abandon.
EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...
De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors historiques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.
Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.
Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.
La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.
Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE
Ouvrage illustré, de 160 pages disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr
D’apr
06:21 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)