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11/07/2011

SAINT LAURENT DU VAR SOUS LES BOMBES BLANCHETTE TÉMOIGNE

 

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« A 17 ans, j’aurais mangé les pieds de la table tellement j’avais faim. On avait 50 grammes de pain par jour », se souvient « Blanchette » Vaïani, aujourd’hui âgée de 88 ans.

« Un jour, il y a eu une bombe sur le Point du jour. On a ressenti l’explosion jusque chez nous ».

« Le jour du bombardement du 26 mai, j’étais à Magnan. Ces imbéciles d’Américains avec leurs forteresses volantes à 5000 m d’altitude, ont touché un train. On a réquisitionné mon charreton pour ramasser les morts ».

« Il y avait des abris sous le square Benes. Un jour, il y a eu une alerte. Je traînais une vieille dame. On n’a même pas eu le temps d’arriver à l’abri. J’ai plongé. Un avion est passé en rase-mottes en mitraillant. La grand-mère n’était plus là. J’ai cru qu’elle était morte. En fait, elle était vivante. Elle avait couru ».

« On se sentait en danger dans notre maison. Les Bellissime disaient à mes parents : ‘‘Venez nous voir’’. C’étaient les derniers bombardements, où ils ont tout démoli. Le soir vers 19h, les voisins des Bellissime nous ont dit : ‘‘Ne redescendez pas. Restez dans notre abri’’. On y est allés. Ça a commencé à tomber. La terrasse était obscurcie. Les chiens hurlaient à la mort. Au niveau de « Picard », il y avait un énorme trou dans la route. Mon grand-père, qui était au café, avait couru à l’abri avec le curé Decaroli. Il avait perdu son « capéou » en entrant dans l’abri. Le curé lui avait dit de ne pas aller le récupérer. La dame qui tenait le café a été tuée en voulant emporter la caisse. Un homme, lui, a eu la vie sauve en se cachant sous le billard ».

« Le 2 août, deux commerçants descendaient la rue Desjobert en parlant lorsque tout s’est effondré. L’un est parti à droite, l’autre à gauche. On ne le trouvait plus. Il était sain et sauf, mais il a fallu creuser pour le dégager des décombres. Quand je suis passée là, ils l’avaient sorti à moitié ».

« Le 27 août, quand il a vu que les Alliés arrivaient, Pitou Bargelli est monté au clocher et a mis le drapeau français. Les Allemands avaient passé la passerelle en bois, puis l’avaient incendiée et étaient de l’autre côté du Var, d’où ils ont tiré des obus qui ont détruit des maisons rue Desjobert ».

D’après l’article de Laurent Quilici (Nice Matin du 26 mai 2011)

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