07/06/2013
A SAINT LAURENT DU VAR EN 1851, LE NON DES RÉPUBLICAINS À LOUIS NAPOLÉON
Selon le Sous-Préfet, les « bons » cantons favorables aux Blancs sont ceux de la montagne, sont à surveiller Grasse, Cannes, Saint Paul et Cagnes.
Le coup d'état du Prince Président accompli à Paris le 2 décembre 1851 à 2 h. du matin est confirmé à Cagnes et Saint Laurent comme dans tout l'arrondissement de Grasse par l'affichage d'un décret lapidaire le 3 au matin.
On discute ferme dans les auberges de Saint-Laurent, les Républicains du canton se consultent pour une éventuelle riposte. Pour des raisons opportunistes, ceux de Grasse conseillent l'attentisme et prêchent la démission à leurs amis de Cannes et Vence.
Une forte personnalité le Docteur Provençal, militant républicain cagnois, n'accepte pas la passivité qui lui est recommandée.
Bien que convoqué à Grasse le 3 décembre, il passe la frontière, se rend à Nice pour contacter un émigré républicain Mathieu, ex maire de La Garde Freinet.
Le 6 décembre au soir, armé de son fusil de chasse, le ruban rouge qui lui sert aux saignées enroulé autour de son chapeau, il rassemble une petite troupe d'hommes de Cagnes, Saint Laurent et Vence, médiocrement pourvus d'armes.
Le groupe se dirige sur les bords du Var, au quartier de La Baronne, où ils espèrent l'arrivée d'une colonne de réfugiés français venant de l'autre rive.
Le Var est en crue, le renfort ne viendra pas.
Les quelques hommes se débandent devant la réserve et l'hostilité des habitants et des autorités du voisinage.
Les maires de Saint-Laurent, Cagnes et La Gaude refusent toute idée de soulèvement armé. Le détachement militaire de Saint Laurent et les fonctionnaires des douanes demeurent fidèles au Gouvernement.
Le Docteur Provençal, abandonné de tous, s'enfuit aux Plans de Gattières où un passeur lui fait gagner la rive sarde: « Je passais à minuit, par un froid glacial, sur les épaules d'un campagnard de Gattières, Marcellin Nirascou, échappant ainsi à la fusillade de toute la brigade de douane et la Garde Nationale bonapartiste de cette bourgade, mise à ma poursuite ».
Ainsi se termina ce que le Sous-Préfet de Grasse et le Consul de France à Nice appelèrent « la colonne insurrectionnelle du Var ».
Le lendemain 7 décembre, un dimanche au matin, César Provençal fut appréhendé par les carabiniers sardes, au bord du Var, au pied d'un arbre où il avait dormi quelques heures. Il fut conduit en prison pour franchissement clandestin de la frontière. Il devait connaître les premiers temps difficiles de l'exil politique.
Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.
Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.
Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.
Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.
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18:31 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)
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