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12/06/2015

SAINT LAURENT DU VAR: CONNAISSEZ-VOUS LE VIEUX VILLAGE ?

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Le vieux village de Saint Laurent du Var date du Moyen Age. On observe deux périodes de constructions distinctes. La partie la plus ancienne autour de l'église date du XIème et du XII ème siècle. Le reste des maisons autour date du XV ème siècle.

Le village a été construit sur un monticule pour le passage du Var. On a choisi le meilleur emplacement pour se protéger des crues du Var avec une vue sur les alentours.

Par la suite le village devenu la « Porte de France » face à la rive gauche du Comté de Nice sera entouré de remparts et de tours d'angle. C’était un lieu où les gens venaient se réfugier. Derrière les murailles en pierre du Var, les habitants pouvaient se défendre et se protéger de leurs voisins, des pirates et des pillards. Depuis le haut des cinq tours, des gardes observaient les campagnes environnantes et prévenaient les villageois en cas de menace. Deux portes s’ouvraient dans les remparts: une à l'ouest, la « Porte de France » place Saint Antoine et une à l'est sur le Var.

Le plan de la construction du village régulier en damier a été conçu par des moines architectes du XV èmé siècle. Les rues se coupent en angle droit et sont orientées est ouest pour se protéger des vents dominants du Nord venant de la vallée du Var.

Les maisons contigües comportent deux étages avec l’étable et la remise au réez-de- chaussée, l’habitation au premier et le grenier servant de grange et de séchoir au deuxième étage, ce dernier accessible grâce à une corde roulant sur une poulie (la carella).

Les murs des habitations comme ceux des remparts se composaient de galets ronds extraits du lit du Var qui assemblés formaient des « murs en museaux de chats » typiques de Saint Laurent.

Dans le passé les villageois, pour la plupart, travaillaient la terre. Ils vivaient de la culture et de l'élevage. Les bonnes années, ils avaient assez pour se nourrir. Mais ils devaient payer des impôts importants à l'évêque et au prieur (le curé).

Suite aux mauvaises récoltes dues aux gels, à la sécheresse et aux pluies de grêle, les habitants ont souffert de la famine dans le passé. A plusieurs reprises, des pillards ont emporté toutes les provisions ou détruit et brûlé la totalité de leurs biens. A la suite de la guerre de cent ans, la bourgade a dépéri et la peste noire l’a vidée  de ses habitants. Pour la faire renaître, l’évêque de Vence, Raphaël Monso, seigneur du lieu fait appel à des familles ligures d’Italie. Trente familles du val d’Oneille ont ainsi pris possession des terres incultes et ont agrandi le village.

Le soleil brûlant de l'été explique l'étroitesse des rues favorisant l'ombre et la fraîcheur. Les rues mesurent deux mètres de large, largeur nécessaire pour le passage des charrettes, des chasse-roues encore visibles protégeaient la base de l’angle des rues. Elles étaient pavées avec des galets du Var. Une rigole au centre ou sur les côtés permettait de les nettoyer lors des pluies.

Dans ces conditions d’hygiène précaire avec des logis privés d’eau courante et de toilettes où cohabitaient bêtes et gens, l’atmosphère  baignée dans une odeur nauséabonde.

Un très vif sentiment religieux soudait la communauté villageoise soumise à l'autorité de son seigneur l’évêque de Vence et de son prieur.

Aujourd’hui, le clocher est de style provençal. L’église a été agrandie, et une horloge a été installée en 1925.

Au-dessus du porche de l’hospice, admirez la jolie fenêtre géminée. Cet hospice était géré à l’origine par les moines de Saint Augustin. L’hospice accueillait les voyageurs et les pèlerins de passage.

Le village possédait une épicerie, une boucherie et une boulangerie. Le forgeron fabriquait et réparait tous les outils (haches, faucilles, socs de charrue. Il cerclait aussi les tonneaux les roues des charrettes et ferrait les chevaux.

Dans l'enceinte, un captage d'eaux souterraines alimentait le puits central.

Avant l’ouverture du pont sur le Var (XIXème siècle) la « Grande rue » (l’actuelle rue Desjobert) accueillait en plus d’une auberge-relais de poste, la gendarmerie, l'octroi où l'on payait un droit sur les marchandises en transit. Plus bas avant le gué se dressait  l'hospice.

Edmond ROSSI