28/05/2006
QUAND LE PAPE S'INTERESSE A L'HOSPICE DE SAINT LAURENT DU VAR
UN DOCUMENT CAPITAL :
CLEMENT IV DE 1267
« Clément évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils le commandeur et les frères de l'Hôpital du Var de l'ordre de Saint Augustin, au diocèse de Vence, salut et bénédiction apostolique. La Sacro-sainte Eglise Romaine a coutume de chérir d'un mouvement tout naturel, en raison de sa piété accoutumée, qui lui est un devoir, ses fils dévoués et humbles et, afin qu 'ils ne soient pas inquiétés par les agissements d'hommes dépravés, de les réconforter, telle une pieuse mère, par le rempart de sa protection.
C'est pourquoi, chers fils dans le Seigneur, faisant écho de bon cœur à vos justes demandes, nous prenons sous la protection de Saint-Pierre et la nôtre vos personnes et le lieu où vous vous consacrez au service divin, avec tous les biens que vous possédez présentement à bon droit ou que vous pourrez acquérir à l’avenir par de justes moyens, avec l'aide du Seigneur. Spécialement, nous confirmons à vous-mêmes et, à travers vous, à votre hôpital, par notre autorité apostolique, les dîmes, terres, possessions, maisons, vignes, revenus, jardins, granges, prés, pâturages et tous les autres biens, tels que vous les possédez tous justement et pacifiquement, et nous les garantissons par la protection du présent écrit, en réservant, pour ce qui est des susdites dîmes, le droit de décision des conciles généraux. Qu’il ne soit donc permis à aucun homme de briser ce présent acte de protection et de confirmation que nous accordons ou d'aller à son encontre par une téméraire audace. Mais si quelqu'un était assez présomptueux pour commettre un tel attentat, qu'il sache qu'il encourrait l'indignation de Dieu Tout-puissant et des saints apôtres Pierre et Paul.
Donné à Viterbe, le 5 des ides de février, la deuxième année de notre pontificat. »
Le pape par cet acte prend sous la protection du siège apostolique les frères de l’hôpital du Var, leur établissement et leurs biens, dont il leur confirme la possession.
Rappelons que le gué de Saint Laurent eut une place essentielle au Moyen-Age, époque de pèlerinages religieux, d’une part de l’Italie vers Saint Gilles et Saint Jacques de Compostelle et d’autre part en sens inverse de l’Espagne et de France vers Rome.
Selon un acte de 1472, la fondation d’un hospice avec bac est attribuée à une dame d’Agrimont ( ?).
L’historien Alain Venturini situe cette fondation en 1150, avec une première mention en 1162. Placée sous l’étroit contrôle de l’évêque de Vence, l’institution est confiée à une douzaine de chanoines de l’ordre de Saint Augustin, venu de Saint Laurent d’Oulx dans le Piémont.
Cette œuvre d’utilité publique se développe et sa prospérité devient telle qu’elle acquiert des biens à Cagnes, Nice, Plan du Var et même dans la vallée de la Vésubie.
En 1300, la corruption et le relâchement de la discipline et des mœurs conduisent le pape Boniface VIII à confier la gestion de l’établissement aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. L’évêque de Vence va manœuvrer en 1327, pour être désigné comme gestionnaire de fait par le pape Jean XXII.
Les appétits de l’évêque de Vence seront tempérés par les Niçois en 1344 et limités à une rente annuelle de 100 setiers de froment.
Le destin de la Maison du Var se poursuit avec une nouvelle crise en 1428, consécutive à une décadence morale entraînant l’expulsion des derniers chanoines Hospitaliers. Les terres et bâtiments sont alors confiés à l’archidiacre de Vence qui se révèle incapable de les gérer.
L’Hospice tombe en ruines et le passage du gué devient payant avant l’acte d’habitation de 1468. Il sera fait alors obligation aux gens du lieu d’assurer gratuitement le passage du Var avec confirmation faite en 1485.
Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?
LA BULLE DU PAPE
CLEMENT IV DE 1267
« Clément évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils le commandeur et les frères de l'Hôpital du Var de l'ordre de Saint Augustin, au diocèse de Vence, salut et bénédiction apostolique. La Sacro-sainte Eglise Romaine a coutume de chérir d'un mouvement tout naturel, en raison de sa piété accoutumée, qui lui est un devoir, ses fils dévoués et humbles et, afin qu 'ils ne soient pas inquiétés par les agissements d'hommes dépravés, de les réconforter, telle une pieuse mère, par le rempart de sa protection.
C'est pourquoi, chers fils dans le Seigneur, faisant écho de bon cœur à vos justes demandes, nous prenons sous la protection de Saint-Pierre et la nôtre vos personnes et le lieu où vous vous consacrez au service divin, avec tous les biens que vous possédez présentement à bon droit ou que vous pourrez acquérir à l’avenir par de justes moyens, avec l'aide du Seigneur. Spécialement, nous confirmons à vous-mêmes et, à travers vous, à votre hôpital, par notre autorité apostolique, les dîmes, terres, possessions, maisons, vignes, revenus, jardins, granges, prés, pâturages et tous les autres biens, tels que vous les possédez tous justement et pacifiquement, et nous les garantissons par la protection du présent écrit, en réservant, pour ce qui est des susdites dîmes, le droit de décision des conciles généraux. Qu’il ne soit donc permis à aucun homme de briser ce présent acte de protection et de confirmation que nous accordons ou d'aller à son encontre par une téméraire audace. Mais si quelqu'un était assez présomptueux pour commettre un tel attentat, qu'il sache qu'il encourrait l'indignation de Dieu Tout-puissant et des saints apôtres Pierre et Paul.
Donné à Viterbe, le 5 des ides de février, la deuxième année de notre pontificat. »
Le pape par cet acte prend sous la protection du siège apostolique les frères de l’hôpital du Var, leur établissement et leurs biens, dont il leur confirme la possession.
Rappelons que le gué de Saint Laurent eut une place essentielle au Moyen-Age, époque de pèlerinages religieux, d’une part de l’Italie vers Saint Gilles et Saint Jacques de Compostelle et d’autre part en sens inverse de l’Espagne et de France vers Rome.
Selon un acte de 1472, la fondation d’un hospice avec bac est attribuée à une dame d’Agrimont ( ?).
L’historien Alain Venturini situe cette fondation en 1150, avec une première mention en 1162. Placée sous l’étroit contrôle de l’évêque de Vence, l’institution est confiée à une douzaine de chanoines de l’ordre de Saint Augustin, venu de Saint Laurent d’Oulx dans le Piémont.
Cette œuvre d’utilité publique se développe et sa prospérité devient telle qu’elle acquiert des biens à Cagnes, Nice, Plan du Var et même dans la vallée de la Vésubie.
En 1300, la corruption et le relâchement de la discipline et des mœurs conduisent le pape Boniface VIII à confier la gestion de l’établissement aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. L’évêque de Vence va manœuvrer en 1327, pour être désigné comme gestionnaire de fait par le pape Jean XXII.
Les appétits de l’évêque de Vence seront tempérés par les Niçois en 1344 et limités à une rente annuelle de 100 setiers de froment.
Le destin de la Maison du Var se poursuit avec une nouvelle crise en 1428, consécutive à une décadence morale entraînant l’expulsion des derniers chanoines Hospitaliers. Les terres et bâtiments sont alors confiés à l’archidiacre de Vence qui se révèle incapable de les gérer.
L’Hospice tombe en ruines et le passage du gué devient payant avant l’acte d’habitation de 1468. Il sera fait alors obligation aux gens du lieu d’assurer gratuitement le passage du Var avec confirmation faite en 1485.
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11:00 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
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