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12/06/2006

LES GUEYEURS, UNE ORIGINALITE DE SAINT LAURENT DU VAR

                           AU TEMPS DU GUÉ 

                                    

L’Allemand Sulzer dans son « Voyage de Berlin à tra­vers les pays méridionaux de I’Europe " paru en 1775 décrit une curieuse traversée du Var:

« En sortant de Saint-Lau­rent on entre dans le lit du Var qui est très large à cet endroit et prouve suffisam­ment l'impétuosité des crues de ce fleuve. En ce moment, à peine le sixième du lit était couvert d'eau et ce peu d'eau, divisé en plusieurs bras, cou­lait avec rapidité.

A Saint-Laurent, des hommes robustes  sont char­gés de transporter les voya­geurs à travers le lit du fleu­ve. Ces hommes doivent, savoir  à quelle époque il est possible de traverser. On me donna quatre de ces hommes pour ma traversée, qui n'était pas dangereuse, l'eau étant très basse; en d'autres temps on en donnerait beaucoup plus. L'un procédait en éclai­reur en montrant au postillon les endroits les plus guéables et trois restaient avec la chai­se de poste pour la tenir, afin que le torrent ne la renverse pas. Dans quelques endroits l'eau montait jusqu'à l'essieu des roues. Cet accompagne­ment me coûta quatre livres ; quand l'eau est plus forte, c'est beaucoup plus cher ! ».

La communauté laurentine traitait pour un an avec les « gueyeurs ou barquiers ».

En 1781, nous trouvons parmi ceux-ci : François Trastour; Jean- Jacques Bery et André Martin. Le 17 avril 1782, le chef affirmé des gueyeurs s'appelait Antoine Michel. Il devait veiller à ce que seuls les hommes désignés exécu­tent le travail.

Ce monopole exigeait de la part de ceux qui étaient sélectionnés des qualités par­ticulières. Une note d'archive précise: « Il faut que les bar­quiers soient des gens choisis et craignant Dieu,

1. Qui fréquentent les sacrements et qui fassent leurs Pâques chaque année;

2. Qui portent un tableau (tablier) autour de la ceintu­re ;

3. Qui aient de la pudeur et de l'honnêteté envers les personnes du sexe ;

4. Qu'ils soient charitables envers les pauvres et traita­bles envers les autres ;

5. Qu'ils ne soient point abrutis dans le vin, pour ne pas risquer de se noyer et de noyer les autres.

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