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27/07/2007

PRESENCE ROMAINE

En 1970, lors du creusement des fondations d'un immeuble situé près de square Djibouti, il fut mis à jour les vestiges d'une ancienne « villa » romaine, datée par M. VINDRY, conservateur du musée Fragonard à Grasse. Les tessons de céramiques qui permirent la datation de l'ensemble archéologique furent trouvés au voisinage de murs bas, construits avec des galets maçonnés; ce type de construction utilisant les matériaux locaux a prévalu jusqu'au XVIII ème siècle. La surface de cet habitat a été estimée à 150 mètres carres. Les débris de poterie exhumés au cours des fouilles datent pour les plus anciens de la fin du 1er siècle et pour les plus récents du début du IIIème siècle. Cette exploitation avait une vocation à la fois rurale et industrielle. Pour la première fois dans la région, des amas importants de scories ont, en effet, été mis à jour et leur présence permet de supposer qu'il y eut naguère, là, un atelier métallurgique. D'après des informations complémentaires, le minerai recueilli dans la « villa » serait un magma de fer et de fonte. S'agit-il d'un fond de forge ou bien d'une coulée de fer fondu? Les deux hypothèses sont possibles. Le minerai pourrait être ce fer natif, facilement recueillable sur les plateaux voisins des BAOUS, sous forme de nodules. Des morceaux de creusets ont été envoyés dans un laboratoire' spécialisé près de Nancy, afin de déterminer la nature du minerai utilisé et le type de four employé par ces lointains artisans. Le gisement n'a livré qu'une seule pièce de monnaie trop usée pour permettre une datation.   La « villa » fut rasée à une époque imprécise et ses matériaux ont pu être réemployés dans d'autres constructions. Les chercheurs n'ont retrouvé que les fondations faites à l'aide de galets, il ne restait plus rien des murs, peut-être construits en pierres taillées.   La présence de cette exploitation antique, en ces lieux, s'explique par le fait de la densité importante des habitats romains le long de la côte et plus particulièrement au voisinage de la voie reliant ROME.à l'Espagne en passant par le sud de la Gaule.   La voie romaine (voie aurélienne) quittant Cimiez, remontait vers le Ray (aujourd'hui quartier nord de Nice), le col de la SERENA et SAINT-ROMAN, de BELLET, pour passer le Var à la hauteur de SAINT -SAUVEUR, lieu qui sera plus tard consacré comme gué (Saint Christophe) et christianisé.   Ce gué de Gattières, sur la rive droite, a donné des tombes, des restes de voie et peut-être les vestiges d'un sanctuaire. De Gattières à Saint-Jeannet, la voie est presque intacte: elle passe au pied de l'actuel château de La Gaude (ancienne commanderie des Templiers) chargé quelques siècles plus tard de surveiller le passage du Var situé à l'Est.   M.C. Grassi, dans sa thèse « Les voies de Communication en Provence Orientale de l'époque romaine à la fin du XVIIIème siècle » (1970), précise que la principale voie romaine du littoral, de Plaisance au Var, porte le nom de Via Julia Augusta, attesté par les « milliaires .» Signalons que lors du règlement de janvier 27, intervenu entre AUGUSTE et le Sénat, l'ancienne province Transalpine était devenue la NARBONNAISE, province impériale jusqu'en 22, sénatoriale depuis. Le Var formait, à cette époque, la frontière entre la NARBONNAISE et l'ITALIE. La numérotation des milliaires confirme ce que les textes nous apprennent. Les milliaires qu'OCTAVE AUGUSTE fit placer sont numérotés en partant de ROME jusqu'au VAR. Passé le Var, la numérotation change.   La construction de la Voie Julia–Augusta remonte en 13 avant J.C. A l'ouest du Var, les milliaires ne portent plus d'appellation, le nom de voie aurélienne, donné plus tard par analogie avec la route venant de Rome par les côtes tyrrhéniennes et liguriennes qu'elle continuait, n'a pas valeur originelle.   Selon cette étude les incertitudes subsistent sur le tracé exact de la voie à l'ouest du Var et des fleuves côtiers, que seules des fouilles ultérieures pourraient vérifier. Au-delà de Saint-Jeannet, la voie Julia Augusta atteignait ensuite Vence d'où l'on pouvait remonter sur Castellane et Digne ou redescendre vers Antibes par Cagnes et Biot.   La zone marécageuse et insalubre du delta du Var interdisait le passage d'une voie.  L'embouchure du Var, à l'origine de notre ère, ne se présentait pas sous la forme d'un promontoire, si l'on en juge par des cartes relativement récentes, mais par une large échancrure. Cette zone fut comblée au cours des siècles par l'apport fluvial en matériaux (sables, graviers) et changea progressivement le profil de la côte en ce point. Strabon indiquait: « Le Var couvre en hiver la largeur de 7 stades (250 m) donc 2 km de largeur près de son embouchure .»   A l'époque romaine considérée (entre le 1er et le IIIème siècle), seule devait exister sur la rive droite du Var une voie pour piétons, reliant le site de Saint-Laurent à celui voisin de Cagnes, (inscriptions et sépultures) à la base de la colline. Cette voie légère (diverticule) longeait et surplombait les marécages, à la latitude de ce qui devint plus tard le Chemin de Provence. C'est précisément en bordure de ce passage naturel que furent mis à jour en 1970 les vestiges de la villa romaine décrite plus haut, découverte confirmant notre hypothèse.   Fidèles à leurs habitudes agraires, les Romains protégeaient leurs voies essentielles de circulation par une bande de culture de part et d'autre. Ces cultures confiées à des colons répartis suivant le système des centuriations étaient importantes entre Vence, Grasse et Mandelieu, le long de la voie principale. On sait que deux distributions de terre ont été effectuées successivement, fixant des « villae rusticae » dont l'activité essentielle était l'oléiculture. Les fouilles ont montré des installations d 'huilerie très importantes qui laissent supposer une possibilité d'expédition d'huile vers d'autres régions.  L'état actuel de nos connaissances de la période romaine laisse supposer que seule une frange littorale était mise en valeur, en rapport avec la préoccupation dominante de l'administration impériale de protéger un axe de circulation continentale voisin de la côte.   D'après les faibles vestiges retrouvés, l'intérieur était presque totalement délaissé, la forêt y couvrait la totalité des versants, ce qui ne facilitait pas la pénétration, les vallées n'étant accessibles que par les crêtes, les gorges verrouillant les vallées vers l'aval. Les descendants des tribus ligures repoussées dans l'arrière-pays constituaient une faible population pastorale et semi-nomade dont la seule activité agricole devait se réduire à la culture de quelques céréales dans les bassins de terre fertile. Ces indigènes endurcis et farouchement indépendants menaient une existence en marge de la romanisation, leur faible nombre ne constituant plus une menace pour les colons romains. Les relations entre les deux communautés devaient se borner à des trocs (laine, viande, peaux, de l'intérieur contre objets fabriqués, sel, huile, de la côte).   Au cours des siècles qui suivirent, le peuplement de la basse vallée du Var devait s'intensifier. L'agriculture naissante avait besoin de terrains fertiles et irrigués: le limon et l'eau étaient réunis sur les bords du fleuve. Evitant la zone, marécageuse et paludéenne du delta, les premiers habitants s'installèrent au pied des collines boisées de Montaleigne et des Agrimonts. (AGRIMONT: étymologie: du provençal AGREU: houx, du latin acrifolium, et, de mont. Mont recouvert de houx. Autre étymologie: du latin AGER, AGRI: champs et de MONT: le Mont des champs. MONTALEIGNE: du latin lignum: bois. Mont boisé.)   De cette occupation naquit la nécessité d'un passage du Var à la hauteur du site actuel de Saint-Laurent. Déjà existait au pied des collines niçoises le tracé est-ouest d'une voie surplombant les marais du Magnan et du Fabron.   La Forme ORBIS ROMANI signale au N. 47 à l'ouest de Saint Laurent sur la colline de GRIMONT des vestiges notés par Edmond BLANC (AN. des SOC. des A.M. 1878 p. 218) et dans son « Epigraphie Antique I p. 34 .» L'auteur écrit qu'il a été trouvé sur cette colline, en grand nombre, des débris de meule, des pesons de filets en brique et en pierre, ces pièces ne semblent pas avoir été répertoriées. E. BLANC ajoute que cette colline s'appelait au Moyen Age AGRI-MONS (mont des champs cultivés), que probablement un habitat devait être édifié sur ce promontoire. Des familles se livrant à la pêche et à la culture des champs voisins pouvaient y demeurer. Il indique encore qu'au XIIIème siècle l'Hôpital des Augustins devait s'y dresser. Il s'agirait d'un habitat préludant au véritable Saint-Laurent: le CASTRUM AGRIMONTIS. L'historien Gioffredo indique CASTRUM AQUENTIS ou AGRIMONTIS en 1200. Honoré Bouche dans sa chronologie de Provence 1664 cite: «CASTRUM QUONDAM AGRIMONTIS, UBI EST MODO HOSPIAL VARO .»   Faute de vestiges authentifiés et de ruines corroborant cette hypothèse séduisante d'un premier site habité sur la colline des AGRIMONTS, nous sommes tenus à la réserve. Peut-être les quelques vestiges trouvés à Saint Laurent en 1970 appartenaient-ils à une « villa » romaine ?   Signalons également la mise à jour en 1949, Pté AICARD (colline des Agrimonts), de fondations en gros galets et de débris de jarres relevant peut-être d'un habitat rural du premier millénaire ou de l'époque romaine. L'urbanisation intensive de ce lieu historique, l'absence de toute recherche archéologique conduite pendant les travaux, repoussent dans un lointain futur toute confirmation possible.  

Sur la rive droite, s'inspirant de principes analogues valables pour la rive opposée, une voie circulait à la base des collines digitales et des vallons situés entre Saint-Laurent et Cagnes, évitant leurs obstacles orientés nord-sud.

De la réunion de ces deux voies primitives par une traversée du Var, devait naître la succession des événements historiques propres à Saint-Laurent.    A propos du franchissement du Var à l’époque romaine, Albert Garidelli n’hésite pas à indiquer que la voie aurélienne aboutissait au site actuel de Saint Laurent du Var. Il cite « un pont romain en charpente franchissant le Var face à l’église actuelle, sa défense étant assurée par le « castellum du Var .» Cet ouvrage sera détruit par les Lombards en 577, tout comme le castellum.

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A la demande des organisateurs de la "Fête des Gueyeurs" et en qualité d'historien local, Edmond ROSSI vous informe qu’il animera un débat publique « A la rencontre des Gueyeurs », le samedi 11 août à 16 h place de la Fontaine, au cœur du Vieux Village de Saint Laurent du Var.   A cette occasion, l’auteur dédicacera ses ouvrages.   Nul doute, que les fidèles lecteurs de notre blog profiteront de cette rencontre.

 

16:20 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

09/07/2007

LES LIGURES OCCUPENT LE SITE DE SAINT LAURENT

Une terrible bataille se déroula dans la plaine d'Antibes où les Oxybiens de toute la zone ouest du Var au nombre de 4.000 prirent l'offensive contre les 10.000 Romains du corps expéditionnaire, ils furent battus malgré les renforts des DECEATES, autre tribu ligure établie vers Vallauris. A l'issue de cette bataille, les vaincus furent déportés en esclavage à Rome et la Côte leur fut interdite sur une largeur de douze stades (STRABON).

Ces lointains ancêtres furent les premiers Ligures transalpins à être défaits par une armée romaine, contraints d'abandonner la partie de leur territoire la plus intéressante, celle qui bordait la mer. Ils durent fournir annuellement des per­sonnages marquants de la tribu en otages. Robustes et agiles, incorrigibles pillards sur terre et sur mer, se réfugiant, leurs exploits accomplis, dans des retraites escarpées, ils pratiquaient la navigation à bord de frêles esquifs qui furent désarmés, leur port AEGITNA fut rasé, ils ne purent se servir désormais que de barques à trois rameurs et mis ainsi dans l'impossibilité d'attaquer les vaisseaux grecs: (selon POLYBE). En dépit de cette sévère leçon, les Oxybiens poursuivirent leurs incursions et leurs activités incessantes de guerilla jusque sous AUGUSTE, compromettant la sécurité de la voie reliant l'Italie à la Gaule (César et Pompée préférèrent passer en Gaule par la route des Alpes). En 125 avant J .C., Fulvus FLACCUS, après de nouveaux combats, déporta les Oxybiens dans la sauvage ESTEREL; selon F. BENOIT « le trophée d'Antibes commémorerait la double soumission par LEPIDE (35 ans avant le trophée d'Au­guste à la Turbie) des dernières résistances des DECEATES et des OXYBIENS à l'ouest du Var ».

Ainsi furent écrasés et pacifiés les « plus célèbres Ligures » selon PLINE, qui vivaient entre le VAR et la BRAGUE voici vingt deux siècles.

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02/07/2007

SAINT LAURENT AU TEMPS DES PHOCEENS

Une voie célèbre dans l'antiquité suivait la bande côtière allant de MONOIKOS (Monaco) à NIKE (Nice) et ANTIPOLIS.

Au IVème siècle avant J .C., ARISTOTE cite la plus ancienne voie commerciale de la Provence, la Voie Hérakléenne, reliant l'Italie à l'Espagne. STRABON nous la cite également au milieu du Ilème siècle avant J .C., PTOLEMEE en parle, d'autres historiens l'ont mentionnée, du temps de CICERON elle avait la valeur d'un sentier connu. Selon l'archéologue local, le Commandant OCTOBON, cette voie devait suivre entre Paillon et Var, le bas des pentes des collines, pour des raisons d'accès naturel d'Est en Ouest, et traverser un gué « quelque part vers Saint-Laurent ou plus haut, comme le fera plus tard la voie romaine », il ajoute: « les travaux d'édilité qui achèvent de transformer complètement la zone côtière ne laissent pas espérer qu'on puisse de nos jours, retrouver sur le terrain des vestiges certains de cette fameuse voie ». (Castellaras et Camps Celto-Ligures 1962) . La tribu ligure qui occupait la région des bords du Var s'appelait les OXYBIENS. (selon l'étude de J .E. DUGAND 1970) (*). Ces Ligures disposaient de ports et concurrençaient les « Massaliotes » établis à ANTIPOLIS. Il est admis qu'ils cultivaient la vigne et l'olivier, bien que pillards et pirates, ils étaient moins barbares qu'on se l'imagine, ils occupaient la côte entre les enclaves étrangères. L ' AEGITNA de POL YBE était un port oxybien. La pêche était une de leurs activités, ils fabriquaient « le garum », « la muria » et « l'alex », conserves à base de poissons salés. Leur concurrence économique et leurs raids contre les comptoirs grecs déclenchèrent une expédition punitive des Romains en 154 avant J .C. conduite par le consul OPIMIUS.  

(*) OXYBIEN: du grec OXUS. pointu, acide. Ce qui en dit long sur la nature du jugement des premiers Grecs des comptoirs. vis-à-vis de leurs voisins de l'embouchure du Var.

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