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18/09/2010

SAINT LAURENT DU VAR, EN 1749, UNE « MACHINE » RÉVOLUTIONNAIRE APPARAIT POUR EXTRAIRE OU PLANTER LES PILOTIS DU PONT DU VAR

 

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Un ouvrage de 1750 « Architecture hydraulique » de l’ingénieur Belidor, colonel d’infanterie, chevalier de l’ordre militaire de Saint Louis, révèle l’usage d’une machine révolutionnaire à Saint Laurent du Var, spécialement conçue pour enfouire et extraire les pilotis en bois nécessaires à la construction puis à la destruction stratégique , d’un pont sur le Var sous le règne de Louis XV.

Voici ce que rapporte ce document (pages 121, 122) : « M. le Maréchal de Belle-Isle, après avoir fait repasser le Var, en 1747, à l’armée des Alliés, qui s’estoient proposés la conquête de la Provence, les poursuivit dans le Comté de Nice, dont il s’empara. Pour faciliter sa communication avec la France, il fit construire sur le même fleuve, deux magnifiques ponts, chacun d’environ 300 toises de longueur (environ 540 mètres), d’une solidité capable de résister à l’impétuosité d’un des plus forts torrent de l’Europe, dans le temps des fréquentes crues auxquelles il est sujet. Lorsqu’à la paix il fut question en 1749 d’évacuer le Comté de Nice, et de détruire les mêmes ponts, qui comprenaient une forêt de pilots, qu’on avait envie d’arracher tous entiers, quoiqu’ils fussent enfoncés de 12 à 15 pieds (1 pied = 30cm) dans le lit du Var; je communiquais à M. Guil, Brigadier des armées du Roi, qui avait fait faire ces ponts, le dessin de la machine dont il s’agit ici, qu’il fit exécuter fort exactement.

Voulant en faire l’essai sur des pilots anciennement enfoncés sur le bord du fleuve, nous en fîmes arracher plusieurs engagés de 12 à 13 pieds dans un terrain extrêmement gras, d’où on ne les auroit jamais tirés, par tout autre moyen, n’ayant presque point de prise, parce qu’ils avoient été recépés jusqu’à la racine. Ils furent d’abord si tenaces que les câbles se rompirent avant que de pouvoir les ébranler ! On en employa de neufs, et chaque pilot fut arraché avec une facilité surprenante, en moins de 4 à 5 minutes.

Une manière fort simple d’augmenter prodigieusement la force de cette machine, serait de se servir du treuil pour attirer en bas l’extrémité L de la poutre, quelque grande résistance que puisse opposer le pilot C. Pour cela, il faudrait après avoir mis cette poutre dans la situation GL, décrocher les poulies M, N, équipées comme elles le sont parce que la poutre se soutiendra d’elle-même; accrocher avec un S l’écharpe de la première M, à l’anneau F, ensuite attacher de même l’autre poulie N au pied de la machine, pour avoir un point d’appui, alors on attirera facilement la poutre de haut en bas en faisant agir la puissance appliquée au levier du treuil.

Ce qui peut encore plus que tout cela produire un grand effet, c’est de frapper à coups de mouton l’extrémité de la poutre. Une machine serait nécessaire pour cet usage complémentaire sauf d’en faire une qui rassemblerait la propriété des deux.»

L’extraction des pilotis devait éviter l’implantation rapide d’un futur pont par les Savoyards, en cas de nouvelle attaque contre la France. Ce même ingénieur explique plus loin que sa « machine » pourrait également planter des pilotis dans un temps record pour installer un nouveau pont sur le Var.

Nul ne sait, si en novembre 1792, le génie militaire des troupes de la nouvelle république utilisa la révolutionnaire « machine » de Belidor pour que soit jeté un pont en bois sur le Var?

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

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Si vous souhaitez rencontrer Edmond ROSSI, il sera présent au "Festival du Livre de Mouans Sartoux" les samedi 2 et dimanche 3 octobre de 14h à 18h au stand de la librairie "Arts et Livres" espace B, où il signera ses derniers ouvrages.

 

09:35 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire