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30/11/2010

LES VICISSITUDES D’UNE BOURGADE FRONTALIÈRE

  

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Saint-Laurent, placé à la frontière du Royaume de France sera soumis aux vicissitudes des guerres opposant les Français à leurs voisins Savoyards souvent alliés aux coalitions autrichiennes successives qui embrasent l’Europe de 1519 à 1748 (Traité d’Aix la Chapelle).

Les dévastations et les pillages vont s’échelonner du XVI e au XVIII e siècle.

- Septembre 1536 : au retour des Impériaux décimés par la famine et la maladie.

- Juillet 1623 : incursion barbaresque avec massacre de la population

- Février et juillet 1704 : pillage et incendie par les troupes savoyardes de M. de Blagnac.

- Mars 1706 : destruction des maisons par les Français fortifiant le village assiégé.

- Juillet 1707 : saccage des cultures et du mobilier par les Impériaux.

Ces opérations militaires entraînent la construction de ponts provisoires de 1538 à 1813 :

- 1538 : à l’occasion du passage de François Ier venu rencontrer son ennemi, Charles Quint, lors de la Trêve de Nice imposée par le pape Paul III.

- Mars 1629 : le Duc de Guise édifie un pont de bateaux niçois pour la traversée de 10.000 chevaux et 12.000 fantassins. L’ouvrage est démonté à la retraite.

- Avril 1744 : un pont sur pilotis est dressé par les Franco-Espagnols et coupé en octobre 1746.

- Novembre 1746 : les Austro-Sardes et les Anglais se préparent à envahir la Provence. Les Anglais construisent un pont détruit en février 1747.

- Enfin en octobre 1792, les Français bâtissent un pont définitif ouvert à la circulation le 8 décembre 1792, doublé en juin 1793 - refait en  1813.

Le gué disparaît avec sa barque pittoresque. Les diligences peuvent traverser le fleuve sans problème. L’ouvrage sera souvent endommagé par les crues et par les Laurentins eux-mêmes qui verront chaque fois renaître avec bonheur leurs activités traditionnelles de gueyeurs ! La construction d’un pont de pierre débute en 1813, mais les travaux seront suspendus à la chute de l’Empire.

 

Un reflet du caractère opiniâtre et vindicatif des Laurentins apparaît à l’occasion d’un procès qui durera de 1769 à 1782, opposant deux membres de la communauté au sujet de la possession d’un banc d’église ! La chicane entraînera les plaideurs jusqu’à la Cour d’Appel d’Aix !

 La Révolution française apaisera les cœurs, après une certaine crainte le nouveau régime est bien accueilli à Saint Laurent où  l’on lève une milice bourgeoise le 16 août 1789. Les cocardes tricolores sont arborées et les tours de garde veilleront à protéger le bourg des incursions venues de la rive niçoise, refuge des immigrés fidèles à l’ancien régime.

Un calme relatif s’installe après le passage des armées de la République qui envahissent le Comté de Nice rattaché à la France de 1792 à 1814.

 Pourtant sous le Consulat en mai 1800, le Général Suchet, après avoir reculé sous la pression des Autrichiens, contre-attaque sur la rive gauche du Var. A cette occasion, les corvettes anglaises bombardent Saint-Laurent. Ce sera le dernier combat historique.

 A la chute de l’Empire, la frontière s’installe à nouveau sur le Var entre la France et les Etats de Piémont-Sardaigne. Le pont est mesuré et partagé par les deux royaumes. Saint Laurent reprend ses prérogatives de bourgade frontalière. Rappelons que de 1792 à 1860, les activités liées au passage du Var : hôtels, poste de gendarmerie, poste de douane, charrons, maréchaux-ferrants, se déplacent de la « Grande-rue » dans celle située face au pont (l’actuelle rue de l’Ancien Pont).

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?

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20/11/2010

LA SULFUREUSE RÉPUTATION DU CHÂTEAU DE LA TOUR

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Sur un monticule situé à quatre kilomètres au nord de Saint Laurent, dans l’actuel quartier des Pugets, le Comte de Provence fait élever en 1232, après avoir détruit le « castrum d’Agrimontis » tenu par des rebelles, le nouveau « castrum de Pugeto » destiné à surveiller la rive droite du Var.

Si une partie du fief du castrum d’Agrimontis est donné à Cagnes, le castrum de Pugeto bénéficie au nord, d’une part de la seigneurie indivise de La Gaude–Saint Jeannet. Le castrum de Pugeto est inféodé à Romée de Villeneuve dès  1235, l’enquête de 1251-52 y révèle 30 feux (environ deux cent habitants).

Ce « castrum Pugetono tredecim dominarum » ou Puget treize Dames aurait été occupé avant le XIIIème siècle selon Louis Cappatti. Le fief, après avoir appartenu aux Villeneuve en totalité, est partagé en 1549 avec les Portanier pour revenir en 1700 aux Pisani.

La population du Puget est décimée en 1350 par la peste noire et le village ne sera plus qu’un hameau de Saint Laurent. Les chroniques mentionnent ensuite le château de la Tour, sans doute à cause de la présence d’un donjon du XIIIème siècle de l’ancien castrum.

Il apparaît au XVIIIème siècle comme un « pavillon » (carte géographique) puis comme une résidence de campagne du seigneur de Saint Laurent. Les vestiges bien visibles encore en 1980 ont été partiellement anéantis par une construction récente coiffant le site médiéval.

Le castrum de Pogeto et sa paroisse sont à nouveau signalés désertés (par Bouche) en 1667 à la suite d’opérations militaires. La chapelle Saint Jean Baptiste et le château voisin formaient le centre d’une importante communauté comme le laisse supposer la quantité d’ossements découverts près des ruines de la chapelle.

La dénomination du château du Puget Treize Dames a donné prétexte à une légende moyenâgeuse sur la présence en ces lieux de treize châtelaines, épouses délaissées de courageux seigneurs partis guerroyer en croisade.

Réunies dans ce manoir isolé pour mieux tuer l’attente et supporter leur triste condition d’épouses abandonnées, ces treize Dames, tenues à une chasteté imposée par les circonstances, accueillirent au début les hommages enflammés de troubadours de passage avant de céder à leurs avances.

Les règles de l’amour courtois furent très vite oubliées et leurs manifestations dégénérèrent en parties fines, établissant la flatteuse renommée du château !

Célébrée jusque par Pétrarque, sa réputation en fit une étape incontournable sur la longue route joignant Rome à Avignon, le voyageur ou le pèlerin savait trouver là, en plus du gîte et du couvert, une chaude hospitalité.

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

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11/11/2010

LE TEMPS DES GUEYEURS, UNE TRADITION HISTORIQUE ORIGINALE

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A l’origine Saint Laurent du Var fut bâti au bord du Var pour en assurer la traversée.

Rappelons que déjà en 1005 l’abbé de Saint Véran reçut une habitation dans un hameau dénommé Varum, sur la rive droite du fleuve, où Saint Laurent s’est installé par la suite.

Au XIIè siècle un ermite se rendait chaque année sur les bords du Var avec deux chevaux pour faire passer les pèlerins se rendant à l’abbaye de Lérins.

La création d’un hospice confié à des religieux va poursuivre cette coutume pendant les siècles suivants jusqu’au XVè siècle. « La barque de l’hospice » assurait alors le passage d’une rive à l’autre du Var.

Lorsque Saint Laurent est repeuplé en 1468 par son seigneur l’évêque de Vence, Raphaël Monso, désireux de garantir la sécurité du gué, obligation est faite aux nouveaux venus, de tenir une barque sur le Var pour en assurer le passage. Ces premiers gueyeurs laïques, dénommés « Riveraschi », vont s’organiser en corporation et  maintenir leur activité jusqu’au XIXè siècle.

Les gueyeurs disparaîtrons lorsqu’un pont traversera enfin le fleuve de manière

définitive en 1864. Ils avaient été durant plus de huit siècles les maîtres du fleuve.

Laissons Smolett les décrire: «Au village de Saint-Laurent, il y a une équipe de passeurs toujours prêts à guider les voyageurs dans le passage de la rivière. Six de ces hommes, les pantalons retroussés jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main, prirent soin de notre voiture et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord.»

 Et Papon, dans son «Voyage en Provence», de préciser : «... si l'on ne passe (le Var) ni en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre».

Aujourd’hui le souvenir des gueyeurs se perpétue dans le Vieux Village par une modeste rue portant leur nom, elle relie la place de la Fontaine à la rue des Remparts.

Récemment, en 2000, un rond point au carrefour des rues du 11 novembre, du Point du Jour et de l’Ancien Pont s’est vu paré d’une sculpture représentant une voyageuse à califourchon sur le dos d’un de ces porte-faix, acteurs glorieux de l’Histoire de la cité.

Saint Laurent du Var possède, grâce aux gueyeurs, un patrimoine original, unique en France.

Ces données historiques fondées sur la tradition locale ne peuvent négliger le plus illustre des gueyeurs, leur patron  Saint Christophe, dont la fête est célébrée le 21 août.

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

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