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26/12/2012

L’ABBÉ DECAROLI, « LE DON CAMILLO» DE SAINT LAURENT DU VAR

 

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A Saint Laurent du Var les résistants du groupe Morgan bénéficièrent du soutien du maire, Louis Ravet, que Morgan connaissait bien, avant la guerre. La mairie fournit donc volontairement et gratuitement des locaux aux « assemblées » du groupe, de Janvier 43 en Août 44. Le bureau du maire servait de lieu de réunions. Pour Georges Foata, cette aide fut inestimable. Dans son discours prononcé pour le cinquantenaire de la libération de St Laurent, Georges Foata rappelle que le groupe Morgan avait fait de St Laurent sa base logistique et qui avait grâce à Louis Ravet pris une ampleur qui lui permit de réussir les missions qui lui avaient été confiées.

Cet ensemble concourrait à faire de St Laurent « une plate-forme occulte » de la résistance.

Plus discret, le curé Decaroli appartenait lui aussi à un réseau. C'était vraisemblablement un agent de liaison (?). Il fut lieutenant des services de Renseignements. Ses amis de la région frontière l'aidèrent grandement jusqu'à la fin de l'occupation nazie puisqu'il avait été chargé de la paroisse de Breil-sur-Roya en 1936.

Arrivé à St Laurent en 1941, l'abbé Decaroli fut aussi un « soldat de la Résistance », un sauveteur et compagnon de détresse des victimes des terribles bombardements de la ville. « Son inlassable énergie, dans ces épreuves, est restée légendaire dans la cité du bord du Var. La croix de guerre 1939-1945, la médaille de la Résistance, remises par le général de Gaulle, vinrent honorer — fort justement —ce soldat modeste et fraternel, animé d’un anticommunisme féroce»

Quelques jours avant sa mort, il fut nommé chanoine par l'archevêque évêque Rémond. Une avenue porte son nom.

 

Extrait du « Mémoire d’Histoire 1939-1945 » de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) est consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96

19/12/2012

LE 19 MARS ENFIN RECONNU PAR LA LOI !

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L’Histoire est enfin réhabilitée par la loi le 8 novembre 2012, après le vote du Sénat qui confirme celui de l’Assemblée Nationale du 22 janvier 2002.

Article premier :

La République française institue une Journée Nationale du Souvenir et de Recueillement à la Mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Article second :

Cette journée, ni fériée, ni chômée est fixée au 19 mars, jour anniversaire du cessez le feu en Algérie.

Rappelons que depuis 1963 la FNACA (Fédération des Anciens Combattants en Algérie-Maroc-Tunisie) a fait preuve d’un inébranlable attachement au 19 mars, à Saint Laurent du Var, comme ailleurs en France.

Le Conseil Constitutionnel a validé la loi le 29 novembre 2012.

Précisons qu’un sondage IFOP du 15 novembre 2012 indique que 54% des Français approuvent le vote de la loi du 8 novembre au Sénat.

12/12/2012

SAINT LAURENT DU VAR DURANT LA GUERRE 1939-1945, L'ÉPURATION

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 Au début de la guerre, ce sont les militants communistes qui ont été inquiétés. En raison de la position de l'Union Soviétique qui a signé un pacte avec Hitler, les instances dirigeantes françaises redoutent les communistes. Le 26 Septembre 1939, le PCF fut dissout. A la demande du Gouvernement de la République, Louis Bènes avait fourni, courant 1939, la liste des communistes laurentins. Albert Faraut, qui fut pendant une courte période président du C.L.L., signale dans une lettre que « huit d'entre eux furent envoyés dans les camps de concentration. Selon ses dires, Faraut aurait fait partie de ses huit personnes. Les différents témoignages recueillis confirment le fait que le maire de St Laurent ait bien fourni cette liste. Ils relatent aussi que Monsieur Ravet, une fois nommé maire, a fait libérer ces personnes.

L'administration a également été épurée à ce moment-là. Lors des délibérations du conseil municipal le 13 Avril 1940, est donnée lecture d'une lettre du Préfet en date du 15 Mars. Dans ce courrier, le Préfet indique que M. Mourgues, employé communal qui était inscrit au Parti Communiste, est invité à « cesser ses fonctions à dater du 1er Avril 1940 ». Cet employé étant logé dans un local de la commune devait en payer le loyer à partir du 1er Juillet 1940.

Evidemment, à la libération, l'épuration a concerné les laurentins ayant soutenu le régime de Vichy ou les soldats d'occupation, de façon trop zélée. Les personnes arrêtées par la milice patriotique laurentine le furent pour des motifs variés. L'appartenance présumée au P.P.F., des actions de propagande ou de dénonciation, le fait d'être un collaborateur, un fasciste notoire ou un S.O.L. sont les principales raisons. 10 français et 7 italiens furent donc arrêtés environ un mois après la libération de la ville. Le nombre d'italiens est très important : 41,17% des interpellés étaient de cette nationalité. Il semble que cela corresponde avec la proportion d'italiens dans la population laurentine. En effet, le conseil municipal estimait en 1939 à 2000 le nombre d'étrangers sur les 5000 habitants de la ville 83. Les étrangers représentaient donc environ 40% de la population.

Néanmoins, il faut encore nuancer ces données car il n'est pas explicitement précisé que les personnes arrêtées résidaient à St Laurent. Elles ont simplement été arrêtées par la milice patriotique de cette ville.

Le 13 Octobre 1944, « Combat » mentionnait que trois camps d'internement allaient être créés dans les Alpes-Maritimes, dont un à St Laurent du Var. C'était le camp de la Gallinière. Les personnes y résidaient le temps d'être jugées. Certains quittaient le camp pour aller à l'hôpital. Ainsi le 9 Novembre 1944, trois internés atteints de gale furent transportés à l'Hôpital St Roch. Ces personnes avaient été transférées de la caserne Auvare à Nice et étaient, selon le rapport, déjà atteints de cette maladie en arrivant à la Gallinière. Cela peut, peut-être, surprendre mais l'état du camp a toujours été jugé « satisfaisant », même ce jour-là. D'autres détenus pouvaient quitter le camp car ils étaient libérés. Des nouveaux venus viennent régulièrement grossir les effectifs. Des français et des italiens étaient les plus nombreux. On note aussi la présence de femmes. Mme Mathieu signale que beaucoup d'entre elles furent arrêtées et accusées d'avoir couché avec les soldats d'occupation. Toutefois, elle indique que, parfois des accusateurs étaient ceux avec lesquels elles avaient refusé d'avoir des relations. Jalousies, mesquineries, vengeances ont malheureusement été présentes dans l'épuration. C'est en partie pour cela que cette période n'a pas laissé de bons souvenirs. Pour Georges Foata, l'épuration est « une honte ».

Dans son rapport mensuel (20 Janvier — 15 Février 1945), le Préfet évoque ce camp : «Ces bâtiments militaires composant le Centre Mobilisateur de la Gallinière à Saint-Laurent-du-Var, ont été aménagés en camp d'internement et jusqu'au 5 Février courant 620 individus y ont été hébergés (personnes faisant l'objet d'un arrêté d'internement ou en instance d'être déférées devant la Cour de Justice : 147 ressortissants italiens internés à la demande des autorités américaines...)

A la date du 5 Février, et, en vue de rendre à leur première destination les bâtiments de la Gallinière qui servaient au cantonnement du groupe G.M.R. des Alpes, devenu Compagnie Républicaine de Sécurité, j'ai dû effectuer le transfert des internés dans d'autres locaux. »

Après le 5 Février 1945, les internés furent transférés à Nice dans un hôtel désaffecté, l'Hôtel Suisse. Le tableau suivant indique le nombre d'internés du camp pendant les premiers mois :

Date   24 oct 25 oct 26 oct 27 oct 01 nor 02 nor 05 nov 119 nov 13 nov 24 nov

1944   1944   1944   1944   1944   1944   1944   1944   1944   1944

Détenus 380385    384    389    388    390    400    431    441    740

Le nombre des détenus a été assez élevé. Une dizaine de jours après que la presse ait mentionné sa prochaine création, le camp comptait plus de 300 détenus.

Extrait du mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96