sperada

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/07/2013

LE CHÂTEAU DE CAGNES ET DES CAGNETTES

 

CHATEAU DE CAGNES.jpg

Au Ve siècle, Saint Véran, moine de Lérins, établit une abbaye près de l’embouchure du Loup qui sera détruite par les Sarrasins. Elle renaîtra à l’initiative de l’évêque de Vence avant d’être abandonnée au XIme siècle par l’Abbaye de Lérins.

Le castrum de Cagna ou Caïna existe dès le XIme siècle nanti d’un château cité en 1032, la seigneurie appartient alors aux Vicomtes de Nice. Caigno est au XIIème siècle ceinturé de murailles.

Lors de la guerre de conquête entreprise par le Comte de Provence, le castrum cagnois est investi et confié à son capitaine et fidèle compagnon Romée de Villeneuve. Celui-ci prélève sur la seigneurie de Cagnes, au nord, les terres destinées à Cagnettes et à l’ouest une partie pour former le fief de Villeneuve.

Le castrum de Cangna est cité en 1230 (Liste des Castra), en 1235 (Statuts de Fréjus) et en 1251-52 (Enquête de Charles d’Anjou), il est placé en 1325 dans la circonscription administrative de Vence.

Au XVme siècle, on ne recense qu’une centaine d’habitants en 1400 et la moitié ensuite jusqu’à 1471 où un cheptel important comporte : 260 bovidés, 30 équidés et 6500 moutons. L’abondance de ces troupeaux oblige la communauté à utiliser les pâturages voisins de La Garde et du Loubet.

Au début du XVIème siècle, les consuls de Cagnes remettent en état les fortifications entourant le bourg. Des murailles cernaient Cagnes dès le XIme siècle, elles avaient été renforcées au XIIème et XIIIème siècles. C’est au XIVème siècle que Raynier Grimaldi décide la construction d’une forteresse dominant l’ensemble.

Ce « château gardé », bâti après les Croisades, est destiné à surveiller la mer. On y accède alors par une voie souterraine. Si l’on signale avant l’invasion sarrasine un Hugues Grimaldi, fils de Thibaud à qui Pépin le Bref aurait donné les terres de Cagnes, en 1300 le fief appartient à Robert d’Anjou, Comte de Provence qui le restitue aux Grimaldi de Monaco. C’est ainsi qu’en 1309, Rainier, souverain de Monaco et amiral de France, y fait élever un château.

La forteresse médiévale subit de graves dégâts lors des invasions de la Provence par le Connétable de Bourbon en 1524 et de Charles Quint en 1536. Jean Henri Grimaldi transforme en 1620 l’austère château en demeure seigneuriale. De grandes fenêtres sont ouvertes, un jardin extérieur, sorte de patio, est aménagé, un vaste escalier de marbre grimpe vers une salle des fêtes, alors qu’une large porte perce la façade donnant sur la place intérieure. Devenu en 1635 Maréchal de camp des armées du Roi, le lieutenant général Jean Henri, sacré Baron de Cagnes, organise de nombreuses réceptions dans son élégante demeure. A sa mort en 1651, son fils Honoré sera fait Marquis de Cagnes.

Le 11 juin 1707, la flotte hollandaise débarque 1200 hommes à Cros de Cagnes, le bourg résiste cinq jours avant d’être pillé et le château saccagé par les Austro-sardes.

Le 5 avril 1710, sur l’ordre de Sa Majesté le Roi Louis XIV, le Comte d’Artagnan arrête dans le château de Cagnes Honoré III Marquis de Grimaldi, seigneur d’Antibes, pour la fabrication et le trafic de fausse monnaie. Une perquisition permet de découvrir un atelier installé dans les caves !…

Le 30 novembre 1746, les Impériaux repassent le Var, les habitants de Cagnes s’enfuient dans la campagne. Le général autrichien Braun occupe le château ; grâce à l’entremise de l’évêque Surian, les dégâts seront minimes.

Le dernier seigneur, Sauveur Grimaldi, se rendit célèbre par un procès où il réclama, sans résultat, la couronne des Princes de Monaco. Emigré à Gênes à la Révolution, son château fut pillé en 1790, les marbres descellés et emportés, les boiseries utilisées comme bois de chauffage.

Vendu à plusieurs reprises, le château devient en 1873 propriété de M. C. Gerecke qui le restaure et ajoute la tour centrale déparant l’ensemble.

Acquis en 1937 par la ville de Cagnes, il abrite aujourd’hui un musée et un centre de manifestations culturelles.

Le patio renaissance de forme triangulaire, entouré de deux étages de galeries à colonnes superposées, est ombragé par un poivrier. Les salles basses voûtées du XIVème siècle, au nombre de sept, accueillent une rétrospective médiévale et un musée de l’olivier. Un escalier monumental conduit aux salles du premier étage auxquelles donne accès une galerie ceinte d’une élégante balustrade. Se succèdent : la salle des réceptions, la salle des audiences avec son plafond à la française et la salle des fêtes avec au plafond une peinture en trompe l’œil dessinée de 1621 à 1624 par le génois Carlone : « La chute de Phaéton », d’une étonnante perspective.

Cette fresque célèbre dans le passé, attirait les visiteurs troublés par l’extraordinaire illusion d’optique obtenue par l’artiste. En 1707, le Duc de Savoie et le Prince Eugène, occupent les lieux. Le Duc voit dans la chute du fils du Soleil un présage néfaste et décide de le détruire. Le Prince évitera le pire. Mais des soldats austro-sardes, enivrés par le muscat de Saint Laurent tireront tout de même au fusil sur le pauvre Phaéton !

L’ensemble de ces salles d’apparat de pur style Louis XIII se poursuit avec l’oratoire décoré de gypseries. La salle d’histoire locale et de la pêche en Méditerranée retiendra l’attention du visiteur.

Au second étage, se trouvaient les appartements privés des Grimaldi. Le sommet de la tour offre un panorama incomparable sur Cagnes, la mer et les Alpes.

La visite du château-forteresse (10h à 12h et 14h à 17h et du 2 mai au 31 octobre : fermeture à 18h, fermeture le mardi et les jours fériés.) doit se compléter par un parcours des rues aux maisons pittoresques de la cité médiévale : le Haut de Cagnes. Restes de l’enceinte fortifiée des XIIème et XIIIème siècles, les portes ogivales restituent une atmosphère remontant aux origines de cette attirante bourgade.

CAGNETTES

Après sa victoire, Romée, bénéficiaire des seigneuries conquises, réorganise celles-ci en découpant leur territoire. Il crée, en disposant d’une partie du fief de Cagnes, un nouveau castrum centré sur le château dit de Cagnettes.

A sa mort en 1251, cette seigneurie revient (comme toutes celles qu’il détenait) au Comte de Provence Charles 1er d’Anjou, mais il n’est question que d’un château sans agglomération. Il n’est plus fait mention par la suite que du domaine agricole voisin dit de la Bastide des Salles.

Aujourd’hui, le site médiéval est localisable à l’intersection des limites des comunes de Cagnes, La Gaude et Vence qui se sont partagés ses terres.

D'après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr

22/07/2013

SAINT-JEANNET: UN PEU D'HISTOIRE...

17 SAINT JEANNET ET SON BAOU.jpg

Le Baou de Saint Jeannet est le sommet emblématique du pays vençois. Une table d’orientation permet de mieux apprécier le panorama qui embrasse toute la côte et offre une vue plongeante particulièrement impressionnante sur Saint Jeannet, village provençal charmant.

Le territoire est occupé à la préhistoire, époque qui a laissé des témoignages : oppidum sur les Baous de Saint Jeannet, des Noirs et de La Gaude, site protohistorique du Collet du Mourre, réoccupé à l'époque gallo-romaine et au Bas-Empire. Déjà dans les temps préhistoriques, bien plus froids qu'actuellement, les nombreuses grottes que l'érosion avaient creusées dans la falaise calcaire ont été utilisées comme abris.

Les Ligures, installés depuis les temps les plus lointains dans la région, furent vaincus puis assimilés par les Celtes venus du Nord quelque 400 ans avant notre ère.

Entre 16 et 12 avant J.C., l'empereur Auguste fut victorieux sur des tribus Celto-Ligures.

Pendant cinq siècles la nouvelle province des Alpes-Maritimes allait profiter de la paix romaine. La grande voie Julia Augusta, menant d'ltalie en Provence par Cimiez (Cemelenum) et Vence (Vintium), passait près de l'actuel château de la Gaude et traversait le quartier de la Billoire.

La décadence, puis la chute de l'empire romain, entraînèrent la ruine de la région. Il faudra attendre le début du deuxième millénaire, après l'expulsion des Sarrasins du massif des Maures et l'installation du régime féodal, pour que cette contrée, quasiment désertée et retournée depuis cinq siècles à la friche, retrouve, sous la protection du Comte de Vence, une implantation humaine permanente.

Au Xe siècle, le territoire de l'actuelle commune de Saint Jeannet se confond avec celui de La Gaude dont elle dépend.

L'ensemble est limité au nord par le plateau des Baous et à l'Est par le vallon de Saint Estève vers le Var, à l'Ouest par la Cagne et au sud par les terres de Cagnes et Saint Laurent. La séparation entre Saint Jeannet et La Gaude n'a lieu qu'en 1599.

Le Comte de Provence, après s'être rendu maître du bas Pays de Vence vers 1230, dresse une série de fortifications destinées à neutraliser les châteaux tenus par ses adversaires le long de la fracture géographique formée par les crêtes des Baous.

Face au Castellet investi par un opposant installé sur la seigneurie de La Gaude, il fortifie solidement une église dédiée à Saint Jean. Cette église vraisemblablement tenue par les Hospitaliers va devenir le noyau du castrum Sancti Johannis qui, après la victoire comtale vers 1230, sera attribuée en récompense au glorieux capitaine Romée de Villeneuve. Le fief appartiendra aux seigneurs de Villeneuve du XIIIe siècle jusqu'à la Révolution.

Le castrum loannis  est cité en 1232 (Liste des Castra), en 1235 dans les Statuts de Fréjus, puis en 1251-52 (Enquête de Charles d'Anjou) et enfin dans la circonscription administrative de Vence en 1325.

C'est au Xllle siècle qu'une dizaine de familles se réunirent sur l'emplacement de l'actuel cimetière de Saint Jeannet, à mi-chemin des terres fertiles et des grottes protectrices de la montagne. Les habitants dénommèrent ce lieu Castrum de Sancti Johannes.

Un habitat se développe rapidement, soumis au même seigneur que celui de La Gaude, mais en 1388 La Gaude désertée doit être repeuplée, Saint Jeannet devient alors le centre de la seigneurie.

Au XIVe siècle, l'agglomération s'était déjà développée au point de totaliser un millier d'âmes. De nouveaux quartiers se bâtissaient hors des murs ; à la Ferrage, à Saint-Claude, au Verger. La communauté des habitants s'était organisée.

D'après les affouages, la population passe au XVme siècle de 30 à 145 habitants, en comptant La Gaude. En 1471, on recense 110 bovins et 2400 moutons.

Devenu un fief de la famille de Villeneuve, Saint Jeannet, nouveau centre de la seigneurie, se fortifie au XVe siècle. Saint Jeannet, qui s'était bien développé, éprouva le besoin de se murer, tant pour se garder des attaques de l'ennemi que pour se protéger de la peste. A cet effet, on boucha les extrémités des rues et l'on construisit quatre portes pour pénétrer dans le village. Des murailles sont élevées aux sorties des rues sur la campagne, quatre portes sont ensuite percées pour donner accès au village : ce sont les portes Sainte Barbe, du Verger, de Coutardy ou "sur le four" et celle de la Poudrière, les deux dernières existent encore de nos jours. La porte de la Ferrage ne fut ouverte qu'en 1758.

La renaissance de La Gaude au XVIème siècle dissociera les deux territoires. Ce découpage sans référence historique situe aujourd'hui le château de La Gaude sur la commune de Saint Jeannet !

L'église Saint Jean Baptiste du XIIème siècle a été remaniée en 1490 et en 1666, fortifiée avec un bel appareil, elle a conservé un clocher-tour carré de 20 mètres tronqué, avec terrasses et murs crénelés, clochetons lombards à courtes pyramides en briques. Sa nef unique rappelle son origine romane.

La prospérité de ce village a été remarquable au XVlle et au XVIlle siècle, même s'il a eu la malchance de se trouver tout près du Var, qui marquait alors la frontière entre la France et les Etats du Duc de Savoie. Saint Jeannet y gagna d'être plusieurs fois mis à sac.

En avril 1691, Nice est systématiquement pillée : meubles, cuves, pressoirs, fers, portes et fenêtres sont enlevés et font l'aubaine des gens de Saint Jeannet qui emportaient le butin sur leurs bêtes de sommes.

Saint Jeannet est occupé à deux reprises, pendant  les guerres de religion, puis en 1747 par les Français.

En 1790, la commune de Saint Jeannet envisage d'annexer le quartier du Puget sur l'initiative de son maire François Auzière, notaire du village. La même intention nourrit les gens de La Gaude, mais ce sera Saint Laurent du Var qui obtiendra la communauté du Puget.

La Révolution toucha peu la cité, même si la population dans son ensemble se montra plutôt favorable au nouveau régime.

Sous la terreur, un ancien prêtre devint un juge impitoyable au tribunal de Grasse.

Sous Napoléon, le village devint un célèbre repaire de contrebandiers.

Durant le XIXe siècle, Saint Jeannet qui comptait plus de 1300 habitants, connut un fort développement. Le terroir était entièrement cultivé. De nombreux artisans pourvoyaient aux besoins locaux. La vigne produisait un raisin réputé, ainsi qu'un vin gouleyant et généreux. Les feuillages de quinze à vingt mille oliviers consacraient la beauté de ce paysage classique qui avait inspiré Nicolas Poussin et qui séduira encore de nombreux peintres.

La population s'enrichit rapidement. L'eau courante fut installée en 1876 et l'électricité en 1902.

Mais Saint Jeannet allait beaucoup souffrir de l'adaptation au monde moderne. Après avoir perdu 52 des siens sur les champs de bataille de la guerre de 1914/1918, le village s'est lentement dépeuplé au cours de la première partie du XXe siècle, jusqu'à ne compter que 775 habitants en 1931, et 759 seulement en 1946. Les années 50/60 allaient évidemment imposer des changements décisifs : de nouvelles cultures apparurent (roses, oeillets) ; surtout, le prodigieux développement de la zone littorale et la généralisation des moyens de transports individuels plaçaient Saint Jeannet dans une situation nouvelle.

Le village se trouve maintenant confronté, avec ses 3647 habitants, aux problèmes de croissance propres à ceux d'une grande région urbaine et touristique. Mais il entend avant tout conserver son site exceptionnel et défendre un cadre de vie encore largement préservé, un combat dont dépend son avenir.

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr

Ouvrage illustré, de 160 pagesAment disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr 

14/07/2013

SAINT LAURENT DU VAR: AU XIXème SIÈCLE LA FRONTIÈRE HÉSITE SUR LE VAR...

LA DILIGENCE RELIANT CANNES A NICE EN 1839.jpg

Pendant les quarante six ans durant lesquels le Var redevint une frontière, le vieux pont de bois continua à relier les deux rives. Souvent il était emporté, et en décembre 1858, Alphonse Karr qui abritait à Nice son opposition au régime bonapartiste et s’y adonnait à la culture florale pouvait noter dans sa chronique des événements locaux :

« Deux arches du pont du Var ont été emportées par les crues des eaux. C’est la seconde fois depuis cinq ans que pareil accident arrive. Je crois me rappeler qu'il y a cinq ans (j’arrivais à Nice) un charretier fut précipité avec sa charrette et ses chevaux. Cette fois, deux voitures, des Messageries, chargées de voyageurs, n’ont passé en se croisant que cinq minutes avant l’écroulement. Chaque fois le service des marchandises et des dépêches est interrompu pendant un jour ou deux et retardé pendant huit ou dix. Supposez l’écroulement plus considérable et les communications entre les Etats sardes et la France pourraient être interrompues, du côté de la terre, pendant un temps beaucoup plus long ».

Mais l’année 1860 ouvre pour notre région une ère nouvelle. Le traité du 24 mars, suivi du plébiscite triomphal au suffrage universel par lequel les citoyens ont affirmé leur volonté, réunit à la France le Comté de Nice. Les deux rives du Var appartiennent désormais à un même département qui reçoit le nom des Alpes Maritimes.

Le gouvernement français se préoccupe immédiatement d’améliorer les communications, afin d’ouvrir largement notre littoral aux courants de la vie moderne. Le chemin de fer est alors le grand agent du progrès. La voie prolongée depuis Toulon atteindra Nice dans l’été 1864. Elle traversait le Var par un pont en fonte et maçonnerie de six arches ayant chacune 50 mètres d’ouverture.

 

L’Etat, la compagnie P.L.M. avaient signé un contrat prévoyant la construction d’un pont route, dont la chaussée devait avoir 6 mètres de largeur, accolé au viaduc du chemin de fer. Cet ouvrage était livré à la circulation en mai 1865.

Mais en raison même de la position de cette nouvelle voie située nettement en aval, le village de Saint Laurent du Var se trouva éloigné de plusieurs kilomètres de la route nationale. Le pont de bois cessa d’être réparé et fut bientôt dans un tel état de délabrement qu’il devint un danger public. Un arrêté préfectoral du 27 juillet 1865 en interdit la circulation. Deux mois plus tard, le 28 septembre, un arrêté autorisait provisoirement le passage  des charrettes d’exploitation rurale du village, sous réserve que le pont serait entretenu aux frais des habitants. Une association syndicale ayant pour but de faire les réparations nécessaires et d’assurer la bonne tenue du pont fut constituée. Finalement un arrêté préfectoral du 19 janvier 1869 ordonnait la démolition de la passerelle.

 

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr