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18/02/2015

L’ÉVÊQUE RAPHAËL MONSO FAIT RENAÎTRE SAINT LAURENT DU VAR

 RAPHAEL MONSO AU BORD DU VAR.jpg

Nous étions au temps où régnait en Provence le roi René (1409-1480) et où siégeait à Vence l’évêque Raphaël II Monso de Barcelone.

Raphaël Monso précédemment chanoine de Saint-Augustin, confesseur du roi de Sicile et de Jérusalem, donna vers 1466 un logement à 30 familles à Saint-Laurent du Var, à charge pour elles de passer les voyageurs d'une rive à l'autre gratuitement. Il décéda le 9 octobre 1491. Moine augustin confesseur du roi, digne et vertueux prélat que le bon roi avait placé avec l'accord du pape Pie II sur le siège de Vence laissé vacant par le décès d'Aymar de Montemajor en 1463.

Monso en prit possession dès 1463, en une bien sombre période, il gouverna le diocèse jusqu'à sa mort en 1491. C'est lui qui commanda dès son arrivée à Jacques Bellat les magnifiques stalles qui ornent encore la tribune de la cathédrale de Vence. Non seulement il dut rétablir la discipline en remettant en vigueur les anciens statuts communaux et en rédigeant avec l'aide du savant Gaspard More, jurisconsulte, son grand vicaire, les lois et coutumes du Chapitre, mais aussi en déployant sa charitéau milieu des terribles épidémies qui décimèrent son diocèse et la région provençale pendant tout son épiscopat de 28 années. Alors que la lèpre faisait encore quelques ravages, la peste se déclara en 1463 et continua par vagues successives pendant près de 70 ans. Bientôt les bourgs avoisinants furent contaminés : Villeneuve, Cagnes, Saint-Paul, Tourrettes, n'en finissaient pas d'ensevelir leurs morts, il paraît même que Nice, en 1466, perdit jusqu'à 8.000 habitants ! Saint-Laurent fut totalement déserté, les habitants de La Gaude abandonnèrent leur pays et s'enfuirent à Saint-Jeannet qui obtint alors titres et privilèges communaux.

Le digne Raphaël Monso s'avisa que seuls pouvaient protéger les Vençois de la

catastrophique épidémie, les deux saints patrons qui reposaient dans les cryptes de la cathédrale :

Saint-Véran depuis presque mille ans, et Saint-Lambert depuis trois siècles. On exhuma donc les restes des deux saints. Raphaël Monso n'ignorait pas que selon un procès verbal de 1431 conservé dans les archives du Chapitre de Vence : "Maître Milon Berthon d'Avignon avait restitué à la cathédrale de Vence plusieurs ossements de saint-Lambert, ancien évêque de Vence, jadis dérobés au tombeau dudit saint...".

Le chanoine Christophe Malamaire, plein de reconnaissance envers Saint-Lambert, lui offrit une châsse en cuivre, et l’.évêque Monso en commanda une en argent pour Saint-Véran à l'orfèvre Laurent de Pardis.

La translation des reliques fut l'objet, en 1466, de grandes solennités. La procession se mit en marche avec la participation du Chapitre de la cathédrale : messires Jean Aymontet, prévôt , Clément Alberti de Sospel, archidiacre, savant historien et théologien , Raphaël de Hondis, sacristain, Jean Bermond, Louis Mars, Antonin Guiramand, futur évêque de Digne, et Raphaël Fulconis. Il y avait également tout le clergé, celui des environs et les Vençois reconnaissants envers leurs saints protecteurs.

La peste reparut à Antibes, à Grasse, à Mougins, à Châtteauneuf, mais Vence fut épargnée.

L’évêque Monso qui ne cessait de remercier les saints patrons de leurs précieux concours, mais qui demeurait fort réaliste, profita d'un temps de répit, en 1468, pour obtenir de 1'évêque d'Albenga 30 familles de la ville d'Oneglia, sous la direction de Lazarini Viano et de Bertini Braquino, pour repeupler Saint-Laurent déserté.

On ne toucha plus aux reliques insignes qui demeurèrent dans leurs châsses à la vénération des fidèles, jusqu'à la Révolution française. En 1634, quelques ossements de Saint-Lambert furent cédés par le Chapitre et l'évêque de Vence, Pierre du Vair, au clergé de Bauduen, diocèse de Riez, lieu de naissance de Lambert. Cet événement est d'ailleurs rapporté par un document du XVIIIe

Siècle :

Le don des reliques aux habitants de Bauduen, fut l'occasion d'une fête grandiose, d'une manifestation de piété remarquable et d'un déploiement littéraire que l'on ne peut pas passer sous silence.

Les Vençois avaient toujours reconnu la protection tutélaire des saints patrons qui les avaient sans cesse préservés des terribles épidémies fort fréquentes à l'époque. En juin 1592, par exemple, le choléra sévissait dans la région, mais il avait épargné la ville de Vence. Or vers 1631, le fléau fit de nouveau son apparition, de tous côtés les victimes mouraient en masse : on supplia les saints protecteurs d'intervenir et d'éloigner la terrible contagion, on vint prier à leurs autels : Vence, une fois encore, fut épargnée.

Aujourd’hui deux reliquaires sont conservés dans la cathédrale de Vence avec les restes de ces deux grands saints protecteurs de Vence.

Le buste de St Véran en cuivre argenté (1825), situé dans le chœur, à droite, au-dessus de son reliquaire, ainsi qu’un autre buste en bois doré du 16è s. dans la chapelle St Lambert.

De même, le buste de St Lambert, en cuivre argenté (1826), situé dans le chœur, à gauche, au-dessus de son reliquaire, voir également un autre buste, en bois doré du 17è s. dans la chapelle St Lambert.

Raphaël Monso, dont le zèle était admirable, profitera d'un moment de répit en 1468, pour s’intéresse au sort malheureux de l’hospice de Saint Laurent chargé d’assurer le franchissement du fleuve aux voyageurs et pèlerins.

L’évêque de Vence, seigneur du lieu, pria son confrère d'Albenga de lui envoyer des colons pour repeupler « Agrimont et l’hôpital de Saint Laurent du fleuve Var » vidé de ses habitant suite de la peste.

C’est ainsi que trente familles de la région d’Oneglia (aujourd’hui Imperia) et d’Albenga s’installent comme en témoigne l’acte d’habitation du 16 mai 1468.

Selon ce bail emphytéotique la nouvelle communauté « versera chaque année 250 florins à l’évêque, ils auront droit de s’assembler, d’élire des syndics, des estimateurs, des arbitres et autres officiers en présence du baile ou lieutenant de l’évêque. Ils pourront avoir un four, des moulins, tavernes, hôtellerie et one boucherie. Les moulins et le four seront gratuits pour l’évêque le prieur ou le vicaire.

Ils pourront recevoir comme péage pour la barque qui ont accoutumé d’apercevoir les fermiers et locataires et les droits de passage dans le terroir. Il est de pacte comme ci-dessus que les habitants ou conducteurs de la barque  ne doivent rien prendre de ceux qui passeront par ladite barque pour le passage d’icelle. »

L’exemple de repeuplement d’un village abandonné sera repris à la même époque à Biot par  l'abbaye de St-Ruf d'Avignon qui y attira quarante-huit familles de la région génoise.

La mémoire conserve le souvenir de Raphaël Monso  qui sut faire face à ses obligations d’évêque et de seigneur, dans une période troublée par les ravages de l’épidémie de peste, qui rassura les populations de son diocèse et fit renaître Saint Laurent du Var (nommé alors « Agrimont »). Une rue du vieux village de Saint Laurent porte de nos jours le nom de celui qui le sauva.

Pour connaître l’Histoire de Saint Laurent du Var, consultez le livre « Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var », chez vous sur simple demande à :

edmondrossi@wanadoo.fr

 

A propos du passé historique du quartier des Pugets, situé au nord de la commune, nous invitons nos lecteurs à lire les deux notes suivantes (extraites de "Saint Laurent Porte de France" d'Edmond ROSSI 1980) en cliquant respectivement sur chaque lien:

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com/archive/2008/07/03/aper%C3%A7u-historique-sur-le-quartier-des-pugets-1ere-partie.html

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com/archive/2008/07/10/aper%C3%A7u-historique-sur-le-quartier-des-pugets-suite-et-fin.html

12/02/2015

SAINT LAURENT DU VAR DE 1940 À 1944

1940-1944 LES ANNEES NOIRES.jpg

 DES ANNÉES NOIRES

Après le désastre de 1940, la zone non occupée du sud persiste jusqu’à l’arrivée des troupes italiennes en novembre 1942, après le débarquement des américains et des britanniques en Afrique du Nord. Cette première occupation peu dense et débonnaire noue des liens avec des familles d’immigrés vivant sur place. Les autorités locales aux ordres du gouvernement  vichyste de Pétain organisent, sur délation, la traque des communistes, des juifs et des francs-maçons. Les communistes Pasco et Angèle Quilino seront internés dans un camp. Les privations alimentaires s’expliquent par une distribution parcimonieuse du ravitaillement sous forme de tickets de rationnement, selon l’âge, par jour : 350g de pain, par semaine : 50g de fromage, 100g de matières grasses, 250g de viande, par mois : 250g de pâtes, 300g de café et 500g de sucre ! Aux Condamines, les trottoirs des avenues en terre battue sont  labourées et cultivées. Les paysans s’en sortent mieux grâce à leurs productions qu’ils échangent avec les Niçois venus à bicyclette pour faire du « marché noir ».

Les restrictions alimentaires n’offrent guère que des topinambours et des rutabagas réservés habituellement aux animaux, les plus démunis se nourrissent de farine de gland et d’épluchures de légumes. Une soupe populaire sera ouverte par des religieuses sur l’actuelle place Jean Médecin.

Les galoches et sabots suppléent au manque de cuir. Pour contenir la sous-alimentation enfantine un verre quotidien de lait en poudre et une vitamine sont distribués dans les écoles où les élèves soumis au lever des couleurs, chantent « Maréchal nous voilà ! » à la gloire de Pétain, chaque élève doit lui écrire une lettre d'attachement !

Les véhicules automobiles privés de carburants sont modifiés pour pouvoir fonctionner au gazogène ou au gaz au bois.

Le 8 septembre 1943, après la capitulation italienne, la région est occupée par la Wehrmacht  qui fortifient le littoral, installe des batteries antiaériennes sur les collines pour protéger les ponts du Var. Dans la propriété Maria, 60 oliviers seront abattus pour dégager l’horizon.

Depuis 1940 Pétain regroupe les jeunes hommes dans les « Chantiers de Jeunesse », mais les exigences nazies visant à les soumettre  au S.T.O. (service du travail obligatoire) en Allemagne les encouragent à rejoindre la Résistance.

Le nouveau maire M. Ravet organise courageusement la solidarité et la Résistance local, cachant des juifs avec François Daniel, la renseignant en plaçant Jacques Lebrun dans les Batteries de DCA pour relever les plans, fournissant des tickets de rationnement aux plus démunis et même de faux papiers pour éviter l’Allemagne.

Le laurentin Georges Foata organise et dirige le maquis de Gréolières, de même, Vando Degl’Innocenti participe activement à la lutte armée jusqu’à la Libération.

La population assommée par 23 bombardements, vit au rythme des alertes, en se réfugiant dans les caves au hurlement des sirènes avant d’être évacuée. Les exigences allemandes, les pressions physiques et psychologiques, les gênes de toutes sortes apportées à la vie quotidienne, deviennent insoutenables. Les dénonciations calomnieuses se poursuivent avec comme conséquence la déportation dans les camps de la mort. Ainsi un commerçant cagnois se distingue en venant régulièrement renseigner les nazis, il sera fusillé à la Libération, de même deux Laurentines qui cédèrent aux soldats allemands seront tondues.

Enfin, le 27 août 1944, une colonne motorisée canadienne, venant de Cagnes libère Saint-Laurent, au prix d’un dernier accrochage avec les Allemands dont seront victimes deux résistants, Ledieu et Abonnel, qui ouvraient la route aux Canadiens. Leur sacrifice est matérialisé par une plaque apposée avenue de la Libération.

Pour consulter des témoignages de cette époque:

http://www.saintlaurentduvar.fr/sites/default/files/recue...

Pour en savoir plus lire « UN PEU D’HISTOIRE DE SAINT LAURENT DU VAR », chez vous dédicacé par l’auteur sur simple demande à :

edmondrossi@wanadoo.fr