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26/03/2007

GUERRES ET DESTRUCTIONS MASSIVES

LES LAURENTINS SUBISSENT LES TROUPES

                         EN CAMPAGNE 

La guerre de succession d'Espagne fût douloureusement ressentie à Saint-Laurent du Var. Les notables du village ont fait le récit de leurs malheurs dans un mémoire remis au commissaire des états de Provence chargés de déterminer l'assiette de l'impôt royal.

Tout d'abord pendant la nuit du 18 janvier 1704 un coup de main des troupes de Savoie met Saint-Laurent au pillage, des habitants sont tués, les meubles de valeur, l'argent monnayé, le bétail sont emportés et, bien entendu, la population ne toucha jamais la moindre indemnité pour les dommages évalués à 6000 livres.

Deux ans plus tard, en mars 1706, l'armée française, commandée par le duc de la Feuillade, passe dans le Comté de Nice, Saint-Laurent doit loger les officiers, fournir des magasins où entreposer le foin et l’avoine, des maisons sont démolies en vue de construire 12 le four à cuire le pain des troupes.

Le même embarras recommence au mois de décembre où les régiments du duc de Berwick passent le Var pour aller faire le siège du château de Nice.

Non villageois ne sont pas au bout de leur peine. En juillet 1707, le marquis de Sailly, lieutenant général des armées de Sa Majesté Très Chrétienne, campe sur les bords du Var avec environ 5000 hommes, les militaires dévastent le terroir sous prétexte d’y récolter le fourrage nécessaire à leurs bêtes, ils coupent sans discernement les arbres dans les propriétés privées pour faire des fascines et piquets employées dans les retranchements aménagés le long du Var.

Mais le 11 juillet, l'armée ennemie des Impériaux pénètre en Provence par Saint-Laurent et pousse son avance jusqu'à Toulon, arrêté dans son élan elle rétrograde vers la fin du mois d’août « en sorte, disent nos témoins, que ladite armée, soit en entrant, qu'en sortant de la Provence pillèrent ledit lieu, prirent aux habitants tous leurs plus précieux meuble, brûlèrent les autres avec leur grain versèrent leur vin et huile, coupèrent leurs vignes, quantité d'oliviers et contraignirent les habitants à faire des grosses dépenses pour garantir leur vie en les obligeant de quitter le lieu ».

Les bonnes gens se consolèrent en organisant des farandoles au  cours desquelles on chantait des couplets satiriques sur l’envahisseur et ses chefs, le duc de Savoie et le prince Eugène.

Enfin la superbe armée

Campe devant Saint Laurent,

Le muscat aux Allemands,

Fait bénir cette contée.

A Cagnes, dans un plafond,

Le duc voit, dès son entrée,

A Cagnes, dans un plafond,

La chute de Phaéton.

Puis-je, dit-il, sans colère,

Voir un augure pareil ;

Brûlons le fils du Soleil,

Brûlons le char de son père.

A Cagnes, dans un plafond,

Epargnez-le, téméraire ;

A Cagnes, dans un plafond,

Prince, ne brûlons pas.

La guerre continue. En juin et juillet 1709, un millier d’hommes construisent des fortifications sur les rives du Var. Il faut loger les ingénieurs et leurs commis, installer les fours, logements et magasins pour la subsistance des ouvriers et de la troupe. Conséquence : les habitants ne peuvent cultiver leurs terres ni rien semer, de sorte que l’année suivante force leur était de serrer la ceinture. Quant aux indemnités, on pouvait courir pour les toucher ! En conclusion, tout séjour de troupe, même amie, se soldait par des dommages certains pour les habitants.

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19/03/2007

SAINT LAURENT SENTINELLE DU BORD DU VAR

SAINT LAURENT "PORTE DE FRANCE" 

Le nouveau village de Saint-Laurent se trouvait placé à la frontière de la Provence et du Pays niçois devenu depuis la fin du XIVe siècle possession de la maison de Savoie. Le Var marquait maintenant les limites de deux états. Cela vaudra à notre village de voir trop souvent à son gré, lorsque la guerre se déclarait entre la France et Savoie passer  des troupes lus ou moins pillardes et, en tous cas, exigeant des réquisitions lourdes à supporter.

En 1691, Louis XIV est en guerre contre le duc Victor Amédée II. Catinat se prépare à franchir le Var et à s'emparer du Comté de Nice. Un Niçois histoire au service de la France, Jean-Baptiste Ferrero, devenu marquis d’un autre Saint Laurent en Ile de France, colonel du régiment qui porte son nom réside dans notre village où se tiennent d'étranges conciliabules. Presque tous les Niçois de qualité allèrent faire visite à leurs concitoyens, et nous avons tout lieu de croire que celui-ci recueillait de précieux renseignements sur la défense de Nice et du Comté. Ne devons nous pas aussi penser qu'il s'assurera des intelligences dans la place ? La forteresse de Nice réputée imprenable, dont les tours couronnaient la colline du château, résistait encore à la pression de l'armée française, maîtresse de la ville. Les 30 et 31 mars de formidables explosions sur la secoue et la démantelèrent, le feu a été mis à des barils de poudre, on compte plus de 300 morts ou blessés. La garnison piémontaise est contrainte de se rendre. La croyance générale fut aussitôt qu’une main criminelle avait allumé l'incendie, les pires soupçons pesèrent  sur le chevalier Cravetta, commandant en second du château, qui fut, par la suite, emprisonné et mis au secret. Il semble bien que les entretiens de Saint-Laurent du Var aient porté leurs fruits, d'ailleurs Catinat en rendant compte d’un mémoire que lui avait remis Ferrero, constatait que « les peuples Comté de Nice ne se faisaient aucune peine de changer de domination, leurs privilèges leur étant conservés, dont ils sont fort jaloux ». Et il rapporte encore qu'après la capitulation de la ville, les notables disaient « Ho ! nous voila au roi. Dieu merci ! ».

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12/03/2007

L'ANEANTISSEMENT DE SAINT LAURENT ET SA RENAISSANCE

                    L'EPOUVANTABLE XVe SIECLE 

De terribles malheurs allaient alors s'abattre sur l'Europe occidentale. La Provence n'est pas épargnée. En 1348, commence la terrible épidémie de peste noire. Des villages entiers sont dépeuplés, l'hygiène était à peu près nul et la mortalité fut telle que la population diminua presque de moitié, dans la mesure où l'absence de statistique permet de se faire une idée du désastre. Saint-Laurent, atteint par le fléau, lui paie son tribut. Ajoutons-y les troubles civils, les bandes armées de « routiers » que les souverains de l’époque embauchaient pour soutenir leur guerre, lesquelles se répandaient et à travers les pays lorsqu'une trêve les privait d'emploi. Ainsi, la Provence, bien que n'étant pas directement engagée dans le conflit, subit le contrecoup de la guerre de Cent ans et souffrit des incursions des « grandes compagnies ». Pour couronner le tout la crise dynastique qui, à partir de 1382, date de l'assassinat de la reine Jeanne, ébranla les états de cette tumultueuse princesse, contribua à augmenter l'insécurité générale.

Saint-Laurent s'est vidé de ses habitants, les maisons sont en ruines, la terre est abandonnée. L'évêque de Vence Raphaël Monso, seigneurs du lieu, décide de lui redonner vie. Suivant un procédé alors fréquent, également employé à Cagnes et Biot, il s’abouche avec des familles de la côte ligurienne et conclut avec elle une convention dite « acte d'habitation ». Le 16 mai 1468, trente chefs de famille du Val d’Oneille, diocèse d’Albenga, reçoivent des terres à titre de concession perpétuelle et s'engagent, eux et leurs successeurs à maintenir à leurs frais sur le fleuve une barque pour la traversée gratuite tant des hommes que du bétail.

Ainsi est rétabli, légèrement au-dessus du niveau du fleuve, pour le préserver les inondations, un village dont les rues se coupent en angle droit attestant par leur  disposition de l'existence d'un plan concerté.

La traversée du Var demeure la charge principale imposée aux habitants.

Il faut croire qu'elle leur parut lourde, car, d'une part, ils essayèrent de se soustraire à la gratuité, de faire payer le passage et d'autre part, ils manifestèrent peu d'empressement à reconstruire l'hospice détruit. Bien entendu, l’évêque les rappela au respect de leurs engagements. Pour vider le différend, les parties s'en remirent à des arbitres désignés d'un commun accord, ceci, par sentence des 19 septembre et 9 octobre 1485 moyennant la remise de certains revenus aux habitants. Il leur faisait obligation de construire dans les six ans un hôpital et de mettre continuellement une barque à la disposition des voyageurs.

L'acte déclaré solennellement que le « ladite hospitalité aux dit lieu proche de la rivière du Var et passage de celui-ci est d'une très grande utilité est grandement nécessaire pour les pauvres et pour tous ceux qui passent, dans ladite rivière. »

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