10/08/2013
LA FÊTE DES GUEYEURS 2013
A l’origine Saint Laurent du Var fut bâti au bord du Var pour en assurer la traversée.
Rappelons que déjà en 1005 l’abbé de Saint Véran reçut une habitation dans un hameau dénommé Varum, sur la rive droite du fleuve, où Saint Laurent s’est installé par la suite.
Au XIIème siècle un ermite se rendait chaque année sur les bords du Var avec deux chevaux pour faire passer les pèlerins se rendant à l’abbaye de Lérins.
La création d’un hospice confié à des religieux va poursuivre cette coutume pendant les siècles suivants jusqu’au XVème siècle. « La barque de l’hospice » assurait alors le passage d’une rive à l’autre du Var.
Lorsque Saint Laurent est repeuplé en 1468 par son seigneur l’évêque de Vence, Raphaël Monso, désireux de garantir la sécurité du gué, obligation est faite aux nouveaux venus, de tenir une barque sur le Var pour en assurer le passage. Ces premiers gueyeurs laïques, dénommés « Riveraschi », vont s’organiser en corporation et maintenir leur activité jusqu’au XIXème siècle.
Les gueyeurs disparaîtront lorsqu’un pont traversera enfin le fleuve de manière définitive en 1864. Ils avaient été durant plus de huit siècles les maîtres du fleuve.
Laissons Smolett les décrire: «Au village de Saint-Laurent, il y a une équipe de passeurs toujours prêts à guider les voyageurs dans le passage de la rivière. Six de ces hommes, les pantalons retroussés jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main, prirent soin de notre voiture et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord.»
Et Papon, dans son «Voyage en Provence», de préciser : «... si l'on ne passe (le Var) ni en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre».
Aujourd’hui le souvenir des gueyeurs se perpétue dans le Vieux Village par une modeste rue portant leur nom, elle relie la place de la Fontaine à la rue des Remparts.
Récemment, en 2000, un rond point au carrefour des rues du 11 novembre, du Point du Jour et de l’Ancien Pont s’est vu paré d’une sculpture représentant une voyageuse à califourchon sur le dos d’un de ces porte-faix, acteurs glorieux de l’Histoire de la cité.
Saint Laurent du Var possède, grâce aux gueyeurs, un patrimoine original, unique en France.
Ces données historiques fondées sur la tradition locale ne peuvent négliger le plus illustre des gueyeurs, leur patron Saint Christophe, dont la fête est célébrée en août.
Pour la huitième année le mercredi 14 août, le Comité de sauvegarde du vieux village vous invite à participer aux diverses festivités qu'il organise à la gloire des célèbres gueyeurs, au cœur du vieux village, à partir de 14 h.
La mise sur pied de cette fête, devenue traditionnelle, par le Comité de sauvegarde s’est faite sur une proposition de l'écrivain et historien Edmond Rossi.
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04/08/2013
SAINT LAURENT DU VAR: REMISE EN CAUSE DU PASSÉ DE RÉSISTANT DE L’ANCIEN MAIRE LOUIS RAVET
Lettre de M. Provençal au Président du Comité Départemental de Libération en date du 28 Novembre 1944 :
St-Laurent-du-Var, le 28 NOVEMBRE 1944 Monsieur le Président du C.D.L.
NICE
Monsieur le Président,
Après l'importante réunion de Dimanche dernier, que vous avez présidée je me permets de vous rappeler la motion que j'ai présentée et qui a été votée par acclamations.
Il est juste et prudent que les collaborateurs des Municipalités de VICHY disparaissent une fois pour toutes des organisations actuelles. Tel Maire, après 1 an ou 2 de collaboration avec VICHY est passé à la Résistance parce que la victoire de l'ALLEMAGNE lui paraissait très incertaine.
A ST LAURENT, en particulier, Monsieur RAVET a collaboré très nettement en 1941-1942. Il a reçu le sinistre DARNAND avec éclat (enfants des écoles etc...), puis il est passé au Groupe "COMBAT", pourquoi, et qu'a-t-il fait de grand qui puisse le racheter ?
Je suis persuadé qu'il a fait quelques cartes d'identité à des Jeunes gens qui auraient pu partir en ALLEMAGNE, mais ce qui est excessivement grave à son encontre, c'est qu'il en a lui-même délivré une à un sergent ALLEMAND nommé André KUMPELL dans la première semaine de JUIN 1944. Tous les employés de la Mairie en sont témoins, Monsieur RAVET ne le nie pas et m'a donné comme raison que le sergent avait insisté et qu'il lui avait rendu la carte 11 jours après. Un tel acte n'est pas une référence pour avoir la prétention d'administrer de bons Français.
Ce que j'avance ci-dessus vous pouvez le communiquer au C.D.L. si besoin en est. Je crois que Monsieur RAVET a pu être réhabilité parce que les membres du C.D.L. n'étaient pas suffisamment éclairés. J'ai d'ailleurs fait part de ce fait à Monsieur BOURGUET Chef de Cabinet du Préfet et si c'est nécessaire ; j'irai m'expliquer à la Préfecture.
Monsieur RAVET devrait donc être frappé d'indignité Nationale, je demande donc que le C.D.L. lui retire sa réhabilitation et qu'on le remplace comme Président de la CAISSE MUTUELLE AGRICOLE et comme membre du COMITE D'ACTION AGRICOLE DEPARTEMENTALE.
Avec tous mes remerciements, veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mes sentiments dévoués.
Le Maire (E. Provençal)
D’après le mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96
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29/07/2013
LE CHÂTEAU DE CAGNES ET DES CAGNETTES
Au Ve siècle, Saint Véran, moine de Lérins, établit une abbaye près de l’embouchure du Loup qui sera détruite par les Sarrasins. Elle renaîtra à l’initiative de l’évêque de Vence avant d’être abandonnée au XIme siècle par l’Abbaye de Lérins.
Le castrum de Cagna ou Caïna existe dès le XIme siècle nanti d’un château cité en 1032, la seigneurie appartient alors aux Vicomtes de Nice. Caigno est au XIIème siècle ceinturé de murailles.
Lors de la guerre de conquête entreprise par le Comte de Provence, le castrum cagnois est investi et confié à son capitaine et fidèle compagnon Romée de Villeneuve. Celui-ci prélève sur la seigneurie de Cagnes, au nord, les terres destinées à Cagnettes et à l’ouest une partie pour former le fief de Villeneuve.
Le castrum de Cangna est cité en 1230 (Liste des Castra), en 1235 (Statuts de Fréjus) et en 1251-52 (Enquête de Charles d’Anjou), il est placé en 1325 dans la circonscription administrative de Vence.
Au XVme siècle, on ne recense qu’une centaine d’habitants en 1400 et la moitié ensuite jusqu’à 1471 où un cheptel important comporte : 260 bovidés, 30 équidés et 6500 moutons. L’abondance de ces troupeaux oblige la communauté à utiliser les pâturages voisins de La Garde et du Loubet.
Au début du XVIème siècle, les consuls de Cagnes remettent en état les fortifications entourant le bourg. Des murailles cernaient Cagnes dès le XIme siècle, elles avaient été renforcées au XIIème et XIIIème siècles. C’est au XIVème siècle que Raynier Grimaldi décide la construction d’une forteresse dominant l’ensemble.
Ce « château gardé », bâti après les Croisades, est destiné à surveiller la mer. On y accède alors par une voie souterraine. Si l’on signale avant l’invasion sarrasine un Hugues Grimaldi, fils de Thibaud à qui Pépin le Bref aurait donné les terres de Cagnes, en 1300 le fief appartient à Robert d’Anjou, Comte de Provence qui le restitue aux Grimaldi de Monaco. C’est ainsi qu’en 1309, Rainier, souverain de Monaco et amiral de France, y fait élever un château.
La forteresse médiévale subit de graves dégâts lors des invasions de la Provence par le Connétable de Bourbon en 1524 et de Charles Quint en 1536. Jean Henri Grimaldi transforme en 1620 l’austère château en demeure seigneuriale. De grandes fenêtres sont ouvertes, un jardin extérieur, sorte de patio, est aménagé, un vaste escalier de marbre grimpe vers une salle des fêtes, alors qu’une large porte perce la façade donnant sur la place intérieure. Devenu en 1635 Maréchal de camp des armées du Roi, le lieutenant général Jean Henri, sacré Baron de Cagnes, organise de nombreuses réceptions dans son élégante demeure. A sa mort en 1651, son fils Honoré sera fait Marquis de Cagnes.
Le 11 juin 1707, la flotte hollandaise débarque 1200 hommes à Cros de Cagnes, le bourg résiste cinq jours avant d’être pillé et le château saccagé par les Austro-sardes.
Le 5 avril 1710, sur l’ordre de Sa Majesté le Roi Louis XIV, le Comte d’Artagnan arrête dans le château de Cagnes Honoré III Marquis de Grimaldi, seigneur d’Antibes, pour la fabrication et le trafic de fausse monnaie. Une perquisition permet de découvrir un atelier installé dans les caves !…
Le 30 novembre 1746, les Impériaux repassent le Var, les habitants de Cagnes s’enfuient dans la campagne. Le général autrichien Braun occupe le château ; grâce à l’entremise de l’évêque Surian, les dégâts seront minimes.
Le dernier seigneur, Sauveur Grimaldi, se rendit célèbre par un procès où il réclama, sans résultat, la couronne des Princes de Monaco. Emigré à Gênes à la Révolution, son château fut pillé en 1790, les marbres descellés et emportés, les boiseries utilisées comme bois de chauffage.
Vendu à plusieurs reprises, le château devient en 1873 propriété de M. C. Gerecke qui le restaure et ajoute la tour centrale déparant l’ensemble.
Acquis en 1937 par la ville de Cagnes, il abrite aujourd’hui un musée et un centre de manifestations culturelles.
Le patio renaissance de forme triangulaire, entouré de deux étages de galeries à colonnes superposées, est ombragé par un poivrier. Les salles basses voûtées du XIVème siècle, au nombre de sept, accueillent une rétrospective médiévale et un musée de l’olivier. Un escalier monumental conduit aux salles du premier étage auxquelles donne accès une galerie ceinte d’une élégante balustrade. Se succèdent : la salle des réceptions, la salle des audiences avec son plafond à la française et la salle des fêtes avec au plafond une peinture en trompe l’œil dessinée de 1621 à 1624 par le génois Carlone : « La chute de Phaéton », d’une étonnante perspective.
Cette fresque célèbre dans le passé, attirait les visiteurs troublés par l’extraordinaire illusion d’optique obtenue par l’artiste. En 1707, le Duc de Savoie et le Prince Eugène, occupent les lieux. Le Duc voit dans la chute du fils du Soleil un présage néfaste et décide de le détruire. Le Prince évitera le pire. Mais des soldats austro-sardes, enivrés par le muscat de Saint Laurent tireront tout de même au fusil sur le pauvre Phaéton !
L’ensemble de ces salles d’apparat de pur style Louis XIII se poursuit avec l’oratoire décoré de gypseries. La salle d’histoire locale et de la pêche en Méditerranée retiendra l’attention du visiteur.
Au second étage, se trouvaient les appartements privés des Grimaldi. Le sommet de la tour offre un panorama incomparable sur Cagnes, la mer et les Alpes.
La visite du château-forteresse (10h à 12h et 14h à 17h et du 2 mai au 31 octobre : fermeture à 18h, fermeture le mardi et les jours fériés.) doit se compléter par un parcours des rues aux maisons pittoresques de la cité médiévale : le Haut de Cagnes. Restes de l’enceinte fortifiée des XIIème et XIIIème siècles, les portes ogivales restituent une atmosphère remontant aux origines de cette attirante bourgade.
CAGNETTES
Après sa victoire, Romée, bénéficiaire des seigneuries conquises, réorganise celles-ci en découpant leur territoire. Il crée, en disposant d’une partie du fief de Cagnes, un nouveau castrum centré sur le château dit de Cagnettes.
A sa mort en 1251, cette seigneurie revient (comme toutes celles qu’il détenait) au Comte de Provence Charles 1er d’Anjou, mais il n’est question que d’un château sans agglomération. Il n’est plus fait mention par la suite que du domaine agricole voisin dit de la Bastide des Salles.
Aujourd’hui, le site médiéval est localisable à l’intersection des limites des comunes de Cagnes, La Gaude et Vence qui se sont partagés ses terres.
D'après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr
09:41 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Livre, Loisirs, TRADITION, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)