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25/06/2006

LE BLASON DE SAINT LAURENT DU VAR

        LA FIERE DEVISE

 

    DE SAINT LAURENT

  

Par un acte d’habitation et d’emphytéose (1468), Raphaël Monso - évêque de Vence - installe 35 familles venues d’Oneglia en Ligurie italienne, pour repeupler Saint-Laurent « déshabité ». Ces derniers devront désigner des gueyeurs chargés d’assurer le passage gratuit du Var, aux voyageurs et à leurs bagages.

Ils tiendront également six lits à « l’hôpital » pour héberger les hôtes de passage. En 1471, Saint-Laurent compte 149 habitants répartis en 23 feux. On y cultive le blé, le lin, le chanvre, quelques figuiers. On y élève surtout des ovins et caprins. Des salines sont exploitées en bord de mer.

La communauté, après des démêlés avec l’évêque de Vence, se dégage de la servitude de l’hospice et du bac gratuit. Cette tâche reviendra en 1480 à des religieux et ce jusqu’au XVIIIe siècle. Devenu l’hôpital Saint-Jacques en 1668, l’hospice offre un dortoir de quatre lits et deux chambres à un lit.

Une barque permet de traverser le gros bras du Var. Une convention de 1758 confie la traversée du Var à un entrepreneur privé qui recrute ses gueyeurs selon de sévères critères moraux. En 1763, l’anglais Smolett et en 1775 le suisse Sulzer détaillent dans leurs carnets de voyage le pittoresque franchissement du Var à gué.

La vie morale des laurentins est encadrée avec rigueur dès 1306 par des confréries de pénitents. Néanmoins, une affaire de mœurs assez trouble scandalise la petite communauté en 1700, mettant en cause le prieur Honoré Geoffroy, son secondaire, quelques gradés de la garnison et une certaine dame Léon. Il sera question de gais lurons regroupés dans la « confrérie de Méduse » ! Forte personnalité, Honoré Geoffroy, gracié, épargnera à deux reprises Saint-Laurent des exactions de la soldatesque savoyarde (1704).

Une famille du lieu, les Pisani, rachète les droits seigneuriaux de l’évêque de Vence en 1698. Ils seront seigneurs de Saint-Laurent jusqu’à la Révolution.

La communauté laurentine demande en 1696 son inscription à l’Armorial de France. Les armoiries sont ainsi définies : « De gueules à un grill d’argent, accosté de deux lettres L et S en or » en dessous la fière devise de la petite cité sentinelle : « Digou li qué vengoun ! » (dis leur qu’ils viennent).

 

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12/06/2006

LES GUEYEURS, UNE ORIGINALITE DE SAINT LAURENT DU VAR

                           AU TEMPS DU GUÉ 

                                    

L’Allemand Sulzer dans son « Voyage de Berlin à tra­vers les pays méridionaux de I’Europe " paru en 1775 décrit une curieuse traversée du Var:

« En sortant de Saint-Lau­rent on entre dans le lit du Var qui est très large à cet endroit et prouve suffisam­ment l'impétuosité des crues de ce fleuve. En ce moment, à peine le sixième du lit était couvert d'eau et ce peu d'eau, divisé en plusieurs bras, cou­lait avec rapidité.

A Saint-Laurent, des hommes robustes  sont char­gés de transporter les voya­geurs à travers le lit du fleu­ve. Ces hommes doivent, savoir  à quelle époque il est possible de traverser. On me donna quatre de ces hommes pour ma traversée, qui n'était pas dangereuse, l'eau étant très basse; en d'autres temps on en donnerait beaucoup plus. L'un procédait en éclai­reur en montrant au postillon les endroits les plus guéables et trois restaient avec la chai­se de poste pour la tenir, afin que le torrent ne la renverse pas. Dans quelques endroits l'eau montait jusqu'à l'essieu des roues. Cet accompagne­ment me coûta quatre livres ; quand l'eau est plus forte, c'est beaucoup plus cher ! ».

La communauté laurentine traitait pour un an avec les « gueyeurs ou barquiers ».

En 1781, nous trouvons parmi ceux-ci : François Trastour; Jean- Jacques Bery et André Martin. Le 17 avril 1782, le chef affirmé des gueyeurs s'appelait Antoine Michel. Il devait veiller à ce que seuls les hommes désignés exécu­tent le travail.

Ce monopole exigeait de la part de ceux qui étaient sélectionnés des qualités par­ticulières. Une note d'archive précise: « Il faut que les bar­quiers soient des gens choisis et craignant Dieu,

1. Qui fréquentent les sacrements et qui fassent leurs Pâques chaque année;

2. Qui portent un tableau (tablier) autour de la ceintu­re ;

3. Qui aient de la pudeur et de l'honnêteté envers les personnes du sexe ;

4. Qu'ils soient charitables envers les pauvres et traita­bles envers les autres ;

5. Qu'ils ne soient point abrutis dans le vin, pour ne pas risquer de se noyer et de noyer les autres.

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04/06/2006

UN RESUME D'HISTOIRE

          SAINT LAURENT DU VAR,

                 ville frontière


Dès le Moyen Âge, l'histoire de Saint-Laurent-du-Var, est étroitement liée à la présence du Var. Ce fleuve tumultueux, ardent, capricieux qualifié de «grand fou »} par Vauban qui détestait ses crues soudaines, fut durant des siècles la frontière entre la France et le Comté de Nice.
Mais remontons aux origines connues : dès le VIle siècle avant J.C. les navigateurs phocéens fondent les premiers comptoirs grecs sur la Côte, se mêlant aux Ligures qui occupent les lieux depuis des siècles.
Les Romains construisent la voie «Julia Augusta» reliant Rome à la Gaule et c'est tout naturellement qu'ils s'installent à l'embouchure du Var. Jusqu'au IVe siècle, c'est la paix, les paysans cultivent l'olivier, l'oranger, le figuier et la vigne, les pêcheurs tirent les filets. . . Puis, invasions et guerres ravagent la côte jusqu'au début du millénaire. C'est vers 1033 que les chroniques font apparaître la première mention de Saint-Laurent : «Castrum Agrimontis», qui prendra son nom actuel en 1471.
 
L'histoire rocambolesque de l'Hospice
 
 L'embouchure marécageuse du Var, passage obligatoire entre le royaume de France et le Comté, a été depuis le Moyen Age un point stratégique, sujet à toutes les convoitises, livré aux nombreux «ribauds, et détrousseurs de voyageurs». Il fallait s'occu­per de l'intendance, gouverner le lieu, assurer matériellement le' franchissement du fleuve et faciliter le passage aux pèlerins se rendant à Rome. L'Eglise, toute puissante, prend en charge cette responsabilité. Elle crée l'embryon de Saint-Laurent :
«L 'Hospice», une sorte d'auberge-hôpital.
Cet hospice - sous l'autorité du seigneur du lieu, Raimbaud, évêque de Vence - est confié à une douzaine de chanoines de l'ordre de Saint Augustin. A leur charge : «entretenir trois chambres à deux lits, garnis de matelas, pour y recevoir les pèlerins et les pauvres passants», en outre les responsables devaient «tenir une barque sur le Var pour y passer ceux qui se présentent, sans rien exiger, ni recevoir».
Les moines bénéficient de nombreux legs, deviennent propriétaires de la presque totalité du terroir de Saint-Laurent, jusqu'à Cagnes. C'est la belle vie, les mœurs se
libéralisent. . . le bon vin du terroir et les jolies dames transportées à dos de moine entraînent un relâchement certain... L'évêque de Vence veut y mettre bon ordre, l'affaire est de taille, les intérêts matériels en jeu sont importants, il récupère le gué et ses possessions. Mais de crises en décadence morale, I 'Hospice tombe en ruines.
En 1327, le pape ordonne sa fermeture.
Un siècle d'âpres luttes et de procès entre l'évêque de Vence et les moines augustins s'achevait. Les profits accumulés par les moines sont «confisqués» par l'évêque, les moines sont chassés et recueillis par les Niçois, sur la rive gauche. Le gué est alors confié aux laïcs.
   
Les «gueyeurs»ou «gaieurs»
 
Toutes ces luttes d'influences, les invasions, les pillages, la guerre de Cent ans ne sont rien par rapport aux épidémies de peste noire qui ont sévit dans la région. Celle de 1446 décima la population de Saint-Laurent. Raphaël Monso, évêque de Vence décide de repeupler Saint-Laurent «déshabité», il va chercher trente familles à Oneglia, en Ligurie italienne et leur concède le territoire, à charge pour eux de «tenir barque sur Var». Les gueyeurs deviennent les maîtres du fleuve.
Laissons Smolett les décrire: «Au village de Saint- Laurent, il y a une équipe de passeurs toujours prêts à guider les voyageurs dans le passage de la rivière. Six de ces hommes, les pantalons retroussés jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main, prirent soin de notre voiture et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord.»
 Et Papon, dans son «Voyage en Provence», de préciser : «... si l'on ne passe (le Var) ni en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre».
On crée un droit de péage, en échange, la communauté s'engage à ce que les passeurs soient choisis parmi «les plus propres et les plus experts dans cette fonction (..) toujours vêtus décemment de caleçons ou ceintures». En outre quatre gueyeurs doivent être présents «depuis le lever jusqu'au coucher du soleil, deux sur chaque rive pour indiquer fidèlement le gué aux passants.»
Et comble d'honneur, lors des nombreuses guerres, les gueyeurs doivent également seconder les «gens de justice» . . . Afin d'éviter les désertions, ordre leur est donné «... de ne pas passer, ni favoriser le passage de ladite rivière à aucun soldat, ni sergent du bataillon...»
Mais tout a une fin, à la Révolution, le 'Var n'étant plus frontière, les passeurs demandent à être relevés de leur faction, les travaux des champs attendaient leurs bras vigoureux.

Le premier pont

En 1792, la toute nouvelle République française, menacée par le royaume de Sardaigne et l'Autriche, décide l'invasion du Comté, elle confie cette armée au général Anselme. Une troupe de bric et de broc, le sort de la nation, on le sait à Paris, se jouera plutôt du côté de Valmy. N'empêche, il faut rendre les frontières impénétrables. Nice tombe sans résistance.
Mais il pleut. Des jours et des jours sans interruption. Le Var est en crue, le général Anselme sous sa perruque se fait des cheveux blancs. Que faire ? Construire un pont. C'est ce qu'il fera, un pont certes rudimentaire et modeste, souvent emporté par les flots, à chaque fois colmaté avec les moyens du bord. Ce même pont sera celui où passeront une partie des armées de Bonaparte lors de la fameuse campagne d'Italie.
Premier lien vermoulu entre la France et le Comté. A la chute de l'Empire, la frontière, réapparaît, le pont sera méticuleusement mesuré et divisé en deux parties.

L'ère moderne

 
Lorsqu'en l860, le Comté de Nice est rattaché à la France, un véritable pont en pierre et en fer est construit surIe Var. La voie ferrée venant de Marseille l'empruntera et, le l8 août l864, la première locomotive franchit le Var.
On construit le chemin de fer loin du village, les Laurentins se méfiaient du progrès, générateur de toutes sortes de maux et en particulier le chapardage des figues dont se rendaient coupables les ouvriers du chantier. Pour éviter ce risque, le conseil municipal éloigna la menace vers le bord de mer, refusant le passage du train à proximité du village.

La vie paysanne


Invasions, guerres, démolitions, inondations, pillages, épidémies. . . à travers les siècles, n'empêchent pas les Laurentins, dès l'antiquité, d'avoir un rapport étroit avec leur terroir, de l'aimer et de l'exploiter infatigablement. Mais laissons Vauban conclure: «Ici le soleil est le plus beau de la Provence et celui où croissent les plus belles oranges de toutes espèces qui sont là en plein vent, hiver et été. Ce territoire est couvert de vignes, d'oliviers et de figuiers,(. ,) du blé, du vin, des oliviers et des figues, tout cela cultivé avec beaucoup de soin...»

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