06/08/2011
LA TRAVERSÉE DU VAR DANS L'ANTIQUITÉ ROMAINE
La traversée du fleuve Var au premier siècle de notre ère présentait un obstacle de sept stades en hiver selon le géographe Strabon soit 1295 mètres.
La voie romaine Julia Augusta, d’une largeur de 8 pieds (2,35 m), traverse le fleuve Var au niveau de l’actuelle chapelle de Notre Dame du Var, sur la commune de Gattières. Après avoir suivi un tracé identifié sur la rive gauche depuis Céménélum (Cimiez) elle se dirige vers Ventium (Vence).
Quelle était le mode de traversé retenu par les Romains pour franchir le Var ?
Bien que constructeurs émérites il est peu probable qu’ils aient édifié un pont pour relier les deux rives d’un fleuve capricieux aux crues soudaines et dévastatrices.
Seule l’hypothèse d’un passage à gué peut être retenue.
Plus au sud, à la hauteur de Saint Laurent du Var, où César a licencié les légions de Pompée qu’il a soumises en Espagne, la présence romaine apparaît certaine compte tenu de divers vestiges recensés en ce lieu (villae au square Bénes, tegulae au quartier des Galinières).
Durant près de quatre siècles, la traversée du Var a certainement préoccupé les habitants des deux rives avec peut-être l’installation d‘un « pont de charpente (face à l’église actuelle) dont la défense en était assurée par le poste militaire de Castrum agrimontis » comme le suggère l’historien Albert Garidelli dans un guide de 1931.
Autre hypothèse, une traversée du fleuve sur des radeaux constitués d’un assemblage d'outres gonflées (attestée sur le Rhône) n’a pu être confirmée, bien que des bateliers utilisant ce procédé (les utriculaires) soient recensés sur une inscription épigraphique exposée au musée archéologique de Cimiez à Nice.
En effet, la plaque présente la dédicace d’une statue de mercure avec un don de vivres et d’huile aux Collèges des fabri (ouvriers du bois), des centonarii (fabricants de bâches et grosses toiles) et des utriculaires (fabricants d’outres en peau) par Caius CASSIUS PATERNUS, décurion, patron des Utriculaires (IIIe siècle après J.C. trouvée à Cimiez, boutique sur le « décumanus II » 1966).
Le fleuve Var conserve encore le mystère de sa traversée à l’époque romaine, il faudra attendre le Moyen âge, pour qu’une chronique révèle son franchissement grâce à un religieux faisant office de passeur avec l’assistance de « deux chevaux ».
L’Histoire développera ensuite la « saga » des fabuleux gueyeurs, dont la disparition
suivra l’ouverture d’un pont en 1792.
18:37 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
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