04/07/2014
L'OLIVIER, UN ARBRE SACRÉ PORTEUR DE RICHESSES
L'olivier fait partie intégrante du paysage local qui, sans lui, perdrait toute authenticité pour se réduire à une rocaille aride et misérable. D'où vient ce bel arbre "vieux comme le monde" ? Asie, Crète où il apparut sans doute 3000 ans avant J. C. ? Il fut introduit ici par les Grecs de Phocée, fondateurs de Marseille, vers 600 av. J. C. . Mais pourquoi lui accorde-t-on tant d'importance et de symbolisme ? Peut-être trouve-t-on la réponse dans la mythologie grecque où il devint le symbole de la victoire mais aussi de la paix.
Le rameau d'olivier apporté par une colombe à Noé annonce la fin du déluge. Pour l'Islam, l'olivier est l'arbre central, "l'axe du monde", le symbole de l'homme universel.
Depuis l'Antiquité, l'huile d'olive sert aussi de produit de beauté pour les belles élégantes et de médicaments dans de nombreuses applications thérapeutiques. L'olivier ne fait pas que donner de l'huile, généreux il permet d'utiliser son bois, ses feuilles, ses résidus, noyaux et grignons, moyennant certaines préparations il nourrit, permet de se laver, s'équiper, se chauffer, s'éclairer, se soigner.
L’olivier offre ses fruits, accommodés pour la table ou pour huile. Dans les Alpes-Maritimes, nous privilégions le fruit du cailletier, la "nousta" dite aussi "olive de Nice". C'est une olive à chair ferme, qui se conserve longtemps dans la saumure. Elle est récoltée par gaulage de la fin novembre à la fin avril. Les plus grosses sont salées, les autres vont au moulin.
Certains cailletiers millénaires atteignent dans le Pays niçois de très grandes dimensions (15 m). Plus de quatre cents oléiculteurs ont obtenu le label de qualité "Olive de Nice", les oliviers centenaires donnent des récoltes plus régulières et des fruits plus charnus et de meilleure qualité. L’olivier est un élément essentiel du paysage depuis la mer jusqu'aux contreforts des Alpes (700 à 800 m).
Dans les Alpes-Maritimes il ne reste aujourd'hui que 6000 ha des 20 000 complantés recensés en 1892, sur les 600 à 700000 oliviers, un tiers subsiste.
Les atouts de cette branche d'activité sont pourtant considérables car la France importe 25 à 30000 tonnes d'olives de table chaque année et n'en produit que 4000. L'olive de Nice peut donc réellement trouver sa place.
Dans le passé, l’huile d’olive faisait vivre Nice, plaque tournante du commerce méditerranéen. Grâce à une politique de stockage et de transformation, impulsée par les habiles courtiers de 67 maisons de gros, la cité rivalisait avec les ports de Gênes, Barcelone et Marseille.
138 moulins tournaient dans les Alpes-Maritimes, il en reste 30 ! Tonneliers, portefaix s’occupaient autour du port et du commerce de l'huile, en plongeant des racines dans le terroir. Cette situation perdurera jusqu'à la veille de la dernière guerre.
Aujourd'hui quelques 3 000 oléiculteurs, agriculteurs ou résidents ruraux, continuent de produire une huile d'olive de qualité, selon un processus millénaire. Sachez enfin que les Français consomment un demi-litre d’huile d’olive par an et par habitant contre six litres pour un Tunisien, neuf pour l'Espagnol et l'Italien et dix pour le Grecs.
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09:16 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Livre, Loisirs, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)
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