03/07/2006
REJOIGNEZ EDMOND ROSSI SUR RADIO FRANCE BLEU AZUR
Chaque jour, retrouvez Edmond ROSSI sur
les ondes de « Radio France Bleu Azur ».
L’auteur des « CHATEAUX DU MOYEN-AGE EN PAYS D’AZUR » présente chaque matin à 10 h 45, une découverte attrayante d’un château fort de la région.
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02/07/2006
UN CHATEAU DE LEGENDES AU NORD DE SAINT LAURENT
LE CHATEAU DE
LA TOUR,
AUX PUGETS
Sur un monticule situé à quatre kilomètres au nord de Saint Laurent, dans l’actuel quartier des Pugets, le Comte de Provence fait élever en 1232, après avoir détruit le « castrum d’Agrimontis » tenu par des rebelles, le nouveau « castrum de Pugeto » destiné à surveiller la rive droite du Var.
Si une partie du fief du castrum d’Agrimontis est donné à Cagnes, le castrum de Pugeto bénéficie au nord, d’une part de la seigneurie indivise de La Gaude–Saint Jeannet. Le castrum de Pugeto est inféodé à Romée de Villeneuve dès 1235, l’enquête de 1251-52 y révèle 30 feux (environ deux cent habitants).
Ce « castrum Pugetono tredecim dominarum » ou Puget treize Dames aurait été occupé avant le XIIIème siècle selon Louis Cappatti. Le fief, après avoir appartenu aux Villeneuve en totalité, est partagé en 1549 avec les Portanier pour revenir en 1700 aux Pisani.
La population du Puget est décimée en 1350 par la peste noire et le village ne sera plus qu’un hameau de Saint Laurent. Les chroniques mentionnent ensuite le château de la Tour, sans doute à cause de la présence d’un donjon du XIIIème siècle de l’ancien castrum.
Il apparaît au XVIIIème siècle comme un « pavillon » (carte géographique) puis comme une résidence de campagne du seigneur de Saint Laurent. Les vestiges bien visibles encore en 1980 ont été partiellement anéantis par une construction récente coiffant le site médiéval.
Le castrum de Pogeto et sa paroisse sont à nouveau signalés désertés (par Bouche) en 1667 à la suite d’opérations militaires. La chapelle Saint Jean Baptiste et le château voisin formaient le centre d’une importante communauté comme le laisse supposer la quantité d’ossements découverts près des ruines de la chapelle.
Anecdote :
La dénomination du château du Puget Treize Dames a donné prétexte à une légende moyenâgeuse sur la présence en ces lieux de treize châtelaines, épouses délaissées de courageux seigneurs partis guerroyer en croisade.
Réunies dans ce manoir isolé pour mieux tuer l’attente et supporter leur triste condition d’épouses abandonnées, ces treize Dames, tenues à une chasteté imposée par les circonstances, accueillirent au début les hommages enflammés de troubadours de passage avant de céder à leurs avances.
Les règles de l’amour courtois furent très vite oubliées et leurs manifestations dégénérèrent en parties fines, établissant la flatteuse renommée du château !
Célébrée jusque par Pétrarque, sa réputation en fit une étape incontournable sur la longue route joignant Rome à Avignon, le voyageur ou le pèlerin savait trouver là, en plus du gîte et du couvert, une chaude hospitalité.
Extrait des « Châteaux du Moyen-Age en Pays d’Azur » d’Edmond ROSSI, Alandis Editions à Cannes, 2003.
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25/06/2006
UNE ABBAYE TOUTE PROCHE DE SAINT LAURENT
L’ABBAYE DE LA COLLE SUR LOUP
Ce nom perpétue le souvenir d’une très ancienne fondation religieuse. Dès le Vème siècle, la foi vibrante de Lérins fit germer ici un prieuré, d’où Saint Véran partit un jour rencontrer en intercesseur, sur les bords du Loup, Euric l’envahisseur à la tête des hordes de Wisigoths.
Le miracle se produisit et Euric épargna la cité de Vence. La chance ne se renouvela pas puisqu’en 730, le petit monastère fut saccagé et ses moines massacrés par les bandes sarrasines. Trois siècles passeront sur les ruines mais “ la providence, en ses mystérieux desseins et l’histoire en ses surprenants retours vont faire refleurir ce désert ”. C’est Pierre, fils du Comte Laugier Ruffi, seigneur de Vence, qui fit cadeau du domaine et du manoir du Canadel au nouvel abbé de Saint Véran qui s’empressa d’ériger le bâtiment en prieuré, à la tête duquel il nomma Clari Adalbert. De cette époque (XI ème siècle), subsistent une porte fortifiée et une remarquable chapelle de style roman provençal, encastrées dans la masse du château.
Le donjon crénelé et les tourelles couronnées de bâtisses plus récentes, signent leur fonction de résidence seigneuriale. En effet, au XI ème siècle, lors de la donation de l’abbaye de Saint Véran (située à l’embouchure du Loup), le prieuré du Canadel fut réservé aux évêques de Vence. Ainsi détaché et devenu épiscopal, il va s’envelopper, durant près d’un demi-millénaire, d’un silence mystérieux. Mgr Grimaldi cède ses droits à Claude de Villeneuve seigneur de Vence.
Le noble castel gardera toutefois, grâce à la piété de ses nouveaux seigneurs et ce, deux siècles durant, la chapelle monacale qui résonnera de la mélodie des oraisons.
Ainsi en 1632, Isabeau - épouse de Villeneuve Thorenc, gouverneur de Saint Paul - fonde au Canadel une “ chapellerie ” dotée de 300 livres avec charge d’une messe hebdomadaire à son intention. Cette initiative pieuse sera suivie de beaucoup d’autres puisqu’en 1700 on comptait une dot de plus de 5000 livres !
“ En 1789, notre histoire qui vit la plus juste des causes fut bien souvent desservie par de coupables moyens ”. La Provence ne sera pas épargnée par la tourmente révolutionnaire. Le chapelain du Canadel, condamné à suivre le triste sort des châtelains, abandonne le prieuré. La chapelle magnifique, écrin d’architecture religieuse, classée aujourd’hui par les beaux-arts, ne put hélas échapper aux outrages du temps et à la profanation des hommes.
Rendez-vous de chasse au temps des rois, folie au début de ce siècle, un nouveau destin s’ouvre à l’austère demeure en 1937, lorsqu’un certain Joseph Vighi s’appropria ces vestiges vénérables pour en faire une auberge accueillante aux artistes. Un adorable jardin-patio, des salles, couloirs et escaliers décorés de tableaux offrant une exposition permanente dans un décor original, même si les toiles ont été quelquefois “ atrocement figuratives ” pour certains.
Le goût un peu naïf pour les choses de l’art ne retirera rien à cette cordiale maison qu’il gérera trente ans durant. Lieu de rendez-vous de nombre de peintres, d’écrivains et vedettes du septième art, l’Abbaye possède alors un substantiel et éclectique livre d’or où se mêlent les grands noms des visiteurs de la Côte.
Ceux-ci oubliaient là l’atmosphère plus guindée des palaces en dégustant un bœuf en daube très provençal et d’énormes pâtisseries à la crème. On y dînait aux chandelles : d’inimitables bougies multicolores, faisant penser avec leurs couleurs à des stalagmites toujours renouvelées. Le tout dans une ambiance de bel canto et de “ canzonetta ” napolitaine à l’exotisme inattendu qui entraînait les convives à reprendre en cœur ces refrains éternels.
Même si son animateur n’est plus, même si l’on a badigeonné la décoration d’une voûte qui insinuait que les moines n’étaient pas toujours sages, il faut humer ce lieu classé. L’ancien propriétaire avait, par un sentiment chrétien et un sens du beau et du bien, rendu la chapelle à son ancienne destination. De nombreux couples des alentours se marièrent là. Il faut voir les deux magnifiques statues en pied de l’entrée et cette chapelle riche de souvenirs, s’attarder et s’asseoir peut-être à la table qu’occupait Brigitte Bardot, qui se maria dans cette fameuse chapelle historique.
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