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11/12/2015

REFLETS DU PASSÉ

COUVERTURE D'UN PEU D'HISTOIRE DE SAINT LAURENT DU VAR.jpg

Les bombardements de la dernière guerre ont durement atteints Saint Laurent en 1943 et 1944, environ 200 maisons détruites et 1000 endommagées.

Le pont du Var avait été touché à plusieurs reprises et le trafic interrompu. Ces circonstances tragiques avaient remis en service le vieux pont de la digue des Français. Sur l’emplacement de l’ancien pont de bois, un passage provisoire fut rétabli que la circulation automobile dût emprunter jusqu’à la reconstruction du pont routier remis en service en 1949.

Dans cette évocation du passé de Saint Laurent, accordons un souvenir au divertissement qui réunissait, au Carnaval de 1699, plusieurs habitants sous la docte présidence du prieur ou curé. Assemblés autour d’une table chargée elle-même de joyeuses bouteilles de vin muscat, les confrères de la Méduse, reconnaissables à un ruban rouge insigne de l’Ordre, vidaient force rasades. Lorsqu’un des assistants frappait la table avec son couteau chacun devait rester dans la position qu ‘il avait à ce moment sous peine de payer une amende de deux sols. Ainsi dans la mythologie, Méduse pétrifiait les malheureux qui la regardaient. Si l’un des convives lançait le cri de « Lampons » tout le monde devait vider son verre ou payer la même amende.

Pour avoir participer à ces agapes peu compatibles avec son état, le malheureux prieur fut admonesté par son évêque.

Rappelons aussi la mémoire de trois Français décédé à Nice au XIXe siècle et qui pour reposer en terre française ont demandé asile au cimetière de Saint Laurent. En 1832 le pauvre Desjobert, ancien consul général de France à Naples, atteint d’une maladie incurable, mit fin à ses jours, à Nice, en se tirant un coup de pistolet. Il dut à sa qualité d’étranger de ne pas subir le sort réservé par l ‘usage niçois au corps des suicidés qu’on exposait sur la potence.

Au contraire le général Dufriche de Valazé, ancien héros de la guerre d’Espagne, mort à Nice en 1838, reçu des obsèques imposantes. Le gouverneur de la province , Comte Rodolphe de Maistre, fils de l’auteur des « Journées de Saint Peterbourg » conduisait lui-même le deuil.

Enfin le marquis de Châteaugiron, ancien pair de France et consul de notre pays à Nice, y finissait ses jours en 1848. Sa sépulture ne fut pas cherchée au loin, la Compagnie des Pénitents de Saint Laurent l’accompagna dans le petit cimetière qu’il avait choisi pour son dernier asile.

En notre XXIe siècle où rivières et montagnes sont aisément franchies, le passage du Var n’impose plus aux gueyeurs de veiller sur ses bords. Saint Laurent, aux portes de Nice, participe à la croissance de la grande cité. Sur ses coteaux qui dominent la vallée, les amateurs de ciel clair viennent goûter un doux séjour dans la contemplation de la Baie des Anges.

Après un riche passé, l’avenir de Saint Laurent s’ouvre sur des perspectives chargées d’espoir.

Extrait du livre « UN PEU D’HISTOIRE DE SAINT LAURENT DU VAR »

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

 Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var. Ce livre est préfacé par René Ramella président fondateur du « Comité de sauvegarde du vieux village de Saint Laurent du Var ».

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

L’ouvrage illustré de 160 pages édité dans la collection « Provinces Mosaïques » par les célèbres Editions Suttonme, est en vente au prix de 22€ dans toutes les bonnes librairies de la région et disponible sur catalogue dans la France entière.

Pour obtenir un exemplaire dédicacé, téléphonez au 04 93 24 86 55.

 Savoir + :

 

http://pays-d-azur.hautetfort.com

30/11/2015

LA GAUDE JADIS ALAGAUDA...

EGLISE LA GAUDE.jpg

DE « ALAGAUDA » À LA GAUDE…

Bien exposé au midi sur une crête dominant la vallée de la Cagne, le village de La Gaude a longtemps hésité au cours des siècles sur un site propice à l'accueillir.

Sa division actuelle entre la haute Gaude, formant le village et la basse Gaude (ancien Trigans) épaulant la colline, atteste encore de cette indécision.

En 1033 et 1062, deux frères - Amic et Lambert de la Gauda - présumés appartenir à l’entourage des seigneurs de Vence, sont représentés comme nantis du fief et de son château primitif occupant le promontoire où s’élèvera la forteresse du XII siècle.

La première mention de Sainte Marie Alagauda avec sa villa (exploitation agricole) apparaît en 1075 dans le chartrier de l'abbaye de Saint Pons.

Un siècle plus tard, on retrouve le nom de La Gaude dans le cartulaire de Lérins qui fait état du don de Bertrand Elgibran aux abbés de Lérins de « terris cultis vel incultis quoe jacent territorio de Corsegolas, et in Buzido, et in Alagaudam » (25 août 1155).

Les habitants qui s'étaient réfugiés vers les hauteurs des Baous pour fuir au Xme siècle les attaques sarrasines reprennent alors possession des basses terres.

Le site d'Alagauda occupe le promontoire destiné plus tard à recevoir le château de La Gaude, curieusement situé aujourd'hui sur la commune de Saint Jeannet. La petite chapelle romane de San Peyre (Saint Pierre) proche de ce tertre devait en constituer l'église paroissiale.

Puis le 16 avril 1242, Guilhem d’Entrevennes, seigneur de Gattières, vend ses droits sur la place de La Gaude à Romée de Villeneuve, baron de Vence, dit Romée le Grand, fils de Giraud de Villeneuve, seigneur des Arcs

Ce premier castrum est confirmé au XIIIème siècle comme Alagauza (Liste des Castra dès 1226), cité en 1235 dans les Statuts de Fréjus, puis en 1251-52 (Enquête de Charles d'Anjou), il relèvera en 1325 de la circonscription administrative de Vence.

En 1250, Paul fils de Romée de Villeneuve devient Seigneur de La Gaude, de Saint-Jeannet et du Trigan. Dans la traduction de son testament, on peut lire: «j'institue formellement mon fils Paul comme mon héritier dans le castrum d'Alagauda et ses dépendances, à savoir le domaine de Saint-Jeannet et du Castellet, et la moitié du Trigan ».

Un acte d'habitation de 1338 laisse ensuite supposer que le castrum a été vidé de sa population après 1325.

Deux calamités sont envisageables : d'une part, l'épidémie de peste qui débute en 1327 et qui décimera la population du premier village d'Aspremont, situé en face d'Alaguaza sur la rive opposée du Var ou encore, la misère et la famine qui en 1330 emporte le tiers de la population du secteur, à la suite de la destruction des récoltes consécutives à six mois de pluie.

La renaissance sera de courte durée, car La Gaude est à nouveau portée "lieu inhabité" au ré-affouage de 1400 (Arch. des Bouches du Rhône B-199, f° XIX) laissant supposer la destruction de la communauté antérieurement à cette date.

Treize autres localités de la Viguerie de Grasse connaîtront le même sort. Un document de 1589 indique que vers 1390 La Gaude est "entièrement ruyné et déshabité à cause des guerres que les comtes de Provence avoient pour rayson du royaulme de Naples et de Cicille ». Il s’agit de la guerre de succession qui enflamme la région et les bords du Var après le décès de la Reine Jeanne.

L'historien local, Boniffacy, attribue à la peste un dépeuplement postérieur en 1470, ce qui n'explique pas sa destruction vers 1390.

Après une première épidémie de 1392 et 1416, la peste réapparait dans notre région frappant par intermittence de 1451 à i470 laissant des coupes sombres dans une population en voie de reconstruction à la suite de la guerre de succession de la reine Jeanne.

Dans son livre sur La Gaude l’historien Emile Boniffacy attribue (page 445) le dépeuplement de l’ancien castrum à la peste de 1470, ce qui n’explique pas sa destruction.

Le document cité décrit le lieu auparavant «habité » et sa « communauté et université régie et gouvernée par des consuls et conseils de la maison commune ».

La Gaude étant porté comme lieu « inhabité » à l’affouagement de 1400, on doit conclure à la destruction de cette communauté et à sa disparition antérieurement à cette date, probablement en 1390.

Les castra d'Alagauza, Triganza, Sancti Johannis (St Jeannet) occupent des lieux distincts sur un vaste territoire couvrant les deux communes actuelles de La Gaude et Saint Jeannet; elles vivront un destin commun dès le XIme siècle au sein d'une même seigneurie.

C’est après la destruction confirmée en 1470 que les rescapés de l’ancien Gauda s’installent dans le voisinage de Trigans où réside une communauté antérieure. Trigans, séparé par un vallon de l’ancien Gauda, est mentionné dès 1042 dans le Cartulaire de l’abbaye de Saint Victor de Marseille. Contrairement à La Gaude qui est le centre de la seigneurie avec son château, Trigans se développe comme une dépendance citée en 1250 avec Saint Jeannet et le Castellet et encore en 1315 dans la liste des anciennes possessions de l'illustre Romée de Villeneuve.

Son essor est freiné par la crise du XIVème siècle et il accueillera à la fin du XVIème siècle, sur l'adret opposé, le nouveau et actuel bourg de la haute Gaude éloigné de son château seigneurial. La renaissance du village sera impulsée par un peuplement de colons génois (acte d’habitation de 1338), avant d'être confirmée en 1599 par Henri IV qui l'érigera en commune distincte de Saint Jeannet.

Le fief appartient dès 1231 à la famille de Villeneuve et accessoirement à ses diverses branches : Villeneuve-Vence, Villeneuve-Thorenc, Villeneuve-Tourrettes et temporairement aux Pisani et aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.

 

EDMOND ROSSI

Écrivain, Historien

 

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr/...

08/10/2015

SAINT LAURENT DU VAR :« LE VICTORIA »,HÔTEL, BAR, RESTAURANT FERME SES PORTES, LA FIN D’UNE INSTITUTION CENTENAIRE

 

L'HOTEL RESTAURANT VICTORIA EN 1906.jpg

 

Récemment, l’hôtel, bar, restaurant « Victoria » de Saint Laurent du Var a fermé ses portes après plus d’un siècle d’existence. La longue présence de  cet établissement mérite de figurer parmi les institutions qui ont marqué la vie sociale de la commune.


Déjà distingué  à ses débuts par la visite de la reine  Victoria d’Angleterre qui aurait fait halte dans ses murs un soir d’orage pour éviter le danger d’une crue soudaine du Var, son nom restera. L’établissement poursuivra son destin  avec vigueur sous la direction de plusieurs propriétaires successifs.

Sa façade et ses terrasses  ornent alors avantageusement les cartes postales témoignant de son intérêt touristique au centre du bourg laurentin.

 

 

1931.jpg

 

Le guide du syndicat d’initiative de la commune le signale ainsi en 1931 ; « Café-Restaurant VICTORIA CHIAPELLO ET FRASCANI propriétaires SAINT LAURENT DU VAR Casse croûte à tout heure, Repas sur commande. Spécialité des vins de Montaleigne et du Piémont. Téléphoner au 7. Prix modérés. »

Avant sa fermeture définitive et durant plus de quarante ans la famille Ramella fit du restaurant du « Victoria » un fleuron gastronomique de la cuisine niçoise et régionale fréquenté par les notables venus y déguster entre autres son fameux stockfisch.

L’histoire est aussi faite de tradition orale, même si parfois s’y mêle la légende, propre à embellir et travestir la réalité.

En 1925, Léon Bertini, gérant de l’Hôtel–Restaurant « Le Victoria » expliquait, tout comme ses prédécesseurs , à qui voulait l’entendre, l’origine depuis 1900, du nom prestigieux de son établissement. « Le Victoria » témoignerait de la venue dans ce lieu de la célèbre reine d’Angleterre à la fin du XIXème siècle.

Cette affirmation méritait d’être vérifiée, si les chroniques n’en font pas état, les circonstances de la vie de la Reine sur la Côte, à l’occasion de ses séjours répétés, accréditent la possibilité de son passage à Saint Laurent du Var.

La Reine effectuera cinq séjours à Nice entre 1895 et 1900, de la mi-mars à la fin avril, avant de s'en retourner ou de partir pour l'Italie à Florence.

Une fois son travail matinal achevé, escortée de son valet hindou enturbanné, elle parcourt le parc Liserb dans une voiturette attelée du célèbre petit âne gris Jacquot. L'après-midi était réservé aux promenades plus lointaines en calèche, escortée de ses highlanders écossais. Elle découvre ainsi la campagne niçoise qu'elle adore pour sa végétation et ses points de vue. La Reine sillonne le bord de mer de Cannes à Menton, et les collines niçoises de Saint-Isidore à Laghet. Gairaut, ces lieux constituent ses buts de sorties préférées. Les auberges où elle va prendre le thé ont conservé le souvenir de son passage en prenant le nom de « Hôtel de la Reine », du « Victoria » ou bien de « Au thé de la Reine ».

C’est à l’occasion d’une de ses promenades au-delà du Var que la Reine aurait fait étape à Saint Laurent du Var.

Aujourd’hui à Saint Laurent du Var, après plus d’un siècle, la mémoire de cette grande reine s’est éteinte, elle affichait son nom : « Victoria » sur l’enseigne d’un des meilleurs restaurants du centre ville.

Edmond ROSSI

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