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27/01/2015

FRANÇOIS 1er DE PASSAGE À SAINT LAURENT DU VAR

FRANCOIS 1er.jpg

A l’occasion de la fameuse trêve de Nice de 1538 qui permit de conclure la paix entre le roi de France François 1er et l’empereur du Saint Empire  Romain Germanique Charles Quint, François 1er sera conduit plusieurs fois à franchir le Var à Saint Laurent, pour mener ses pourparlers à Nice. Nul doute que les vaillants gueyeurs laurentins seront mis à contribution pour diriger le royal équipage d’une rive à l’autre !

Suivons les étapes de ces fructueuses discussions.

1537 (décembre) : Le pape Paul III offre sa médiation pour résoudre le conflit opposant le roi de France François et l'empereur Charles Quint pour la possession du Milanais : ils conviennent d'une rencontre à Nice.

1538 (10 avril) : Le duc Charles III se voit confirmer la venue du pape Paul III à Nice, pour conclure la trêve.

1538 (4 mai) : Un fourrier du pape Paul III vient à Nice pour préparer ses logements.

1538 (9 mai) : La flotte de Charles-Quint (28 galères) mouille en rade de Villefranche.

1538 (16 mai) :Paul III arrive à Nice à bord d'une galère impériale mais les Niçois, à l'instigation du duc Charles de Savoie, refusent de l'accueillir : il s'établit hors la ville au Couvent Ste-Croix.

1538 (31 mai) : Une 1ère entrevue a lieu entre le connétable Montmorency et Paul III, à Nice.

1538 (31 mai) :François Ier arrive au Château de Villeneuve, près de Nice, accompagné de sa cour et de son armée, soit 15 000 personnes.

Le connétable Montmorency rencontre Charles-Quint à Villefranche.

1538 (2 juin) :François Ier rencontre personnellement le pape Paul III dans une tente aménagée au cœur du Vallon de Magnan (Rue du Congrès à Nice).

1538 (3 juin) :L'empereur Charles Quint vient à Nice discuter sous le château avec le pape Paul III, tandis que le duc Charles de Savoie reçoit de François Ier un excellent accueil qui lui fait penser qu'il va lui rendre ses Etats.

1538 (8 juin) : La reine Eléonore (épouse de François Ier, sœur de Charles-Quint) et sa fille la princesse Marguerite rencontrent le pape Paul III au couvent franciscain de Nice.

1538 (11 juin) :La reine Eléonore (épouse de François Ier) rend visite à son frère Charles-Quint, basé en rade de Villefranche-sur-Mer, avec une escadre de 17 galères. La passerelle, édifiée entre la terre et la galère impériale, cède sous le poids du cortège, sans faire de victime.

1538 (13 juin) :François Ier rencontre le pape Paul III au moulin du Var, l’actuel quartier des Moulins en rive gauche du Var.

1538 (18 juin) : François Ier, Charles-Quint et le pape Paul III signent un traité au Couvent Ste-Croix hors les murs à Nice : la France conserve ses conquêtes (Bresse, Bugey et une grande partie du Piémont), le Saint Empire  Romain Germanique obtient le Milanais et 2/3 de la Savoie ;

1538 (21 juin) :Le roi François Ier ratifie la Trêve de Nice au château de Villeneuve.

1538 (22 juin) :François Ier quitte le Château de Villeneuve.

1538 (5 juillet) :Le Parlement organise à Paris une procession d'action de grâces pour la trêve de Nice.

1538 (7 juillet) : Charles de Savoie salue Charles-Quint en mer, passant en vue de Nice, puis envoie solliciter François Ier de lui rendre ses états.

1538 (14 juillet) : Charles-Quint et François Ier se retrouvent à Aigues-Mortes pour se réconcilier officiellement.

1538 (20 novembre) : Le duc Charles III ratifie avec l'envoyé du Grand Conseil de France certaines clauses de la trêve de 10 ans.

La trêve de Nice n’imposera qu’une paix éphémère de cinq ans entre les belligérants, les hostilités reprennent le 5 juillet 1543 avec l’impitoyable siège de Nice.

Edmond ROSSI

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr

16/01/2015

LE BROC : 700 BAGUES D’OR, EMPORTÉES PAR DES PILLARDS

LE BROC, LE VILLAGE.jpg

Il-y a plus de trois siècles, Le Broc était un village important qui comptait cinq fois plus d'habitants qu'aujourd'hui. Mais ce n'était pas un village heureux, Il débordait de soldats, de gendarmes et de douaniers qui avaient transformé ce ravissant endroit en véritable citadelle pour se défendre contre les troupes piémontaises qui campaient aux alentours.

Un jour de 1704, les troupes françaises du Broc, commandées par le capitaine de La Combe, surprirent et pillèrent le village de Bouyon, Mal leur en prit. Car peu après, les milices de Bouyon et les Piémontais franchirent le Var et I'Estéron pour lancer une opération punitive mémorable contre les Broquois, Le capitaine de La Combe fut obligé d'abandonner le village. Il recula avec ses hommes vers Saint-Jeannet et Saint-Paul,

Et débuta un véritable carnage. Un document de l'époque témoigne: « Ce fut pour lors que ce pauvre lieu fut livré au pillage et qu'on y exerça des cruautés inouïes, jusque-là que de battre les prêtres à grands coups de bâton et qu'on vit les filles sortir des fenêtres pour éviter d'être violées, On n'entendait plus de toute part que plain­tes, pleurs, lamentations et gémissements. »

Les vainqueurs ne se contentèrent pas de ces mauvais traitements, ils firent bombance avec les victuailles trouvées dans les maisons. Ils ne mangèrent pas moins, dévorèrent et consumèrent les provisions des habitants et firent une dépense pour le moins de 5.000 livres ».

A ce malheur s'en ajouta un autre. L'ordre vint du gouverneur de Nice «portant que la communauté de ce lieu du Broc paiera douze mille écus de contribution ». Une somme astronomique qui devait laisser le village exsangue. On eut recours à des moyens assez durs. « Les uns furent emprisonnés, les autres furent efforcés de courir de jour et de nuit sur la glace et dans le froid d’un côté et d'autre pour trouver de l'argent ».

Finalement, les pillards repartirent en emportant pas moins de 700 bagues d'or, 5 croix d'argent, 2 croix d'or, 5 cordons d'argent, 4 pendants d'oreilles, 2 cuillers d'argent, 2 fourchettes d'argent.

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, une gelée tardive détruisit presque toute la récolte d'olives. Les villageois adressèrent alors une requête "au Roy notre grand monarque, se prosternant très humblement sur nos faces devant, le trône de sa sacrée majesté» pour l'implorer de jeter sur eux des regards de clémence."

Après 1760, la situation politique évolua. Le Broc perdit son prestige, mais gagna le bonheur de vivre, ce qui est beaucoup mieux.

 

Pour connaître l’Histoire du Broc et des villages voisins lire « Histoire et légendes des balcons d’Azur ». Directement chez vous dédicacé par l’auteur en contactant :

edmondrossi@wanadoo.fr

28/12/2014

SAINT LAURENT DU VAR, « AU PAYS OU FLEURIT L’ORANGER… » Alphonse Karr

LA CUEILLETTE DE LA FLEUR D'ORANGER.jpg

Les planches ou terrasses bordant Saint Laurent travaillées de main d'homme depuis des millénaires, ont donné au paysage ses aspects d'immenses escaliers à flanc de collines, campagnes jadis plantées en oliviers et orangers. Les Romains auraient introduit la culture en terrasse du bigaradier, l’oranger commun au fruit aigre ou amer, dont la fleur distillée en eau est à la base de l'essence de néroli des parfumeurs de Grasse, elle-même base de l'eau de Cologne. D'usage universel depuis le haut Moyen Age, l'eau de fleur d'oranger était jugée efficace contre le scorbut, la jaunisse et les fièvres pestilentielles, les dames de Provence l’appréciaient dans leurs vapeurs. La mariée et ses demoiselles d 'honneur se devaient de porter des guirlandes de fleurs d'oranger mêlées de roses blanches et de myrte, symboles de virginité.

Le bigaradier a toujours sédures qui affirmaient « il n’y avait rien à jeter du bigaradier ! »

Le terroir laurentin a longtemps profité des qualités de cet agrume.

En effet, de la fleur à la feuille cet arbre offre ses trésors. En mai commence la récolte des fleurs, en prenant soin d’en laisser quelques-unes qui donneront les fruits.

Les fleurs sont distillées pendant 6 à 8 heures dans un alambic avec de l’eau, elles donnent naissance à l’eau de fleur d’oranger où surnagent des particules d’huile essentielle : le néroli. Il sert de fixateur pour la parfumerie haut de gamme. Le reste est utilisé dans la cosmétique mais aussi dans l’alimentaire : on fait appel à ses vertus apaisantes pour les tisanes et les boulangers s’en servent pour aromatiser des petits pains ( fougasses ).

En juin les feuilles sont ramassées sur l’arbre pour faire de l’essence de petit grain utilisée en parfumerie. En novembre, les oranges vertes sont cueillies. Le fruit est piqué par une machine et, de l’écorce est extraite l’huile essentielle de zeste d’orange amère verte. On l’utilise en boulangerie ou pour confectionner des sodas. En janvier et mars, les oranges mûres sont cueillies pour confectionner de délicieuses confitures et du vin d’orange.

En 1895 les producteurs de fleurs d’oranger se regroupent. Le Nérolium naît en 1904, à Vallauris avec plusieurs sections, une par commune. Saint Laurent regroupe ceux de la vallée du Var. La coopérative Nérolium créée pour faire face à la chute des cours regroupait les 4/5 des producteurs des Alpes-Maritimes en 1939. La cueillette des fleurs était surtout féminine chapeaux et manches longues pour la protection contre le soleil et échelles trépieds caractéristiques. Saint Laurent au mois de mai était un éblouissement: parfum omniprésent de la fleur et chant des ouvrières italiennes qui se répondaient d'un jardin à un autre. D’autres épluchaient les « coulannes »,les pelures d'orange amère d'un seul tenant, vendues pour la fabrication d'un apéritif comme le Picon.

Vers 1968 les derniers propriétaires récoltants s'activent encore en dépit de la concurrence internationale pour d’ultimes cueillettes sur des bigaradiers qui seront bientôt greffés en clémentiniers et citronniers.