sperada

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/05/2015

DURANUS : LE VILLAGE MAUDIT DE ROCCASPARVIERA

12 LES RUINES DE ROCCASPARVIERA.jpg

Roccasparvièra, “ La Roche de l’épervier ” (situé à une trentaine de kilomètres au nord de Nice et à 3 km au nord-ouest de Coaraze) dresse ses ruines confondues à la roche grise dont elle émane à 1100 mètres d’altitude, au-dessus du col Saint Michel reliant les vallées de la Vésubie et du Paillon.

Ce village fantôme porte l’empreinte de légendes sanglantes, où curieusement le crime se mêle à l’anthropophagie dans un contexte de vengeance. Au Moyen Age, ce lieu sera maudit par la reine Jeanne, après l’assassinat de ses enfants servis au repas du réveillon de Noël 1357. Plus tard, pendant les guerres de la Révolution, de sauvages barbets, réfugiés dans ses ruines, feront manger à des soldats français le cœur de l’officier meurtrier de leur père.

Véritable nid d’aigle ou plutôt d’épervier selon son nom, le village, dominé par les restes de son château, s’accroche sur une crête rocheuse surveillant le col, passage obligé d’une voie intervallée empruntée depuis les origines de l’humanité. Pour l’atteindre aujourd’hui à partir des routes modernes, il faut compter une bonne heure de marche, au départ du hameau de l’Engarvin au nord de Coaraze ou de Duranus.

Une cinquantaine de bâtisses ruinées s’entassent dans une enceinte, avec les traces d’un four et d’une citerne. Seule subsiste intacte, sur une plate-forme au sud, la chapelle Saint Michel, restaurée en 1924 sur les restes de la paroissiale.

La découverte de céramiques et de tuiles romaines atteste d’une occupation des lieux dès cette époque, probablement poste de guet. On y a même trouvé un silex taillé et une hache en serpentine verte polie, qui repoussent la fréquentation du site à des temps plus lointains (Néolithique).

Roccasparvièra pénètre pour la première fois dans l’Histoire dans deux chartes du XIIIe siècle, recensant les paroisses dépendantes de l’évêché de Nice ; on y dénombre 15 feux en 1264 (environ 86 habitants). En 1271, l’église paroissiale est déjà dédiée à Saint Michel, pourfendeur du démon, exorciseur des lieux élevés, remplaçant souvent une divinité païenne de la montagne.

A la même époque, profitant de la faiblesse du pouvoir central, le premier seigneur augmente son autonomie avant d’être soumis brutalement comme d’autres feudataires de la région.

Le fief est confisqué en 1230 et racheté partiellement en 1239 par Guillaumes Richieri (Riquier), sans l’approbation de Raymond Bérenger V. L’enquête de Charles Ier de 1251 recense les droits et revenus du village avec exemption de corvées.

Le 6 Mars 1271, un des membres de l’illustre famille niçoise des Riquier prête hommage au souverain, ils seront coseigneurs de Roccasparvièra, avec un certain Faraud en 1309. Un état des feux de 1316 en attribue 26 à Roccasparvièra (67 à Coaraze) soit environ 150 habitants.

Une acquisition progressive du fief par le domaine royal devient définitive en 1351. Cette année là, l’église rapporte 14 sols de bénéfice au diocèse. Huit ans plus tard, Pierre Marquesant rachète la totalité du fief pour 700 florins d’or.

C’est à cette époque que se situe l’invraisemblable légende de la reine Jeanne. A la nouvelle qu’elle vient de manger le fruit de ses entrailles, elle s’enfuit comme une folle en hurlant des imprécations contre ce lieu maudit où s’est accompli un aussi abominable forfait : “ Rocca rouquina, rocca malina, un jou vendra que su la tieù cima, cantera plus gal ni galina ” (Roche rousse, roche méchante, un jour viendra où sur ta cime ne chantera plus ni le coq ni la poule).

Edmond ROSSI

Pour connaître les belles histoires du riche passé des Alpes Maritimes consultez la colonne de gauche de cette page où sont présentés les livres de l’auteur Edmond ROSSI.

Sous l’image de la couverture, le titre du livre, il suffit de cliquer sur celui-ci pour lire sa présentation.

Edmond ROSSI, invité d’honneur de la 18ème « journée du livre » qui se tiendra le 9 mai 2015 place de l’église, dans le « Vieux Village » de Saint Laurent du Var, dédicacera ses livres de 9h à 18h.

SCAN00026.jpg

11/04/2015

SAINT LAURENT DU VAR DÉCRIT PAR LE « PÉRE DE LA CÔTE D’AZUR »

SAINT LAURENT DU VAR 1855 Guiaud.jpg

Stéphen Liégeard inventeur du vocable de « Côte d’Azur »a décrit celle-ci en 1894 dans un ouvrage qui tient du guide avec en plus des anecdotes et des impressions personnelles témoignant d’une observation attentive d’un terroir appelé à séduire les foules de touristes.

Voici comment il distingue Saint Laurent du Var, niché sur la rive droite du Var :

« Saint-Laurent du Var – un cru au muscat délicieux - entraînons à notre suite le gourmet assuré d'une agréable halte.

Saint-Laurent, avant 1860, était poste de douanes, le Var, alors formait frontière. Nous dirions de ce hameau qu'il se mire au fleuve, si le fleuve, en dehors des crus, offrait assez de surface  humide pour refléter une image. Qu'on en juge par cet aveu naïf d’une affiche de la fête patronale réglant, au mois d'août dernier, les conditions de courses d'hommes à travers le lit du Var ! Suchet et Rochambeau, à l'aube du siècle, y défendirent vaillamment le passage contre l’Autrichien. Aujourd'hui, l'habitant se contente d'y protéger ses primeurs contre les retours agressifs du froid. L'asperge y prospère, entre toutes, rivale de celle de Saint Mandrier. Depuis l’annexion, un viaduc aux travées de fer porte nos locomotives sur la rive opposée et les arrête à la station du Var. Arrêtons-nous aussi un instant, et contemplons celui que les Romains avaient dénommé Varum (varius), par allusion à la variété de ses caprices.

Un peu d'eau sur beaucoup de sable, voilà son ordinaire. Queuelques flaques dormantes, des

ruisselets jaunâtres courant et se jetant à la mer bleue, ne paraissent justifier, dès l’abord, d’un lit aussi vaste, ni un si large estuaire. Sur cette grande route endiguée dont les courants semblent les fossés, on se prend à chercher le cantonnier, casseur de pierres. Mais regardez à l 'horizon là-bas se dressent les glaciers, et gare aux fontes de neiges ! Sortant de deux sources l'une au vallon d'Astench, qui tarit parfois, l'autre sans cesse bouillonnante, qui sourd de la montagne du Garret, - ce fleuve du Var, à mesure qu'il descend de ses hauteurs lève le tribut sur tous les torrents des Alpes Maritimes. Tantôt se précipitant par les formidables défilés de ses clus vierges de soleil, tantôt semblant se jouer en d'agrestes bassins, il reçoit dans un cours de trente-cinq lieues à peine, la Tuébie, la Roudoule, la Tinée, la Vésubie, l’Esteron,impétueux affluents qui, tour à tour, teintent ses ondes de noir, d'ocre, de pourpre, selon les couleurs des roches, et en font, à leur gré, le plus utile des amis ou le plus redoutable des tyrans. Qui le qualifira selon ? Envahisseur, capricieux, infidèle, il déserte volontiers les cailloux roulés de son lit pour découcher sur les terres voisines, et volontiers encore il prête sa force aux usines riveraines ou sa fraicheur aux cultures qui l'implorent. On saura au juste, ce qu'il vaut, en se rappelant que centupler son volume est un jeu pour lui, qu'il peut, de vingt-huit mille litres par seconde porter son débit à quatre millions, et pousser le tout à deux lieues vers le large.

Les tribunes du champ de courses s'adossent à son embouchure. Du wagon, on aperçoit le turf avec ses obstacles, ses haies, ses pelouses et sa petite rivière. Les Niçois eussent peut-être mieux fait de consacrer ce champ à des naumachies, car, par un phénomène de météorologie non expliqué jusqu'ici, la pluie tombe encore plus fréquemment que les jocheys sur son sol ensorcelé. Il est vrai que le Var est là, toujours alréré à cette époque, et qu'il reçoit le   'trop-plein de la piste, avec une reconnaissance égale à celle du Mançanarès pour le verre d'Alexandre Dumas ».

04/04/2015

SAINT LAURENT DU VAR: LE PATRIMOINE HISTORIQUE

LE MOULIN DES PUGETS A SAINT LAURENT DU VAR.JPG

A propos du sort incertain du Moulin des Pugets, les élus de toute tendance ont évoqué, de manière consensuelle, dans une récente réunion du conseil municipal, le patrimoine historique de Saint Laurent du Var. L’occasion de rappeler l’existence de monuments et de vestiges qui témoignent du riche passé de la commune.

Suite à l’inventaire des monuments historiques que j’ai effectué en 1977 pour l’administration, j’avais signalé un ensemble digne de susciter l’intérêt des amateurs du patrimoine de la commune, en voici le texte :

« POUR LE VIEUX VILLAGE:

- l'Eglise romane et le mur voisin du monastère (XIème), à l’intérieur, reliquaire de Saint Benoît (XVIIème).

- un encadrement de porte du XIVème (maison sise rue des Remparts, derrière l'Eglise).

- quelques vieilles maisons dans l'îlot antérieur au XVème:

- Maison Giauffer, rue des Gueyeurs

- Maison Tordo (remaniée au XVIIIème)

- Maison d'angle rue Suchet, rue Ferraretto

- les pontis (passages couverts) rue Ferraretto, Place Mayen.

- des maisons du XVème, XVIème et postérieures:

- Maison Bernardi, angle rue du Var avenue des Pugets, avec une curieuse tourelle pigeonnier sur le toit.

- L'ancienne boulangerie (maison commune), place de la Fontaine.

- Une élégante maison décrépie (angle rue Honoré Geoffroy et rue Oliviéri).

- L'ancien relais de poste, carrefour Saint-Antoine Desjobert.

- La maison Berenger avec ses escaliers décorés de fresques (rue Desjobert).

- Quelques très anciennes demeures et granges, Impasse Roubion.

POUR LES QUARTIERS SUD:

- Rue de l'Ancien Pont, un ensemble de maisons du XVIIIème et du XIXème:

- Maison Giraud (poste de garde)

- Maison Cléricy

- Ancien octroi avec son entrée bourgeoise

- « Le Castéou » Une grande maison cubique sur une surélévation (déjà figurée au XVIIIème)

 - Sous celle-ci, un ancien atelier de ferronnerie dans d'anciennes écuries, proches de prisons voûtées

- Le pilier du pont près du gymnase.

- Rue du Général Leclerc: la maison Trastour (ancien four), typique avec murs en museaux de chats (en galets roulés du Var).

- La croix de mission de 1771 devant la chapelle des Sept Douleurs.

- Les oliviers plusieurs fois centenaires de la propriété Bonin (ancien bien des évêques de Vence).

- L'ancien cimetière Saint Antoine (avenue Fanhestock) avec les tombes des familles Pisani, Valazé, Desjobert, Châteaugiron, ainsi que des vieilles familles de souche laurentine.

AU NORD:

- La chapelle Notre-Dame des Neiges (ancien siège des Pénitents noirs), avec ses fresques baroques (propriété de M." Bonnefous, rue des Anciens Combattants en A.F.N.)

- La briqueterie Faraud (XVIIIème), témoignage du passé artisanal (quartier des Pugets).

- Le moulin des Pugets (début XVIIIème) (propriété Martin).

- Les ruines du château de la Tour.

- La chapelle Sainte-Pétronille.

.Cet ensemble constitue un témoignage bien mince en regard du riche passé de Saint-Laurent. Aussi serait-il souhaitable de le protéger afin d'en conserver quelques traces pour les futures générations.

Par la suite et jusqu’à ce jour, aucun de ces monuments ou vestiges n’a été retenu pour être « classé » sur la liste des « Monuments historiques » de notre pays expliquant ainsi la disparition progressive de ces témoignages du passé. L’urbanisation intensive du territoire communal de ces dernières décades a négligé les vestiges du passé, inclus le plus souvent dans le domaine privé. Le souci de restaurer les édifices anciens au goût du jour a accéléré la disparition des peintures, fresques, inscriptions, gravures, dates recouvertes par le nouveau crépi.

Quels monuments, bâtiments, édifices composent aujourd'hui le patrimoine laurentin?

Indubitablement l’église romane du XIème siècle avec son clocher et le mur de l’ancien Hospice du XIIème siècle jouxtant son entrée.

L’ensemble du  « Vieux Village » pour son architecture du XIIème et XVème siècles.

Le vieux cimetière Saint Antoine avec les tombes des grandes familles du lieu, enserré dans un mur en museaux de chats (corniche Fanhestock) typique des premières constructions laurentines.

Quels sont ceux qui ont disparu ces 30 dernières années?

Les quelques très anciennes demeures et granges, Impasse Roubion.

La Maison Giraud (poste de garde)

La maison Trastour (ancien four), typique en galets du Var, recouverte d’un crépi dévastateur.

La chapelle Notre-Dame des Neiges, avec ses fresques baroques, rue des Anciens Combattants en A.F.N.), détruite lors de l’implantation d’un immeuble.

La briqueterie Faraud (XVIIIème), témoignage du passé artisanal (quartier des Pugets), détruite à la création du stade.

Quels sont ceux qui sont préservés?

L’Eglise romane et le mur voisin du monastère (XIème et XIIème siècle), à l’intérieur, le reliquaire de Saint Benoît (XVIIème).

Un encadrement de porte du XVème (maison sise rue des Remparts, derrière l'Eglise).

Quelques vieilles maisons du « Vieux Village » dans l'îlot antérieur au XVème:

- Maison Giauffer, rue des Gueyeurs

- Maison Tordo (remaniée au XVIIIème)

- Maison d'angle rue Suchet, rue Ferraretto

- les passages couverts rue Ferraretto, Place Mayen.

Quelques maisons du XVème, XVIème et postérieures:

- Maison Bernardi, angle rue du Var avenue des Pugets, avec une curieuse tourelle pigeonnier sur le toit.

- L'ancienne boulangerie (maison commune), place de la Fontaine.

- Une élégante maison décrépie (angle rue Honoré Geoffroy et rue Oliviéri).

- L'ancien relais de poste (rénové), carrefour Saint-Antoine Desjobert.

- La maison Berenger avec ses escaliers décorés de fresques (rue Desjobert).

- Rue de l'Ancien Pont, un ensemble de maisons du XVIIIème et du XIXème, rénovées et recrépies ce qui a  effacé les intitulés de chacune

- Maison Giraud (poste de garde)

- Maison Cléricy

- Ancien octroi avec son entrée bourgeoise

- Une grande maison cubique dite « lou Castéou » sur une surélévation (déjà figurée au XVIIIème)

 - Sous celle-ci, un ancien atelier de ferronnerie dans d'anciennes écuries, proches de prisons voûtées

-Le pilier du « Pont des Français », Esplanade du Levant (angle du Gymnase), sauvé grâce à l’intervention de M. Bailet conseiller municipal.

- La croix de mission de 1771 devant la chapelle des Sept Douleurs.

Un bouquet d’oliviers plusieurs fois centenaires de la propriété Bonin (ancien bien des évêques de Vence).

- L'ancien cimetière avec les tombes des familles Pisani, Valazé, Desjobert, Châteaugiron, ainsi que des vieilles familles de souche laurentine.

AU NORD:

- Le moulin des Pugets (1702, aujourd’hui dévolu à la Municipalité).

- Une partie des ruines indivises du château de la Tour, après la construction d’une villa sur le site.

- La chapelle Sainte-Pétronille, déjà malheureusement « rénovée » dans les années soixante.

Saint Laurent du Var l’ancienne « Porte de France », avant le rattachement du Comté de Nice  en 1860, sentinelle avancée au bord du Var à l’extrémité de notre pays conserve encore quelques témoignages de son glorieux passé comme les remparts et fondations des tours soutenant le village vers le Var (Parc Layet), le site rappelle sa fonction au-delà des vestiges oubliés et quelquefois disparus.

Pour en savoir plus : consulter Le site de « Saint Laurent du Var- Histoire », tenu par l’historien Edmond ROSSI :

 

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com/