26/12/2010
« SAINT LAURENT DU VAR DE 1939 A 1945 », LE MEMOIRE DE MAITRISE DE JEREMY THOMAS, UN DOCUMENT CAPITAL
Tout les détails sur cette période douloureuse de la mémoire laurentine : des événements, des noms, des actes d’héroïsme mais aussi des lâchetés et des trahisons… En voici l’introduction :
« L'histoire contemporaine est sans nul doute la période historique qui a toujours suscité chez moi le plus d'intérêt. Au sein de cette période, la seconde guerre mondiale tient une place particulière. Ce conflit me fascine. C'est un drame, une tragédie dans laquelle tous les caractères, tous les aspects, tous les instincts de l'humanité sont apparus. La haine, la méfiance, la cruauté, le mépris, la honte, l'ambition mais aussi le courage, la solidarité, l'honneur, la fierté, la peur, la peine et la joie. Tous ces sentiments, ces qualités, ces défauts me touchent dans ma quête identitaire. Et moi, qu'aurais-je fait ? Comment aurais-je vécu ces événements si j'étais né au début du siècle ?
Le fait d'être né environ trois décades après la fin de cette guerre me donne
l'impression que cette guerre n'est pas si éloignée dans le temps de notre époque. Ce sentiment fut renforcé par les rencontres que j'ai faites avec des témoins et des acteurs de cette période.
L'idée d'aborder l'histoire de la ville de Saint-Laurent-du-Var de 1939 à 1945 m'a donc séduit car cela me permettait de confronter ce que j'avais appris du point de vue de l'histoire nationale et internationale avec la réalité locale.
Le choix d'une ville me semblait intéressant dans la mesure où il me permettait de voir la vie d'une communauté locale durant la guerre dans tous les aspects (militaires, politiques, sociaux...). Je voulais savoir comment les évènements internationaux et nationaux que je connaissais avaient pu être ressentis et comment ils avaient affecté la vie des habitants. L'étude d'une ville était aussi l'occasion de partir à la découverte de gens, de personnalités, de quartiers et d'évènements qui m'étaient « inconnus ». J'ai donc choisi d'étudier Saint-Laurent-du-Var, ville que je connaissais un peu, résidant à l'Ouest de Nice et ayant fait les études secondaires avec des Laurentins. Cela répondait aussi à une interrogation : comment était, pendant la guerre la région, dans laquelle je vis ? Avec les cours que j'ai suivi cette année, ce mémoire était pour moi une occasion de percer ce « mystère » et de découvrir l'histoire régionale.
L'histoire de cette commune est évidemment indissociable du contexte historique de l'époque. Une chronologie sommaire à la fin du mémoire rappelle les dates des événements importants du conflit.
J'étudierai les aspects militaires ayant concerné/ la ville durant la guerre dans la première partie. Puis, dans la seconde partie, j'analyserai la vie politique de la commune. Enfin, je dresserai le portrait de la population face à la guerre dans la troisième partie.
Les sources.
St Laurent était un petit village à l'habitat dispersé en 1939. 5000 habitants y habitaient. De plus, sa proximité avec le chef lieu du département, Nice, le plaçait, selon les journaux de l'époque, dans la banlieue niçoise. Il n'y avait pas de presse locale.
Pour ces raisons, peu de personnes se sont intéressées à l'histoire de cette ville. Les ouvrages (livres, mémoires) se comptent sur les doigts de la main. De plus, la période de la guerre n'y est qu'à peine évoquée.
La recherche dans les archives départementales et municipales était donc inévitable. Dans les premières, j'ai pu trouver des correspondances, des résultats d'élections, des rapports concernant principalement l'activité politique de St Laurent du Var.
Dans les secondes, j'ai trouvé des informations complémentaires évoquant la Défense Passive et l'occupation. Toutefois, les archives municipales ont été en partie détruites par les bombardements de 1944. Donc, le corpus documentaire, limité puisque la commune était petite, est assez réduit. Les photos de St Laurent du Var entre 1939 et 1945 ne sont pas nombreuses.
La presse m'a permis d'avoir des témoignages d'époque à propos des bombardements. Evidemment ils sont à utiliser avec précautions à cause de la censure mais fournissent néanmoins des informations intéressantes. Des brochures du Souvenir Français, dont un recueil de témoignages ont permis d'obtenir quelques informations supplémentaires.
Je n'ai pas pu faire l'étude financière de St Laurent car des années manquent dans les documents comptables. Il était donc difficile de dégager des conclusions judicieuses. L'évêché ne m'a pas permis d'obtenir beaucoup d'informations à propos du curé de la paroisse de St Laurent pendant la guerre. Ils n'ont d'ailleurs pas répondu à mes courriers même quand le père Guglielmi est intervenu. J'ai seulement pu consulter les Nouvelles Religieuses.
Les documents concernant la Résistance sont quasi inexistants. Cela se comprend dans la mesure où les résistants agissaient dans la clandestinité afin de ne pas risquer leurs vies. Le recours aux témoins, qui connaissent bien mon sujet pour avoir vécu à St Laurent à cette époque, était indispensable. Ces témoignages avec quelques acteurs importants m'ont permis d'éclairer certaines zones d'ombre. Néanmoins, plus de cinquante ans après les événements, la mémoire a quelque peu atténué (effacé ?) les souvenirs. Les témoins ont été plus ou moins sensibles à différents faits. Ils ont parfois voulu effacer de leurs mémoires certaines périodes. Il arrive que des témoins n'aient pas envie de relater certains événements. La difficulté est donc de mener l'entretien de façon à obtenir des réponses aussi claires que possibles tout en respectant le témoin et sa sensibilité. »
Extrait du Le mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96
Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?
10:29 Publié dans HISTOIRE, MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire contemporaine