03/01/2008
LA VIE COMMUNALE AU XVIIIème SIÈCLE
Le 26 décembre 1725, le jour de la St. Etienne, le conseil communal fut convoqué tant « à son cloche qu'avec la voix et organes de Jacques MAUNIER, valet de ville, par toutes les rues et carrefours «. « Réuni dans la maison de ville au consentement de Thomas CAVALLON, lieutenant du juge de St. Laurent, et à la requête des consuls Cyprien EUZIERE et Antoine GARNIER pour l'élection de la nouvelle municipalité, consuls et auxiliaires. » « Maître EUZIERE désigna Joseph LA VIE, Barnabé SIBON et Jacques SIFFRET pour que l'un d'eux fut élu premier consul. Joseph LA VIE obtint les suffrages de ses concitoyens. Antoine GARNIER, deuxième consul, avança trois noms: Honoré LAUGIER, Guillaume RANEL et François SENEQUIER. Les voix furent « cueillies », SENEQUIER fut élu. Suivant l'usage, les sieurs consuls proposèrent SIFFRET et SIBON, dont il a été question, pour en faire des premiers magistrats, ainsi que Pierre PISANI, pour que l'un d'eux obtint la charge de trésorier: SIBON l'emporta. Les consuls demandèrent ensuite que Jean PISANY et Antoine POURTANIER, fussent auditeurs des comptes ce qui fut agréé. Joseph LA VIE, François SENEQUIER et Cyprien MERISON regardeur, exprimèrent le désir de se voir remplacés par Gaspard BRUN, Vincent COTTON et Antoine BAUTTIER. Le vœu plut. Les estimateurs Honoré SElVE, Georges SAUVAIGON lancèrent les noms d'Honoré LAUGIER et Joseph LAIVE. Comme Louis LAIVE, autre estimateur, était absent, les consuls portèrent l'intérêt de l'assemblée sur Pierre BARBERIS, ce qui fut adopté. Enfin les consuls choisirent pour greffier Pierre PISANY, le conseil l'accepta. Les élections terminées, les consuls requirent le lieutenant du juge de leur concéder acte des élections et de faire prêter serment aux élus ce qui fut fait. Témoins: Louis BOULLON garde d'artillerie du Roy au magasin de St. Laurent et le sieur CASTELJALOUX en Gascogne ». On apprend qu'en 1748 le seigneur refusa un habit distinctif au maire et aux consuls de la commune. En 1773, les intéressés revenant à la charge il leur offrit « un chaperon noir et rouge cramoisi, celui du garde champêtre étant bleu. L 'habit sera renouvelé tous les six ans mais laissé à la mairie en cas de décès... » En 1748, les consuls adressèrent « un mémoire représentatif » présenté par les députés des « trois états de ce pays de Provence aux Procureurs du Roy ». « Le pitoyable état où se trouve le lieu de St. Laurent soit par les dommages qui y ont été causés par nos ennemis, soit par les ravages des eaux qui ont emporté une partie du terroir, ne permet pas à la communauté de garder le silence. L'exposition des faits en excitant les mouvements d'une juste compassion doit animer ceux de votre justice et de votre équité. Vous êtes les dignes pères du peuple, les habitants de St. Laurent doivent ressentir tous les effets de cette tendresse paternelle. Le lieu de St. Laurent situé sur le Var fut le premier exposé à la fureur d'une milice insolente que toute l'autorité des généraux ne put ni arrêter ni modérer. Le séjour de l'armée ennemie y étant plus long que partout ailleurs, tout le terroir fut ravagé, on commença par les oliviers dont on coupa 3000 et quelques cents pieds. Toutes les vignes furent arrachées, à l'exception de quelques-unes qui étaient sur les hauteurs, tous les arbres fruitiers eurent le même sort, il n'y eut que quelques figuiers qui échappèrent à la rage des soldats. De même la forêt qui appartenait à la communauté a été dépeuplée, les bois des particuliers ont été coupés, ce n'est plus qu'un terrain stérile et infructueux. La campagne ainsi dévastée, les maisons du village furent démantelées, on en ôta les portes et les fenêtres, on en tira les gonds et les fers, la moitié des maisons ont été abattue n'y ayant plus que les murs, les poutres et les chevrons furent employés par les ennemis pour faire le pont sur le Var et le reste le brûlèrent, l'effet qui s'en suivit est certainement bien déplorable: les maisons ainsi ouvertes, plusieurs habitants ont péri par la rigueur de l'hiver, n'ayant ni couvert ni bois pour pouvoir s'en garantir, elles sont actuellement dans la même situation. Les pauvres habitants ont essuyé toutes les fureurs des ennemis, tant lors de leur entrée que lors de leur fuite qui ne fut pas précipitée. Mais ce ne sont pas là les seuls malheurs dont ces misérables habitants ont été accablés, il semble que les éléments aient agi de concert avec les hommes pour achever leur entière ruine, les pluies abondantes qui ont régné l'hiver dernier grossirent si fort le Var, que les eaux ont emporté de leur terroir un terrain de demi-lieue de longueur et de quart de lieue de largeur. Mais ce n'est pas tout: le terrain à l'endroit où le Var se jette dans la mer, formait des jardins très précieux, les eaux venant en abondance et avec rapidité, ont fait regonfler celles de la mer, qui se sont répandues dans ces jardins, dont elles ont emporté une partie et engravé le reste. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un terrain propre à porter les joncs, au lieu qu'auparavant c'était ce qu'il y avait de plus précieux dans ce terroir, c'était une contenance d'un quart de lieue en largeur et en longueur. Il faut un siècle pour rétablir ce terroir dans son premier état, s'il faut suivre la rigueur de la règle, la seule ressource des habitants est celle de déguerpir ». Martin député, Mérison député ». Trois ans plus tard en 1751, les sangliers et les loups envahirent la commune et un édit royal du 18 juillet permit aux habitants d'effectuer des battues « à condition que le seigneur y assiste ».
Cette ordonnance fera rêver plus d'un chasseur de notre époque!
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17:20 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE
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