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21/09/2009

ANTOINE CASTILLON: CARRIÈRE D'UN INSTITUTEUR (1819-1881) 9ème partie

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Désormais, durant onze ans, il poursuit une carrière mentonnaise stable à la tête d'une école à six divisions où sont rassemblés 300 élèves. Il reçoit les palmes académiques en novembre 1867.

Il y applique les réformes de Victor DURUY en faveur d’une meilleure adaptation de l'école primaire aux conditions économiques nouvelles. Les propriétaires de biens fonciers souhaitent alors que l’instituteur soit un moniteur de l'agronomie.

Il vit à Menton les épisodes de la courte guerre de 1870, la stupeur de la défaite, l'opposition générale à la Commune de Paris, le ralliement de l'opinion à Thiers, sa méfiance envers Gambetta. Seule une République conserva­trice est capable de ranimer la tradition de l'hivernage cosmopolite sur l'axe ferroviaire du P.L.M. L'arrêt de la vie de saison aura duré un seul hiver.

Dès 1872, est réalisée la jonction du réseau français avec le réseau italien à Vintimille. Venus par Gênes, Scandinaves et Allemands reprennent la tradition de l'hivernage mentonnais., Désormais, les hommes nés à l'âge du mulet et de la diligence sont les usagers du chemin de fer, de ses horaires stricts.

Postérieurement à la guerre, l'opinion générale découvre la valeur d'un enseignement public généralisé, on n'en demeure pas moins fidèle aux dispo­sitions de la loi Falloux de 1850. Elle accorde aux municipalités de choisir entre un personnel communal congréganiste ou bien un personnel laïc. Les villes du département des A-M résolvent le dilemme en entretenant deux écoles communa­les, l'une congréganiste, l'autre laïque. Il n'empêche que les dix dernières années de la carrière d'Antoine Castillon sont compliquées par la lutte des municipalités urbaines sur le sujet devenu passionnel.

Spiritualistes et scientistes se livrent une guerre opiniâtre à chaque élection municipale. Le Préfet des Alpes-Maritimes et l'Inspecteur d'Académie agissent avec prudence devant les effervescences locales. L'Inspection académi­que adopte une classification devenue nécessaire en postes communaux déshérités, avantageux et difficiles.

En 1873, l'augmentation du traitement des instituteurs invite les muni­cipalités à se montrer économes. La municipalité mentonaise décide de subordon­ner la direction de l'école primaire communale à l'autorité du Principal du

Collège  municipal car la loi l'y autorise. Des froissements entre les deux hommes conduisent Castillon à solliciter un changement de poste. Son cas est embarrassant, aucun emploi équivalant n'est disponible dans le département.

La difficulté est résolue par un compromis. Un congé de disponibilité lui est accordé. De 1873 à 1876, Castillon revient aux solutions de ses début sous Louis-Philippe où l'on passait aisément de l'enseignement communal à l'ensei­gnement privé. Il ouvre une école libre à Menton. Désireuse d'éviter à ses enfants la promiscuité et le surpeuplement de l'école communale, demeurée l'école des pauvres admis à la gratuité, la petite et moyenne bourgeoisie sont disposés à des sacrifices d'argent et envoient leurs enfants dans les écoles libres de bonne réputation.

Toutefois, un instituteur de la qualité de Castillon n'est pas oublié par son administration. Le Directeur de l'école municipale de la place St Fran­çois, à Nice, est promu inspecteur de l'enseignement primaire à Castellane. Le poste est suffisamment en vue pour être l'objet d'une attention particulière.

 

L'Inspecteur d'Académie en exercice invite Castillon à réintégrer l'enseignement public à Nice. Il a derrière lui 30 ans d'exercice. Titulaire du degré supérieur du brevet d'aptitude à l'enseignement primaire, il dispose à 57 ans de la vigueur et de l'entrain nécessaires à la direction d'une école communale importante de la ville.

Le maire, Auguste Raynaud, est d'un avis différent. Il pratique une sourcilleuse politique de particularisme local. Elle lui fait préférer.un autre candidat, Audoli, un jeune homme du pays, titulaire lui aussi du brevet de degré supérieur. Maître adjoint à l'école St-François, il a donné toute satis­faction à la mairie au cours de l'intérim de la direction dont il fut chargé.

Le Préfet sanctionne la proposition de l'Inspecteur d'Académie. Antoine Castillon sera directeur de l'école municipale. Il bénéficie, comme par le passé de la confiance académique. La Médaille d'Argent lui est attribuée. Il sera offi­cier de l'instruction publique en 1881. Il a obtenu tous les honneurs décernés à un instituteur émérite depuis la cérémonie solennelle d'institution de mai 1840 à St Laurent du Var.

 

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18:41 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

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