29/12/2006
DECOUVRIR LES DIFFERENTS QUARTIERS DE SAINT LAURENT
TOPONYMIE DES NOMS DE QUARTIERS
Agrimont : étymologie - du provençal Agreu : houx, du latin acriforlium et du mont - Mont couvert de houx : autre étymologie - du grec Agrios (champs sauvages) - en latin, de ager, agri (champs) - Mont couvert de champs
Baraques : des entrepôts recueillant le bois de flottage étaient installés dans ce quartier
Baronne : de baronnie, seigneurie - terre d’un baron
Bassins : larges terrains en cuvettes bordant le Var
Casals : du latin casalis : relatif à la ferme. Lieu où se situait une ferme ou bien nom d’homme
Condamines : en provençal, nom de la terre végétale : selon l’ancien provençal, il signifiait « co-seigneurie » puis le sens devint « champs constituant la réserve seigneuriale ». Les terres désignées sous ce nom sont généralement les plus fertiles
Esparte (Vallon de l’) : du provençal esparceto qui vient du radical épars - signifie sainfoin
Filagnes : de fil et du suffixe provençal agne (augmentatif et parfois péjoratif) - terrain broussailleux ou culture de la vigne en rangée ( file ).
Galinières : en provençal poulailler. Probablement lieu où étaient installés ceux-ci
Jacons : hameau - lieu-dit qui a emprunté un nom d’homme, diminutif de Jacques
Lac : quartier bordant le Var, partiellement inondé
Maubert : nom d’homme
Montaleigne : du latin lignium : bois - mont boisé
Notre-Dame : en rapport avec la chapelle édifiée dans ce quartier et dédiée à Notre-Dame
Paluds : nom provençal palu, palun : marais, terre d’alluvions - du latin palus, udis - dans notre cas, terrains marécageux
Pignatières : du provençal pignata : marmite en terre. Lieu où l’on extrayait la terre d’argile pour confectionner les marmites et où se fixèrent des ateliers de potiers « des pignatières »
Plans : terrains plats
Puget : nom provençal : petit puy, monticule, ondulation du terrain
Ragadan : du latin rhagades : crevasses, gerçures - terrain crevassé
Rascas : du provençal rascasso, de rasco : teigne - terre pelée
Saint Antoine et Sainte Pétronille : quartiers qui prennent le nom de la chapelle dédiée au Saint ou à la Sainte en question
Les Serres : du provençal : scie - crête allongée, rocheuse, dentelée
La Tour : quartier qui prit le nom d’une tour de guet dont subsistent les ruines
La Vallière : de vallée largement ouverte
Var : le nom est très ancien. Il dérive de la base Italo-Celtique, vara : eau, laquelle correspond au sanscrit, var et en grec, varo - désignation de l’eau en genre inanimé. Le Var provençal a pour pendants la Vara ligure, diverses Varia, le Vaire des Basses Alpes qui se trouve être un de ses affluents et des dérivés tels que Varisia, soit la Varèze dans le Gard et Vardo, soit le Gard (avec influence germanique sur l’initiale) sans oublier la Varaita du Piémont (selon J.E. Dugand)
Vespins : - soit du latin puis du provençal, vespa : guêpe et du suffixe provençal in (diminutif) - quartier habité par des guêpes - soit du latin vespices : halliers, buissons épais
Certains quartiers ont vu leur nom oublié :
- « Le collet rouge » (la colline de terre rouge)
« la tuilière »
- « les crottes » (caves ou grottes)
- « les mourrès de Tinéa » (mourrès : tête ou cîme - Tinéa : bassin, cuvette)
- « Les Pomarels » (pommiers)
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25/12/2006
PROMENONS NOUS DANS LES RUES DE SAINT LAURENT
DES RUES ET DES PLACES
EVOCATRICES DU PASSÉ
Rue de l’Ancien Pont
Comme son nom l’indique, cette voie aboutissait à l’ouvrage qui entre 1792 et 1857, reliait Nice à Saint Laurent du Var alors ville frontière entre la France et les Etats sardes, séparés par le fleuve.Place Adrien Castillon
Les Castillon sont une ancienne famille de notables laurentins. Depuis 1769, les Castillon apparaissent tour à tour comme débitant de tabac, maire, greffier communal, chef de la Garde Nationale, receveur des impôts et instituteurs. Adrien Castillon fut en 1904 le fondateur du Canal de la Rive Droite du Var qui amena l’eau courante au village. C’est en 1948 que la municipalité donna son nom à la Place de l’Eglise, l’ancienne Place Vieille, installée sur l’emplacement du premier cimetière.
Rue Desjobert
Avant le XIX ème siècle, cette voie constituait la « Grande Rue » du bourg qui deviendra le futur « Vieux-Village » de Saint Laurent du Var.
Desjobert, ancien consul général de France à Naples, officier de la Légion d’Honneur, perdit la raison à la suite d’une douloureuse et incurable maladie qui le poussa au suicide. S’étant donné la mort à Nice en 1832, sa famille ne put prétendre à une inhumation décente dans cette dernière ville. Elle acheta la complaisance et les faveurs de la municipalité et du clergé laurentin qui accueillirent sa dépouille au cimetière de Saint Laurent du Var où sa tombe est toujours visible. Après l’acte généreux de sa famille, Desjobert fut considéré comme un bienfaiteur de la commune.
Place de la Fontaine
La fontaine est aujourd’hui purement ornementale, au XIX ème siècle elle était alimentée par une pompe, avant la généralisation de l’eau courante.
Rue du Four
Le four était un lieu de rencontre privilégié, situé dans la partie la plus ancienne du village.
A l’époque féodale, à l’instar du moulin et du pressoir, les habitants étaient tenus de recourir au four dit banal, moyennant redevance. Par la suite, l’utilisation du four ne sera plus obligatoire et son accès restera libre pour tous.
Rue Honoré Geoffroy
Honoré Geoffroy, prieur de Saint Laurent, se fit connaître pour sa conduite héroïque le 11 juillet 1704. Ce jour là, alors qu’il avait déjà, en janvier de la même année, été injurié et bousculé par la soldatesque savoyarde venue de Nice, il se porta seul au devant d’une troupe d’envahisseurs de même provenance et par son courage et ses prières il sauva Saint Laurent.
Rue des Gueyeurs
La fonction de Gueyeur disparut après l’installation du pont sur le Var. Véritable profession, régie par un statut particulier dès le XV ème siècle, elle connut son heure de gloire au XVIII ème siècle. Les Gueyeurs, solides gaillards choisis pour leur force, leur moralité et leur tempérance avaient pour mission, moyennant rétribution, d’assurer la traversée du fleuve aux voyageurs et à leurs équipages, n’hésitant pas à porter les personnes sur leurs épaules.
Rue Raphaël Monso
Originaire de Barcelone, appartenant à l’ordre des Augustins, Monso devint évêque de Vence en 1462 et à ce titre seigneur de Saint Laurent jusqu’à sa mort en 1491. C’est lui qui, en 1468, conclut avec 35 chefs de famille d’Oneglia en Ligurie, l’acte d’habitation qui permit de repeupler Saint Laurent vidé de sa population par les épidémies, les pillages et les destructions des crues du Var du XIV ème siècle.
Rue des Petites Ecuries
Cette appellation rappelle l’époque des diligences et à la présence d’un relais de Poste au début de la rue Desjobert, à proximité de la « Porte de France ».
Avenue des Pignatières
En provençal, une pignata est une marmite en terre. A Saint Laurent ce nom désigne le quartier où étaient installés les ateliers des potiers. La matière première provenait de l’argile extraite sur place.
Rue des Remparts
Seuls, quelques vestiges des remparts dominant le square du Monument aux Morts de la commune, rappellent l’enceinte qui protégeait le village contre d’éventuels envahisseurs venus d’au-delà du Var. Les maisons fortifiées de cette rue avaient la même fonction défensive. L’ensemble est bâti en galets multicolores provenant du lit du fleuve voisin.
Rue du Var
Bien qu’éloignée du Var dont elle porte le nom, cette rue, placée le long de l’ancienne enceinte nord du village, dispose encore ses maisons dans un alignement propice à assurer une solide ligne de défense. A l’ouest, remarquer la maison surmontée d’une tourelle servant de pigeonnier qui faisait jadis office de tour de guet.
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21/12/2006
LA REPUBLIQUE OU MOURIR !
SAINT LAURENT REPUBLICAIN, DE 1848 A 1851
Le 23 Avri11848, Honoré Amadieu, capitaine de la garde nationale de St. Laurent, demanda au maire le drapeau de la commune, il monta à Vence mais ne le ramena pas!
Le même jour, le garde champêtre à la faveur des élections passa du côté sarde. Comme il était génois on l'arrêta et on le refoula! Ainsi s'écrivait au jour le jour la chronique du village.
Le 19 novembre 1848, St. Laurent en liesse fête la promulgation de la constitution républicaine votée le 4 par l'assemblée Nationale. Le matin: salves; à 10 h., 150 kg de pain sont distribués aux pauvres !
A 14 h., toutes les autorités civiles et militaires de la commune s'assemblèrent à la Mairie, d'où elles se rendirent sur la place publique. Là, le Maire ceint de son écharpe lut « l'acte fondamental » entre deux feux de pelotons du détachement de voltigeurs du 31ème de ligne et de douane.
Au milieu des cris mille fois répétés de « Vive la République", un cortège se forma entraînant la foule à l'église pour y entendre chanter le « Te Deum »...
Trois ans plus tard, à quatre jours de diligence des affaires parisiennes, le canton de Cagnes comme le reste du département du Var prend part à la lutte des « Blancs » et des « Rouges », c'est à dire les partisans de Napoléon le petit (le Prince Président Louis Napoléon, futur Napoléon III) et les légitimistes, républicains et républicains socialistes.
Selon le Sous-Préfet, les bons cantons favorables aux Blancs sont ceux de la montagne; sont à surveiller Grasse, Cannes, Saint Paul et Cagnes.
Le coup d'état du Prince Président accompli à Paris le 2 décembre 1851 à 2 h. du matin est confirmé à Cagnes et Saint-Laurent comme dans tout l'arrondissement de Grasse par l'affichage d'un décret lapidaire le 3 au matin.
On discute ferme dans les auberges de Saint-Laurent, les Républicains du canton se consultent pour une éventuelle riposte. Pour des raisons opportunistes, ceux de Grasse conseillent l'attentisme et prêchent la démission à leurs amis de Cannes et Vence.
Une forte personnalité le Docteur PROVENÇAL, militant républicain cagnois, n'accepte pas la passivité qui lui est recommandée.
Bien que convoqué à Grasse le 3 décembre, il passe la frontière, se rend à Nice pour contacter un émigré républicain Mathieu, ex maire de La Garde Freinet.
Le 6 décembre au soir, armé de son fusil de chasse, le ruban rouge qui lui sert aux saignées enroulé autour de son chapeau, il rassemble une petite troupe d'hommes de Cagnes, Saint-Laurent et Vence, médiocrement pourvus d'armes.
Le groupe se dirige sur les bords du Var, au quartier de La Baronne, où ils espèrent l'arrivée d'une colonne de réfugiés français venant de l'autre rive.
Le Var est en crue, le renfort ne viendra pas.
Les quelques hommes se débandent devant la réserve et l'hostilité des habitants et des autorités du voisinage.
Les maires de Saint-Laurent, Cagnes et La Gaude refusent toute idée de soulèvement armé. Le détachement militaire de Saint-Laurent et les fonctionnaires des douanes demeurent fidèles au Gouvernement.
Le Docteur Provençal, abandonné de tous, s'enfuit aux Plans de Gattières où un passeur lui fait gagner la rive sarde: « Je passais à minuit, par un froid glacial, sur les épaules d'un campagnard de Gattières, Marcellin Nirascou, échappant ainsi à la fusillade de toute la brigade de douane et la Garde Nationale bonapartiste de cette bourgade, mise à ma poursuite ».
Ainsi se termina ce que le Sous-Préfet de Grasse et le Consul de France à Nice appelèrent « la colonne insurrectionnelle du Var ».
Le lendemain 7 décembre, un dimanche au matin, César Provençal, fut appréhendé par les carabiniers sardes, au bord du Var, au pied d'un arbre où il avait dormi quelques heures. Il fut conduit en prison pour franchissement clandestin de la frontière. Il devait connaître les premiers temps difficiles de l'exil politique.
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08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE