27/11/2006
DES REGLES PRECISES POUR LES GEYEURS
UN DROIT DE PEAGE EN 1760
Au XVIII ème siècle, les malfaiteurs étaient échangés au milieu du fleuve. Ainsi en 1762 « la maréchaussée recevra du Secrétaire du Sénat de Nice, dès que le temps le permettra, au milieu du gros bras, BORELLI, condamné à mort par la justice de Marseille avec le tourment de la roue ». Il est également demandé aux passeurs d'aider la justice. Comme en 1749 « ordre est donné aux gaïeurs de prêter main forte au sieur BERNARD, argousin des galères du Roi de Sardaigne, qui court après un esclave turc » .
A la suite de la visite à Saint-Laurent d'une commission chargée détudier des problèmes de rectification de frontière, les Consuls se plaignent de la servitude occasionnée par l'entretien de la barque par la communauté. Il en sera tenu compte. Au traité de TURIN du 26 mars 1760, un droit de péage sera institué pour certains voyageurs et seront diminués les prélèvements de l'évêque de Vence. En contre-partie de ceci « destiné à faire cesser les abus et prévenir les accidents qui surviennent chaque jour par rapport au passage du Var », la communauté devra:
1) Assurer le rétablissement du poteau indicateur et de la barque.2) S'engager à « nommer 12 gaieurs, les plus propres et les experts dans cette fonction » .
3) Placer et ce, dès le lever jusqu'au coucher du soleil, quatre gaïeurs, deux sur chaque rive, pour indiquer fidèlement le gué aux passants.
4) Effectuer le sondage quotidien des différents gués qui devront être jalonnés de piquets, auxquels seront attachées des fascines.
5) Obliger les gaïeurs à être toujours vêtus décemment de caleçons ou ceintures, avec interdiction de passer des voyageurs lorsqu'il y aura danger .
6) Maintenir le droit de passage gratuit pour les pauvres et pélerins.
7) Fixer un salaire plafond pour les gaïeurs « de six sols argent de France, même lors des plus grandes crues, y compris le passage de la barque qui doit rester gratuite ».
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23/11/2006
LE GUE DU VAR AU XVIIIème SIECLE
DES NOUVEAUTES MALGRE LES GUERRES
L 'hospice, baptisé désormais Hôpital Saint-Jacques, offrait un dortoir avec 4 lits et deux chambres d'un lit. Moyennant un logement et un champ contigu, « l'Hospitalier » devait « transporter les pauvres infirmes ou malades jusqu'au lieu Je plus voisin », Nice ou Cagnes selon le cas.
Une nouvelle réglementation fut mise au point à NICE le 22 mai 1717. Les Gaïeurs furent autorisés à « planter en terre sarde les piquets destinés à amarrer la barque » .Plus tard, cet accord fut annulé en 1751, les Niçois n'accordant l'autorisation qu'aux consuls et non aux passeurs; à la suite de quoi le roi ordonna à Mr. d'EUZIERE, consul, d'aller à Nice demander « l'autorisation de planter le poteau et convenir du lieu de sa reposition ».
Remplacement du bac en 1740 par la communauté moyennant une somme de 320 livres et en fournissant le bois: les dimensions sont de « quatre pans et 'demi de hauteur, trente six de long, onze de largeur dans le fond et treize à la partie supérieure ». Le constructeur livrera une embarcation « bien goudronnée et carafactée, avec ses pontes, argues. mâts, gouvernai et tous autres accessoires » .
Le 24 mai 1760, le capitaine COUSTON, du bataillon de Béziers en garnison à Antibes, se plaint aux Consuls de SaintLaurent de la désertion de ses troupes facilitée par les passeurs laurentins. « Je vous pris d'ordonner aux gaïeurs du Var de ne pas passer ni favoriser le passage de la dite rivière à aucun soldat ni sergent du bataillon. J'ai été informé qu'on avait passé bien des militaires ayant présenté des congés faux ». Le capitaine achevait dans un bel élan patriotique. « Vous connaissez trop la conséquence de ces abus pour ne pas vous prêter avec soin à y porter remède » .
Vers 1758, à la suite des ravages de la guerre, l'hospice dut être réaménagé « le local primitivement réservé à cet usage ayant été détruit en partie par l'ennemi ».
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19/11/2006
GESTION DIFFICILE DU GUE ET DE L'HOSPICE
LA COMMUNAUTE EN CHARGE DU GUE
Du fait que le Comté n'était plus terre de Provence, les nouveaux habitants de SAINT -LAURENT prétendirent ne plus passer gratuitement les Niçois, réclamant ainsi l'abolition des anciens privilèges. Après arbitrage, les Consuls de la communauté renaissante furent condamnés en 1480 « à entretenir pour l'usage des pélerins un hospice de 9 lits » puis en 1483 « à le faire administrer par trois frères assistés de trois religieuses » . Les Laurentins protestèrent auprès du pape et eurent satisfaction puisque les biens propres à l'évêque furent ramené~ « à 25 fessorez de vignes, un verger, six seytines de près. une maison ». Ils obtinrent réduction « du cens, réglementation plus libérale de la dîme, avec exemption pour le lin et le chanvre destinés à l'hospice et nécessaires à l'entretien du linge et de la barque ». Mais l'entretien de l'hospice leur fut confirmé à leur charge comme utile à l'Eglise.
Le 29 septembre 1485 « la servitude du bac est maintenue à perpétuité, avec obligation pour la communauté d'avoir des nautoniers fidèles qui doivent passer marchandises et animaux gros et petits, sans aucun paiement, pas même de présent ni aumône, le tout sanctionné par une amende de dix livres couronnes ». Enfin, en période de crue et si la barque était ramenée sur la berge, il était prévu la plantation d'une pierre du côté de Saint-Laurent, afin d'en indiquer le gué.
En 1560, à la suite des guerres d'Italie, Saint-Laurent, dévasté alternativement par les Suisses de Charles Quint et les bandes noires de François 1er, refuse le service de ses passeurs. Pour que le bac reprît du service, l'évêque de Vence dut verser à l'hospice la dîme reçue pour l'église de Cagnes.
Vence eut, de 1560 à 1576, un évêque nommé GRIMALDl, venant du diocèse de NICE; durant cette période de troubles des Guerres de Religion, celui-ci décida d'abandonner en 1566 à la Communauté laurentine les droits et avantages que le chapitre y possédait, ceci en témoignage de gratitude pour « les services rendus ». En 1574, cette disposition reconnaissante était remise en question et annulée par un édit royal provoqué par les prélats de Vence (!).
Le clergé désirant surveiller davantage la gestion consulaire de 1 'hospice obtint en 1668 la création d'une commission composée « du prieur, des conseillers modernes (?) et d'un particulier nommé par l'évêque ».
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