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25/06/2007

SAINT LAURENT A LA PROTOHISTOIRE

Faute de vestiges de l'Epoque de la Pierre, nous som­mes contraints de faire débuter l’étude du site occupé par Saint­ Laurent à l'époque du BRONZE. A l'âge du Bronze, les hommes qui habitent notre pays sont appelés LIGURES. Ils occupent les Alpes depuis l'Italie jusqu'au Rhône. Ils ont construit sur nos collines des camps retranchés dont les enceintes sont faites de blocs non taillés et non maçonnés: on les désigne sous le nom de « castellaras », les plus proches de Saint-Laurent actuellement identifiés se si­tuent sur les territoires de la Gaude et Saint-Jeannet (Baous). Les vestiges d'habitations lacustres découvertes à l'embouchure du Var datent de cette époque (sans doute port de pêcheurs). Vers 500 avant notre ère, les Celtes (que les Romains nommèrent Gaulois), porteurs de l'épée de fer, envahirent la région et se mêlèrent aux Ligures, formant un peuple confon­du: les Celto-Ligures. Les premiers témoignages historiques sont ceux relatifs aux comptoirs grecs établis sur la Côte et à leurs rapports avec les Romains. ANTIPOLIS, AEGITNA sont les deux ports les plus voisins de notre site, l'un à Antibes et l'autre à la hauteur de l'Étang de Vaugrenier, tous deux établis vers 500 avant J .C. Qui sont ces Grecs? Ce sont des Phocéens venus com­mercer sur les Côtes Méditerranéennes et qui se sont fixés sur des « points d'eau » où ils ont bâti soit des ports soit des comptoirs.

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18/06/2007

L'HOMME ORGANISE LE PASSAGE DU VAR

Le Var aujourd'hui endigué avait, alors que St. Laurent n'existait pas encore, un lit large où il pouvait laisser à loi­sir divaguer ses eaux capricieuses. Ce « fleuve » , comme le baptisa le premier Jules CE­SAR, sujet à des crues soudaines et imprévues causées par les violents orages alpins, fut qualifié de « Grand fou » par VAU­BAN. Aussi longtemps que le comté de NICE fut sous la do­mination des ducs de Savoie, le Var servit de barrière naturel­le entre Piémontais et Provençaux. Ainsi nul n'est étonné d'apprendre qu'au XIII ème siè­cle, les voyageurs arrivaient avec inquiétude sur les rives mou­vantes, face à ce fleuve hostile. Le Var constituait un obstacle naturel sur la route des pèlerins allant ou venant de ROME vers la PROVENCE, ou des négociants venant d'Italie ou de France. A une époque où la chrétienté était omnipotente, il ap­partenait à des moines de fonder un hôpital, sorte d'auberge, destiné à recevoir les nombreux pélerins qui parcouraient les routes. Cet hôpital leur fournissait le gîte et la nourriture et leur permettait d'attendre le moment propice pour effectuer la traversée du fleuve à dos d'hommes. Malgré leur charité et leur abnégation, qualité propre à l'état religieux, les dons (plus ou moins forcés) des pélerins étaient tout de même acceptés et compte tenu qu'en ces temps incertains où l'on entretenait la crainte de la fin du monde, il était de bon ton d'aller régulièrement à ROME pour y expier ses forfaits, les bénéfices importants des moines hospitaliers de la rive droite du Var firent des envieux. Les successeurs des fondateurs de cette entreprise, les moines Augustins d'Agrimont qui, comme le laisse entendre l'histoire, avaient quelque peu relâché leurs règles monasti­ques, profitaient des circonstances pour entretenir bien des rapports avec le malin. Ils ne négligeaient aucun des plaisirs temporels; disons que l'évêque de Vence qui rapporta ces calomnies aurait vo­lontiers fermé les yeux, s'il n'avait été surtout alléché par leurs fructueuses affaires. Ces impudiques Augustins, qui profitaient des avanta­ges du métier et grossissaient leur pécule, furent chassés et leurs affaires prospères confiées selon un document d'époque « à des âmes du lieu dévouées corps et biens à l'évêque de Vence ». Leur fuite qui arrêtait un scan­dale permanent se termina tout simplement de l'autre côté du Var , dans le quartier qui porte encore aujourd'hui le nom de leur saint patron: ST AUGUSTIN . Car si l'évêque de Vence ne tolérait aucune entorse à la règle, le Pape, lui, soutenait les pieux capucins; il leur avait donc suffit de changer d'évêché...

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11/06/2007

LES PREMIERS HABITANTS DE SAINT LAURENT

Lorsque ST. LAURENT n'était encore que les berges boisées de ce fleuve sans nom, que les premiers hommes s'y installèrent, il n'y avait ni pont ni chemin, ils choisirent, comme en témoignent des vestiges de pilotis d'habitations la­custres, l'embouchure du Var (1). C'est au débouché de ce fleuve qu'après avoir abattu les grands sapins qui le bordaient, nos lointains ancêtres édifièrent des huttes en rondins semblables aux isbas contem­poraines. Ces demeures reposaient sur un socle de bois supporté par des pilotis enfoncés dans un sol vaseux. La pêche était leur principale activité. Bien des siècles conservèrent cette paix première de l'humanité, avant que l'homme écrive les premiers instants historiques de ce lieu, qui n'était que les rives d'un torrent alpin. (2) . A l'époque romaine, 49 ans avant Jésus-Christ, de re­tour d'une expédition punitive en Espagne, l'empereur CESAR (vainqueur de la GAULE) licencia les légions pompéiennes qu'il avait soumises et ramenées de si loin!... Le lieu choisi? les bords du Var où se situe l'actuel ST. LAURENT (selon De Bello Civili). La via Julia-Augusta, voie romaine reliant ROME aux provinces ouest, traversait le Var à gué; à la hauteur des quartiers nord de la Baronne; jamais il n'a été découvert tra­ces d'un pont à cet emplacement. Il faut attendre le Xllème siècle, pour apprendre que les chevaliers de Castrum Olivum (village médiéval situé près du BROC, dont il ne subsiste aujourd'hui que quelques demeures en ruines après sa disparition au XVllème siècle) percevaient un droit de péage pour le passage du Var; ils firent donation de ce droit aux puissants moines de Lérins qui possédaient une bonne partie des terres situées sur la rive droite du Var. (Cartulaire de l'Abbaye de Lérins. Moris et Blanc). Ces terres et ces biens avaient été reçus par l'Abbaye lors de la grande menace de l'an mille où devait avoir lieu « la fin du monde ». De nombreux propriétaires: petits sei­gneurs du lieu avaient fait don de leurs biens matériels, pour ménager leur vie dans l'autre monde, en s'alliant les sympa­thies de l'Eglise toute entière. Plus tard, en 1205, l'ordre des Chevaliers Hospitaliers de St. Jean de Jérusalem possédait à ST. LAURENT un hô­pital destiné à recevoir les pèlerins qui traversaient le fleuve; cet hôpital fut ensuite desservi par les chevaliers de Rhodes, puis pal les moines Augustins. Ces différents ordres monasti­ques et militaires fleurissaient au Moyen-Age; leur rôle social symbolise la puissance de l'Eglise en ces temps instables. Parce qu'ils avaient le seul tort d'exploiter une affaire prospère, les bons moines de l'ordre des Augustins firent des jaloux; un de ceux-ci, et pas des moindres, l'évêque de VEN­CE, devait au XIII ème siècle leur causer quelques ennuis.   (1) Selon M. Brun (AN. SOC. des S.L. et A. des A.M. T .: V) pilotis enfouis à 8 m sous le sol actuel.

(2) Selon une étude géologique, le Var roulait cent fois plus d'eau à l'époque diluvienne et la moitié à l'époque miocène, pliocène.

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