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06/02/2012

SAINT LAURENT DU VAR EN 1944, LE COMITE DE LIBERATION LOCAL: SA COMPOSITION

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Louis Ravet, maire durant l'occupation 

 

Composition du CLL

Ce nouveau conseil municipal est composé de 17 membres, soit un de moins que le conseil nommé par Vichy. Ce chiffre a augmenté. Onze membres composaient le CLL le 9 septembre, 12 le 20 du même mois.

Répartition par classe d'âge des conseillers municipaux en 1935, 1941 et 1944 exprimée en pourcentage.

Le conseil de Vichy avait abaissé la moyenne d'âge des conseillers de 8 ans (45,16 contre 53,43). La moyenne du CLL est encore plus bas (39,88 ans).

Le benjamin est encore plus jeune (20 ans, 27 ans en 1941, 39 ans en 1935). Par contre, le doyen, Provençal, est plus âgé que le conseiller de Vichy le plus âgé (65 contre 59).

Le rajeunissement est très important, en raison de la forte augmentation de la classe d'âge des moins de 30 ans. C'est la seconde classe la plus représentée derrière les 40-50 ans. Alors qu'en 1935 il n'y avait aucun conseiller de moins de 30 ans, en 1944, près d'un quart du conseil municipal appartient à cette classe. On note que la classe des 40-50 était la troisième en 1935, la seconde en 1941 et est la plus importante en 1944.

La classe dominante en 1941 était celle des 50-60 ans. En 1944, sa proportion est beaucoup plus faible (17,65% contre 38,88% en 1941). C'est la quatrième en ordre d'importance.

Les plus de 60 ans sont représentés en 1944 grâce à Eugène Provençal. Leur taux est faible (5,88%) mais Provençal est président du CLL. Ils n'avaient aucun conseiller en 1941.

Ce rajeunissement s'explique par l'arrivée au pouvoir de jeunes issus de la résistance (Foata, Degl'Innocenti notamment). Dans des circonstances normales, ils n'auraient certainement pas pu accéder à cet âge à ce poste.

Plus d'un tiers des conseillers étaient nés à St Laurent (35,29%). La seconde ville d'origine des conseillers était Nice (17,64%). Près de la moitié (47,06%) des membres du CLL étaient des cultivateurs. C'est une caractéristique récurrente. Le CLL comptait aussi beaucoup d'artisans (un plombier, un électricien, un menuisier), un commerçant, un étudiant, deux directeurs d'école et une institutrice à la retraite. Cette dernière est la seule femme. Cela ne varie pas par rapport à 1941 où il y avait seulement une conseillère municipale.

 

Les tendances politiques des conseillers

 

On peut voir que quatre tendances ont été représentées dans tous les CLL : FN, PC, FUJP et FF. Ces deux dernières n'eurent qu'un seul représentant dans chaque comité. Le fait que leurs pourcentages évoluent s'explique par la variation de la taille des comités.

Dans Les Alpes-Maritimes 1939-1945, un département dans la tourmente, Jean-Louis Panicacci souligne la prédominance du FN et de ses organisations sœurs (FF, FUJP, Comité national des médecins, comité des intellectuels) à St Laurent. Tous les CLL ont été présidés par un membre du FN. Dans le premier comité, dirigé par Faraut (FN), cet ensemble représente 36,36% des membres. Ce poids considérable est peut-être à l'origine du second CLL, présidé néanmoins par un FN (Hébert). La résistance locale contestait l'importance de ce groupement. FN, FF et FUJP ne totalisent alors plus que 24,99%. Mais ce comité ne dure pas et est remplacé par un troisième, toujours présidé par un FN (Provençal). FN, FF et FUJP associés représentent 47,05 % des membres ! Malgré cette proportion énorme, ce conseil resta en place et fut même transformé en conseil municipal, jusqu'à l'organisation d'élections.

Albert Faraut avait été écarté dès le 20 Septembre avec la création du CLL présidé par Hébert. Il ne fut pas rappelé quand le CLL de Provençal fut reconnu par le CDL le 10 Octobre. En effet, Faraut était malade et n'avait pas pu assister aux réunions du CLL des 7 et 15 Septembre. Le comité de St Laurent ayant alors besoin d'un Président dynamique, il avait été mis à l'écart. Malgré tout, Albert Faraut n'abandonna pas le combat et continua de réclamer sa place. Le 7 Octobre 1944, il écrit au Préfet des Alpes-Maritimes pour lui raconter cette mésaventure:

« Le jour même de ma nomination comme Président du C.D.L. de St Laurent mon état de santé m'obligea à prendre le lit et quelques jours après à me faire hospitaliser à Pasteur. Je fus donc contraint de remettre momentanément mon pouvoir à l'un des membres du Comité. Celui-ci fut choisi en mon absence par mes confrères qui arrêtèrent leur choix sur M Provençal, Personnalité. Mais ainsi que je le prévoyais, profitant de mon inactivité et de mon éloignement nos adversaires réussirent à semer la zizanie parmi les membres du Comité. Ils incitèrent M Provençal à prendre la Présidence en mon lieu et place. Ce qu'il accepta, car à mon retour voici une quinzaine, il me signifia que je devais me retirer, que d'autres listes avaient été présentées et qu'il en attendait la validité, me mettant de ce fait dans une situation équivoque.

Je reste fort surpris de cette façon d'agir, est-il admissible que quiconque puisse prendre le droit de présenter une liste pour exclure la précédente sans motif plausible !!

J'avais été choisi comme Président du Comité en temps qu'invalide de la guerre 14-18 dont la maladie fut aggravée par les sévices reçus dans un camp de concentration à St Paul d'Eyjeaux (Hte Vienne) où je fus envoyé comme détenu politique dangereux par le gouvernement de Vichy. Gravement malade je fus relâché et gardé en surveillance jusqu'au moment de la libération, néanmoins j'ai toujours combattu.

Quant à M Provençal qui prétend à la Présidence je cherche en vain le moindre geste de résistance de sa part.

Eugène Provençal est à la tête de la liste d'Union Républicaine Démocratique. La seule opposition est celle de Louis Ravet qui se présente en candidat isolé sous l'étiquette « Combat ». Ce mouvement ainsi que le MRP ne sont pas représentés au sein de la liste Provençal. On ne peut pas dire que ce sont deux courants politiques qui s'opposent. Le débat politique est polarisé autour de deux personnes : Provençal, maire nommé à la libération et Ravet, maire nommé par Vichy.

Pourquoi Ravet se présente-t-il seul contre tous ?

Pour des raisons idéologiques, il ne peut pas figurer sur la liste de l'URD qui est orientée à gauche. De plus, Provençal ne l'a pas ménagé en l'accusant d'avoir collaboré et en doutant de son action de résistant. Selon sa fille Mme Brun, Louis Ravet se présente pour savoir si son action de maire pendant la guerre a été appréciée. Il n'a pas de véritables ambitions politiques, seule la reconnaissance de ses concitoyens lui importe. Avant le premier tour, des rumeurs circulent selon lesquelles Ravet constituerait une liste.

"Mémoire d'Histoire" de Jérémy Thomas 

30/01/2012

ROGER MONCLIN : UN PACIFISTE MORT A SAINT LAURENT DU VAR

CARTES POSTALES ANCIENNES DE SLV (82).jpg

 

Au-delà des morts pour la France honorés lors des commémorations, les pacifistes ont combattu avec courage, contre les boucheries humaines que représentaient à leurs yeux les guerres modernes.

Roger Monclin, dont le destin s’acheva à Saint Laurent du Var constitue un bel exemple de ces vaillants combattants pour la paix.

Roger Monclin, né le 31 janvier1903 à Reims (Marne) et meurt le 26 juillet1985 à Saint Laurent du Var, c’était un écrivain, libertaire, militant pacifiste français, il dirigea la revue La Patrie humaine.

Monclin fait de brèves études puis il est représentant en parfumerie. Il rencontre Victor Méric et adhère à sa "Ligue des Combattants de la Paix" en 1929. Il prend part, en 1931 à la création de la revue pacifiste La Patrie Humaine. Il en devient administrateur puis la dirige aux côtés de Robert Tourly de 1933 à 1939, où il travaille notamment avec Robert Jospin, père de Lionel Jospin.

Il stigmatise dans ses conférences et ses articles, le militarisme, les marchands de canons, ainsi que les crimes de la justice militaire. Dans son ouvrage de 1934, Les damnés de la guerre dont le sous-titre est : Les crimes de la justice militaire (1914-1918), il relate le mépris des généraux, comme Réveilhac, pour leurs hommes et cette justice d'exception que furent les tribunaux militaires notamment pour les Soldats fusillés pour l'exemple. Peu avant la déclaration de guerre, en août 1939, il déserte et part avec Alexandre Breffort en Suède où ils sont aidés par des militants pacifistes. Il est arrêté en mai 1940 et est interné en Suède jusqu'en octobre 1942. De retour à Paris, il est emprisonné de septembre 1943 à février 1944.

Après guerre, il collabore à la revue Défense de L'Homme et milite à "l'Union Pacifiste de France".

 

Edmond ROSSI

http://pays-d-azur.hautetfort.com

23/01/2012

BONAPARTE A SAINT LAURENT DU VAR

40 BONAPARTE AU GRAND ST. BERNARD.jpg

 

En bordure de l'actuelle avenue de Provence ( propriété Bonin) il est possible de retrouver le site de l'ancienne ferme de l'évêque de Vence.

Si la demeure a été rasée et reconstruite, elle a conservé une magnifique allée d'oliviers plusieurs fois centenaires, ainsi qu'un bouquet d'arbres de la même essence, plantés à l'écart dans l'angle sud de la propriété.

Ce dernier bouquet est composé d'oliviers millénaires dominant l'avenue de Provence et la chapelle des Sept-Douleurs formant carrefour.

A l'ombre de ceux-ci, la légende vous assurera qu’en route pour Nice en juin 1794 le jeune général Bonaparte, alors âgé de 25 ans, fit là une sieste réparatrice.

Un épisode curieux également à mentionner : parvenu à Nice, Bonaparte se trouve chez le comte Laurenti. Chargé de l'artillerie de l'armée d'Italie, il est surpris là par la réaction thermidorienne. Les nouvelles en provenance de Paris sont mauvaises, on a arrêté le général Hoche et guillotiné Robespierre. Laporte et Albite signent l’ordre d’arrestation de Bonaparte.

Il faillit bien, en cette occurrence, être emprisonné sur place, comme avait été arrêté, le mois d'avant, le brave Hoche victime de basses intrigues, alors qu'il s'apprêtait à diriger l'expédition contre Oneille.

Durant son séjour à Nice, Bonaparte tombe amoureux de la jolie fille de son logeur, Emilia Laurenti âgée de 14 ans. Il présente sa demande. Réponse du Comte Laurenti : «  Je crois que vous avez un bel avenir, mais qui me dit que vous reviendrait sauf de la prochaine campagne ? Il est trop tôt pour envisager le sort de notre fille. »

Bonaparte dépité et amer oublie difficilement Emilia, il se lance dans des actions dangereuses pour aboutir à la conquête de Tende et de Saorge.

Deux ans plus tard de retour à Paris, il sera sauvé par ses amis Saliceti et Barras qui répriment le complot royaliste. Remercié par le Directoire pour son action contre les ennemis de la République Bonaparte revient ensuite à Nice, acclamé par la population, comme commandant en chef de l’armée d’Italie.

 La tradition rapporte que le 25 mars 1796, le fringant général Bonaparte se dirigeant vers Nice, aurait à nouveau fait halte à Saint Laurent et passé la nuit au premier étage de « la Maison de la Cruche d'or » située du n° 54 de la rue de l’Ancien Pont (actuel Trésor Public !).

 En 1796, Nice n'est plus la ville de garnison surexcitée et inquiète. Bonaparte, après y avoir séjourné une seconde fois, du 26 mars au 2 avril, commence sa magnifique campagne d'Italie.

Après Cherasco, par le traité de Paris du 15 mai 1796, le roi de Sardaigne renonce aux comtés de Nice, de Beuil et de Tende, et accepte la limite naturelle de la crête alpine avec la république française du Directoire.

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 €  contacter :edmondrossi@wanadoo.fr

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice. Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

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