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04/08/2012

SAINT LAURENT DU VAR: LES GUEYEURS UNE TRADITION HISTORIQUE

GUEYEUR DE SAINT LAURENT.jpg

A l’origine Saint Laurent du Var fut bâti au bord du Var pour en assurer la traversée.

Rappelons que déjà en 1005 l’abbé de Saint Véran reçut une habitation dans un hameau dénommé Varum, sur la rive droite du fleuve, où Saint Laurent s’est installé par la suite.

Au XII ème siècle un ermite se rendait chaque année sur les bords du Var avec deux chevaux pour faire passer les pèlerins se rendant à l’abbaye de Lérins.

La création d’un hospice confié à des religieux va poursuivre cette coutume pendant les siècles suivants jusqu’au XV ème siècle. « La barque de l’hospice » assurait alors le passage d’une rive à l’autre du Var.

Lorsque Saint Laurent est repeuplé, après la peste, en 1468 par son seigneur l’évêque de Vence Raphaël Monso désireux de garantir la sécurité du gué, obligation est faite aux nouveaux venus, de tenir une barque sur le Var pour en assurer le passage. Ces premiers gueyeurs laïques, dénommés « Riveraschi », vont s’organiser en corporation et maintenir leur activité jusqu’au XIX ème siècle.

Les gueyeurs disparaîtront lorsqu’un pont traversera enfin le fleuve de manière définitive en 1864. Ils avaient été durant plus de huit siècles les maîtres du fleuve.

Laissons le voyageur anglais Smolett les décrire au XVIII ème siècle: «Au village de Saint-Laurent, il y a une équipe de passeurs toujours prêts à guider les voyageurs dans le passage de la rivière. Six de ces hommes, les pantalons retroussés jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main, prirent soin de notre voiture et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord.»

Papon, dans son «Voyage en Provence», de préciser : «... si l'on ne passe (le Var) ni en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre».

Aujourd’hui le souvenir des gueyeurs se perpétue dans le Vieux Village par une modeste rue portant leur nom, elle relie la place de la Fontaine à la rue des Remparts.

Récemment, en 2000, un rond point au carrefour des rues du 11 novembre, du Point du Jour et de l’Ancien Pont s’est vu paré d’une sculpture représentant une voyageuse à califourchon sur le dos d’un de ces porte-faix, acteurs glorieux de l’Histoire de la cité.

Saint Laurent du Var possède, grâce aux gueyeurs, un patrimoine original, unique en France.

Ces données historiques fondées sur la tradition locale ne peuvent négliger le plus illustre des gueyeurs, leur patron Saint Christophe, dont la fête est célébrée en août grâce au « Comité de sauvegarde du vieux village de Saint Laurent du Var. »

Pour la septième année le 11 août, ce même Comité vous invite à participer aux diverses festivités qu'il organise à la gloire des célèbres gueyeurs.

Edmond ROSSI

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr

29/07/2012

SAINT LAURENT DU VAR: L’INSALUBRITÉ DES BORDS DU VAR, SOURCE DE DIVERSES MALADIES

L'EAU COURANTE APPARAIT A LA FONTAINE DU VILLAGE.jpg

L’estuaire marécageux du Var a été de tout temps un site insalubre. Le quartier des Paluds rappelle cette ancienne menace permanente.

Dans un rapport de 1862, le médecin chef du Conseil Général signale :« Au mois de mai 1862, six cas de suette miliaire se sont déclarés en quelques jours au quartier de Bellet inférieur, commune de Nice. Il n'y a pas eu de décès. Mais à l'Ouest, sur la rive droite s'exécutent en ce moment les travaux d'endiguement du Var, donnant lieu à toutes sortes d'exhalaisons miasmatiques. C'est à ce foyer d'infection qu'il faut nécessairement rapporter les suettes miliaires, les fièvres typhoïdes, les fièvres intermittentes, maladies engendrées par les émanations délétères qui s'échappent des eaux putrides et stagnantes, ainsi que des terrains fangeux mis à découvert.

Cette appréciation des causes morbides se confirme par l'observation que le bourg de St-Martin du Var a été soumis aux mêmes calamités.

Aux bords du Var, on constate encore tous les jours des fièvres intermittentes et des accidents typhiques qui paraissent devoir se maintenir à l'état endémique faute d'endiguement. »

Le médecin fait le tableau de l'état de santé du département et souligne les fièvres qui sévissent dans les Alpes-Maritimes c'est-à-dire la malaria dans la plaine du Var ou  paludisme.

La typhoïde fait partie des maladies étroitement liées à l'hygiène.

La contamination se fait par ingestion d'eau souillée ou plus fréquemment d'aliments pollués. Dans le passé, certains cas sont signalés  dans les villages du bord du Var dont Saint Laurent.

Les symptômes sont après une période d'incubation les fièvres, diarrhées, vomissements. C'est pourquoi souvent les textes anciens font état des fièvres nombreuses, surtout dans les zones où l'eau stagnante était bue par les habitants.

 

Rappelons que le choléra était apparu en 1835 à Nice, où deux personnes occupées au nettoyage du port en meurent le 23 juin. Le magistrat de santé exclut qu'il y ait eu contagion avec deux navires en quarantaine et préfère parler des "miasmes" qui se sont propagées vers le bagne de Villefranche (un des morts était un forçat).

Au début du mois de juillet les forçats sont transférés au lazaret où l'on relève 110 cas sur 600 personnes et 62 décès, dont 48 forçats. A Nice entre juillet et septembre il y eut 401 décès.

 

Ces chiffres sont peu élevés pour la population de Nice (26.000 habitants) mais concentrés sur une faible durée, (1835-1838 ) ce qui frappe l'esprit des habitants.

En France, du fait de l'importance de l'épidémie, un cordon sanitaire a été établi dès  1834 à Saint Laurent. C'est ce qui arrêta lord Brougham qui désirait venir à Nice, lui fit rebrousser chemin jusqu'à un petit village de pécheurs, Cannes, qui le séduisit.

Il y attirera toute l’aristocratie européenne.

  

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

 Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

 Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

 Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

 Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

 Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr

23/07/2012

SAINT LAURENT DU VAR: LORSQUE MADAME DEGL'INNOCENTI ÉVOQUAIT SES SOUVENIRS DE LA GUERRE 1939-1945

histoire

C’est avec beaucoup d’émotion que les Laurentins ont appris la disparition de Madame Marcelle Dégl’Innocenti, figure estimée à plus d’un titre de la vie sociale et associative de Saint Laurent du Var, à l’âge de 99 ans.

Ancienne commerçante, femme d'action elle avait créé l'Association des donneurs de sang de Saint-Laurent-du-Var et l'a présidée et animée pendant de nombreuses années jusqu'en 1998, sans ménager ses efforts et son dévouement.

Administrateur d'Arnault-Tzanck depuis sa création en 1970, elle fut aussi représentante de l'Association des paralysés de France et déléguée départementale de l'Education nationale en 1960 et honoraire en 1998.

Rappelons que Madame Degl’Innocenti a été conseillère municipale auprès de l’ancien maire Marc Moschetti de 1971 à 1977.

Son passé de résistante avait été évoqué dans le blog de Saint Laurent du Var-Histoire en 2009, pour lui rendre un dernier hommage nous publions à nouveau le témoignage de son action durant les années noires de la guerre 1939-1945.

  TÉMOIGNAGE DE MADAME DEGL'INNOCENTI

Mme DEGL'INNOCENTI que l'on appelait aussi Mme VANDO, du prénom de son mari décédé en 1987 et avec qui elle avait célébré leurs noces d'or le 17 novembre 84, a aujourd'hui disparu après une retraite active et avoir été longtemps secrétaire chez trois huissiers de Cagnes-sur-Mer. A l'époque, son mari et elle ha­bitaient au bas de l'avenue de la Libération, qui n'était encore que la départementale 209, une maison à un étage située face au jar­din public devenu le square BENES et au monument aux morts qui ne devait être transféré avenue du 11 novembre qu'après la guerre. Mme DEGL'INNOCENTI aborde tout de suite le vif du sujet: " Je peux dire que Vando est entré dans la résistance à la demande de M. RAVET, alors Maire de St-Laurent. C'est lui et M. HEBERT qui l'ont contacté et il a tout de suite accepté. Pour­tant, au début, il ne m'a rien dit ". Mme DEGL'INNOCENTI s'explique cette discrétion par le souci de son mari de ne pas met­tre en péril la vie de sa femme, ni celle de son beau-père qui habitait avec le couple et ses deux enfants en bas-âge. Mais, très vite, Mme DEGL'INNOCENTI sut pratiquement tout de ce qu'elle avait déjà deviné des activités de Vando et, bientôt, elle s'y impli­qua elle-même, directement. Elle poursuit son récit: " Au début, il a continué à exercer son métier, mais de plus en plus fréquem­ment ses absences se prolongèrent des journées et, parfois, des nuits entières. Pourtant, il fallait bien vivre». Mme DEGL'INNOCENTI ouvre alors une parenthèse pour souligner l'attitude exemplaire du Maire, M. RAVET, qui, connaissant leur situation et sachant (et pour cause) que les nouvelles occupations de Vando n'étaient pas rémunérées, fit toujours preuve, vis-à-vis des enfants du couple, d'une très généreuse sollicitude. Cela, Mme DEGL'INNOCENTI ne l'a jamais oublié !

Des souvenirs, elle en a beaucoup, certains très pénibles, même après cinquante ans. Ecoutons la en évoquer un qui concerne le Groupe Morgan, non sans qu'elle nous ait dit, au préalable, que " Georges FOATA c'est comme un frère pour moi! «.

" Même quand il travaillait, mon mari était toujours en tenue de ville, d'où ma surprise, un matin, de bonne heure, de le voir en bleu de travail et coiffé d'un béret basque. Vando, ancien chas­seur alpin avait porté la Galette (c'est un des noms que les chasseurs alpins donnent familièrement à leur couvre-­chef) mais je compris que son dé­guisement, d'ailleurs rudimentaire, avait une raison sérieuse. En effet, il me dit qu'il devait se rendre à Gattières avec un ami, chauf­feur de taxi du quartier de la gare, affectueusement surnommé PEPINO, de son vrai nom Joseph BUTTELI, et qu'il reviendrait avant midi avec des ordres au sujet de la destination à donner aux armes qu'il avait provisoirement dissimulées dans le jardin, à l'ar­rière de la maison, sous un tas de feuilles". Mme DEGL'INNOCENTI se rappelle qu'il y avait, entre autres, des feuilles de fève. On sut, par la suite, que Vando, BUTTELI et aussi Ernest FRATTINI étaient allés chercher Marcel CAGNOL et Georges FOATA dans le maquis de Gattières - Carros. Ils de­vaient en redescendre tous ensemble, afin que Georges FOATA procède à une pré mobilisation et à une distribution d'armes. Mais, au retour, dénoncés par le patron d'un café de Gattières (lequel, après la libération et un procès en bonne et due forme, devait recevoir le juste châtiment alors réservé aux traîtres), ils tombèrent dans une embuscade tendue par un détachement alle­mand. Au cours de la fusillade, Joseph BUTTELI fut tué tandis que les Allemands perdaient 3 hommes (2 morts et 1 blessé). C'est cet accrochage sanglant qui devait entraîner de terribles repré­sailles contre la population de Gattières. Mais tout cela, Mme DEGL'INNOCENTI ne le savait pas encore.

Pourtant, les heures passant et Vando ne revenant pas, elle com­mençait à s'inquiéter. Vers 17 ou 18 heures, elle sortit pour guet­ter son retour. A ce moment-là, elle vit plusieurs gendarmes alle­mands avec des chiens, accompagnés par René MAURE, le chef de la Gendarmerie de St-Laurent, qui lui fit discrètement signe de rentrer chez elle. C'est seulement à peu près une demi-heure plus tard qu'il vint la voir et lui apprit que quelque chose s'était passé à Gattières. Elle se mit alors à redouter le pire et, ce jour ­là, le pire faillit bien se produire!

Mme DEGL'INNOCENTI poursuit: " Vers 1 heure du matin, alors que je ne savais toujours pas si mon mari n'était pas mort, on frappe à la porte. J'ouvre et je me trouve en face de gendarmes allemands, sous les ordres d'un officier, qui m'écartent de leur passage et vont tout droit dans le jardin, exactement à l'emplace­ment où Vando avait caché les armes. A mon avis, il y avait eu dénonciation, car ils n'ont pas hésité un seul instant. Ce qu'ils ne savaient pas, heureusement, c'est qu'un voisin, il s'appelait M. ISAIA et avait eu du flair, avait pris l'initiative de déplacer les armes pour mieux les dissimuler; toujours dans le jardin, mais dans une cache aménagée sous une lapinière qui lui appartenait». Suivit alors, à l'intérieur de la maison, un très long interrogatoire, les Allemands voulant savoir pourquoi M. DEGL'INNOCENTI n'était pas chez lui, à cette heure de la nuit, où il était, ce qu'il faisait, etc. A quoi Mme DEGL'INNOCENTI se contenta de ré­pondre obstinément qu'elle n'en savait rien - "car dit-elle (afin de rendre son ignorance plausible) - mon mari a quitté la maison après m'avoir battue".

Interrogé à son tour, le voisin providentiel dont la porte, au fond du couloir, s'ouvrait juste en face de celle des DEGL'INNOCENTI et qui, de ce fait, avait entendu la déclaration de Mme Vando, ne la démentit pas. Pas plus que le père de cette dernière, alors âgé de 75 ans et déjà très fatigué. A l'arrivée des allemands, il se trouvait dans sa chambre, mais il affirma avoir entendu les éclats de voix de son gendre et de sa fille, lors de leur scène de ménage. Mme DEGL'INNOCENTI se rappelle encore, avec une tendresse émue, que s'entendant intimer l'ordre de lever ses bras alors qu'il descendait les marches de l'escalier, son père ne put obtempérer qu'à moitié, occupé qu'il était, avec son autre main, à serrer la ceinture du pantalon qu'il avait enfilé à la hâte. En se remémorant ce détail, Mme DEGL'INNOCENTI esquisse un sourire mais, sur le moment ni son père ni elle ne trouvèrent cela drôle. D'autant moins drôle que les Allemands restèrent jusqu'à près de 3 heures du matin. Ensuite, pendant un mois, chaque fois à des heures dif­férentes, ils revinrent, eux ou d'autres, posant toujours les mêmes questions: " avez-vous revu votre mari ? quand ? où est-il main­tenant? que fait-il ? " etc. Jamais Mme DEGL'INNOCENTI ne s'écarta de sa première déclaration, ce dont un policier allemand essaya d'ailleurs, au moins une fois, de jouer en faisant valoir que si son mari avait eu, vis-à-vis d'elle, le comportement qu'elle di­sait, il n'y avait aucune raison pour qu'elle le protège. Finale­ment, lassés ou convaincus qu'elle leur avait dit la vérité et, en tout cas, qu'ils ne tireraient rien d'autre de leurs interrogatoires, ils cessèrent de lui imposer leurs visites.

Une autre fois, antérieurement à cet épisode, elle eut aussi très peur: à la demande de René MAURE et, bien entendu, avec l'ac­cord de son mari, elle avait accepté d'acheminer du courrier clan­destin entre Nice et St Laurent du Var et vice versa. Il s'agissait le plus souvent de tracts que d'autres se chargeaient ensuite de distribuer, parfois de plis fermés.

Pour les transporter, elle utilisait un stratagème assez simple mais efficace, en l'occurrence un landau qui était depuis longtemps dans la famille et avait la particularité (unique à St-Laurent-du­-Var) d'être en osier tressé. La plupart du temps, elle ne connais­sait pas la personne qui venait de Nice pour lui confier (ou pren­dre) le courrier, d'où, pour cette personne, jamais la même et qui ne la connaissait pas, non plus, l'intérêt du landau facilement re­pérable. "Ca marchait très bien, dit Mme DEGL'INNOCENTI. Périodiquement, j'allais me promener, mon bébé dans le landau,

l'aîné me tenant par la main, jusqu'à la passerelle pour piétons qui franchissait le Var entre l'actuelle rue de l'Ancien Pont et, côté niçois, le lieu-dit " la Digue des Français «. Au bout d'un moment, le messager, homme ou femme, s'appro­chait du landau et engageait la conversation avec moi sous pré­texte de s'intéresser au bébé, en réalité pour glisser son courrier sous le drap ou la couverture". En règle générale, Mme DEGL'INNOCENTI n'avait pas à garder longtemps ce qu'on lui confiait mais, le cas échéant, elle le cachait tout simplement dans un des 3 tiroirs (ou, si c'était volumineux, des tracts par exemple, dans 2 ou 3 tiroirs) du buffet de sa salle à manger.

" Un jour, alors que ni mon mari, ni mon père n'étaient à la mai­son et que, justement, les 3 tiroirs étaient pleins, 2 policiers alle­mands sont venus. Ceux-là non plus n'ont pas hésité: ils sont allés directement dans la cuisine après m'avoir demandé si je cachais des armes ou des tracts. Naturellement, j'ai dit que non. Alors, toujours crans la cuisine, ils ont fouillé partout, ont vidé tous les tiroirs et ils ont même cherché dans notre cuisinière à bois et à charbon. Ensuite, ils se sont dirigés vers la chambre mais je leur ai demandé de ne pas faire de bruit car mes enfants dormaient, ce qui était vrai. Est-ce leur présence qui les a atten­dris ? Je n'en sais rien mais ils ne sont pas entrés dans la chambre. L'un d’eux m'a demandé ma parole d'honneur que je n'y cachais rien et j'ai pu la donner, puisque c'était le cas. Le plus extraordi­naire c'est qu'une fois dans la salle à manger ils ont aussi regardé partout, sauf dans les tiroirs du buffet... la chance! "

Avant d'en arriver au terme de l'entretien, Mme DEGL'INNOCENTI évoque un dernier souvenir. Un jour-elle n'est plus sûre de la date-le chef MAURE vint la voir. A son grand regret et il était sincère, il avait ordre de confisquer le livret de famille de Vando, déchu par Vichy de sa nationalité française, " lui qui était si fier d'avoir été naturalisé! «.

Après la libération, rétabli dans tous ses droits, il aurait pu re­trouver son bien, mais ni Mme DEGL 'INNOCENTI ni lui ne s'en préoccupèrent. Ce n'est qu'à la mort de son mari (en 1987, comme elle l'a déjà indiqué) que Mme DEGL'INNOCENTI en eut be­soin pour l'Etat civil.

Elle s'adressa, bien sûr, à la Mairie et, grâce aux recherches or­données par le Maire, le livret de famille fut retrouvé.

Mme DEGL'INNOCENTI nous apprendra enfin qu'après la guerre, son mari, ainsi que le Père DECAROLI, fut décoré par le Général de Gaulle en personne et présida L'ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance.) locale jusqu'à son décès, tandis qu'elle devenait la marraine du drapeau de l'Association. « L' ANACR de St-Laurent-du-Var fut dissoute à la mort de mon mari, personne ne voulant prendre sa succes­sion, mais le drapeau existe toujours et j'en suis toujours la mar­raine ».
 

 

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Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulière­ment capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

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