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22/07/2012

A SAINT LAURENT DU VAR, SUR LES BORDS DU FLEUVE VAR AU XIXème SIÈCLE

AU PUITS.jpg

En 1814, la frontière réapparut sur le Var, aussi, le pont reliant les deux rives fut-il officiellement mesuré et partagé entre la France et la Sardaigne.

Voici l’acte de délimitation: «la longueur étant de 654 m et la moitié 327 m correspondant à la 49ème palée qui restera inclusivement à la France, avons fait placer provisoirement un poteau qui sera peint gris perle et à l'huile, portant à droite l'inscription France et à gauche celle de Sardaigne ».

Un passeport était exigé, les habitants de l'arrondissement de Grasse bénéficièrent d'un passeport spécial à prix réduit (2,00 F). Un ancien usage permettait le passage libre durant trois jours, deux fois l'an à la Trinité et à l'Assomption, ce qui favorisait les pèlerins se rendant à Laghet. Une barrière fermait le pont chaque soir à 8 h.

A la suite d'une épidémie de choléra en 1885, Nice fut isolée et privée de fruits et légumes venant de Provence. Sous la protection d'un cordon sanitaire fourni par la troupe, un marché provisoire fut créé à Saint-Laurent, construit avec des baraques en planches débitées par les scieries locales. Ce marché connut une certaine importance. Malheureusement, de nombreux maraîchers et revendeurs furent victimes sur les bords du Var de la terrible fièvre des marais (paludisme).

Une famille du lieu, les Castillon, a marqué cette époque de son empreinte administrative par la succession de ses représentants. Possédant une maison rue du Puits et rue du Four, elle occupera des fonctions communales de greffier, d'agent national (chef de la Garde Nationale), de receveur des impôts, d'instituteur de 1790 à 1860 (cinq en cent ans !).

Soulignons l'expansion démographique du Saint Laurent de ce siècle :

- 731. habitant en 1831 (23 employés des Douanes, 6 gendarmes),

- 837 habitants en 1841,

- plus de 1.000 habitants en 1881.

La population se compose selon la hiérarchie: de travailleurs, de mesnagers (petits propriétaires) et de bourgeois. La bourgeoisie compte un notaire, un maître-chirurgien, un receveur, les employés des douanes, un brigadier, un contrôleur et quelques fonctionnaires actifs et retraités.

Le flottage du bois provoquait souvent des dommages aux culées du pont, lorsqu'une partie de celui-ci était emportée suite à une crue, un pont de cordes (!) servait de secours. Aussi fut-il question en 1849 d'installer un pont suspendu.

Après la construction du pont de Chemins de Fer en 1864, le bourg est distant du passage de la route nationale. Cet isolement résulte du refus prudent des Laurentins de voir s'édifier la voie ferrée et la gare, près du village, afin d’ éviter que les ouvriers du chantier ne maraudent « leurs figues ».

Ce trait de caractère souligne la prudente réserve d'une communauté longtemps soumise aux vicissitudes du passage du Var. Cette méfiance atavique résulterait d'une hospitalité forcée que n'a pas tempéré une ouverture vers la mer

Dans l'histoire, il y a peu de marins ou de pêcheurs à Saint-Laurent, les traditions terriennes ont prévalu tout au long de son passé, comme dans tout pays maritime au sol riche.

15/07/2012

SAINT LAURENT DU VAR: CHRONOLOGIE HISTORIQUE

SAINT LAURENT D'ANTAN (30).jpg

-600             Comptoirs grecs

-350             Antipolis

-154   :         Siège de Nice et Antibes : Bataille d’Aegitna

-49     :         Lepide soumet les Oxybiens (Trophée d’Antibes) César licencie les légions pompéiennes au bord du Var

Strabon : Var large de 1600m

Ier au IIIe siècle :    installation des villas romaines

576    :         destruction du Castellum Varum par les Lombards

737, 813-972                    Sarrasins

1033   :         première mention de Saint-Laurent (Castrum Agrimontis)

1135   :         des Templiers s’installent sur la rive gauche puis droite

1162   :         première mention de l’Hospice (Auberge, Hôpital, Banque, Comptoir) et du Bac

1306   :         création de la Confrérie des « Pénitents Blancs »

1327   :         le Pape Jean XXII ferme l’Hospice et chasse les Augustins

1388   :         dédition du Comté de Nice à la Savoie - le Var devient frontière

1468   :         Castrum Agrimontis inhabité et ruiné est repeuplé par acte d’habitation et d’emphytéose

1471   :         le lieu prend le nom effectif de Saint-Laurent du Var

1480            Gué à la charge des religieux

1536 (septembre) :pillage du village par les troupes de Charles Quint

1538   :         passage de François Ier se rendant à Nice

1595   :         incursion armée des Niçois à propos des Iscles

1623 (juillet) :         razzia par les Barbaresques

1628   :         séjour du Duc de Guise

1629 (mars) :         retraite du Duc de Guise et de ses troupes depuis Nice sur un pont de bateau

1654   :         création de la Confrérie des « Pénitents Noirs »

1691   :         Catinat établit son quartier général à Saint-Laurent

1696   :         la communauté demande son inscription à l’Armorial de France

1698   :         Pisani achète la Seigneurie de Saint-Laurent à l’évêque de Vence

1690            M. de Grignan gouverneur de Provence visite la place (Mme de Sévigné)

1700   :         affaire de la « Confrérie de Méduse » Honoré Geoffroy + 12 notables

1704 (janvier et juillet) :       pillages successifs de Saint-Laurent par les troupes savoyardes et royales de M. de Blagnac

1706 (mars) :                   destruction des maisons du village pour installer l’armée française

1707 (juillet) :         vandalisme des troupes impériales sur les récoltes et les cultures

1744 (avril) :          mise en place d’un pont sur chevalet par les Franco-Espagnols

1746 (octobre) :      destruction du pont lors de la retraite

1746 (novembre) :  construction d’un pont par les Anglais alliés des Austro-Sardes

1747 (février) :        destruction du pont sous le feu des Français

1758-1760              Conventions pour les Gueyeurs

1789   :         vente des droits du Seigneur Pisani à la commune

1792   :         la frontière du Var disparaît avec l’annexion du Comté à la France

1792 (octobre) :      construction d’un pont pour diligences ouvert le 8 décembre

1800 (mai)    :         les combats de Saint-Laurent sous les ordres de Suchet)

1815   :         remise en place de la frontière sur le Var, le Comté de Nice étant possession des états du Pièmont-Sardaigne

1860   :         annexion de Nice à la France : la frontière du Var disparaît

1864   :         après la construction du pont de chemins de fer sur le Var, passage de la première locomotive le 18 août

1943 (novembre et décembre) : bombardements aériens des ponts du Var par les Alliés

1944 (mai juin juillet août) : attaques aériennes détruisant les ponts et une partie du bourg ; nombreuses victimes civiles

1962            Création de la Z.I.

1967            Cap 3000 puis urbanisation accélérée du « petit Neuilly »

 

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr

30/06/2012

"GAULGAUDA" LA VÉRITÉ HISTORIQUE AU-DELÁ DE LA PARODIE...

 LEGIONNAIRE ROMAIN.jpg

 

Si les Gaulois n'ont jamais mis le pied à La Gaude, alors que les Ligures occupaient les lieux, le fait de l'occupation romaine est attesté d'une manière  évidente par les traces de deux voies de communication.

La voie romaine principale, (voie Julia-Augusta) quittant Cimiez, remontait vers le Ray (aujourd'hui quartier nord de Nice), le col de la Serena et Saint-Roman de Bellet, pour passer le Var à la hauteur de Saint-Sauveur, lieu qui sera plus tard consacré comme gué (Saint-Christophe) et christianisé.

Ce gué de Gattières, sur la rive droite, a donné des tombes, des restes de voie et peut-être les vestiges d'un sanctuaire.

De Gattières à Saint Jeannet, la voie est presque intacte: elle passe au pied de l'actuel château de La Gaude, chargé quelques siècles plus tard de surveiller le passage du Var situé à l'est.

A cet emplacement, selon Tisserand, les Romains avaient élevé un poste militaire. Il est à remarquer, en effet, que les fondements du château sont de construction différente du reste de l'édifice et paraissent avoir été les bases d'un ouvrage romain, sinon plus ancien.

L’itinéraire de cette voie vers Vence se poursuit après les Quatre Chemins pour traverser la Cagne en contre-bas et suivre le tracé de l’ancienne voie ferrée du Chemin de Fer de Provence. 

M.C. Grassi, dans sa thèse « Les voies de Communication en Provence Orientale de l'époque romaine à la fin du XVIIIème siècle » (1970), précise que la principale voie romaine du littoral, de Plaisance au Var, porte le nom de Via Julia Augusta, attesté par les « milliaires », sa construction remonte en 13 avant J.C.

En 117, Hadrien fait restaurer la Via Julia et planter de nouvelles bornes, en 211 Caracalla fera de même.A l'ouest du Var, les milliaires ne portent plus d'appellation, le nom de Via Aurelia ou voie aurélienne, n'a pas valeur originelle. Il sera donné plus tard par analogie avec la route venant de Rome par les côtes tyrrhéniennes et liguriennes qu'elle continuait.

La voie aurélienne, qui reliait Rome à la Ligurie par Pise et Gênes, fut par la suite prolongée jusqu’à Antibes, Fréjus et Aix. Cette voie postérieure à la voie Julia est attribuée à Aurélius Cotta censeur de Rome.

Selon cette étude les incertitudes subsistent sur le tracé exact de la voie à l'ouest du Var et des fleuves côtiers, que seules des fouilles ultérieures pourraient vérifier.

Au-delà de Saint Jeannet, la voie Julia Augusta atteignait ensuite Vence d'où l'on pouvait remonter sur Castellane et Digne ou redescendre vers Antibes par Cagnes et Biot. Signalons que lors du règlement de janvier 27, intervenu entre Auguste et le Sénat, l'ancienne province Transalpine était devenue la Narbonnaise, province impériale jusqu'en 22, sénatoriale depuis. Le Var formait, à cette époque, la frontière entre la Narbonnaise et l'Italie. La numérotation des milliaires confirme ce que les textes nous apprennent. Les milliaires qu'Octave Auguste fit placer sont numérotés en partant de Rome jusqu'au Var. Passé le fleuve, la numérotation change. 

De là, elle se dirigeait vers l’actuel village de La Gaude par la baisse du Pilon, après avoir parcouru le tracé de l’actuel chemin Allo Marcellin. Elle suivait ensuite le chemin des Ambonnets, puis celui de la Garbasse, pour devenir ensuite la bien nommée Voie romaine.

Après avoir rejoint le Trigan, elle prenait l’ancien chemin de Vence pour plonger vers la Cagne qu’elle franchissait sur un pont encore visible, avant de rejoindre Vence,  par le quartier de Vosgelade.   

Un magnifique sarcophage romain borde aujourd’hui cette antique voie, après sa réhabilitation. Il est visible  un peu avant le centre culturel de la Coupole.

Les historiens locaux ayant cité à la Baronne, au quartier Sainte-Pétronille, une pierre écrite formant l'escalier de la maison Euzière (vers 1900) nous avons essayé sans succès de la retrouver. Tisserand en parle dans ses études sur Vence et Nice.

E. Blanc l'a examinée et déclarée fausse. Son inscription partielle pouvait laisser croire à un autel dédié au dieu Hermès.

En voici la transcription partielle indiquée par la Forma Orbis Romani.

Blanc:                                                                      Tisserand: (Vence)

ENNE                                                                      AMAS-SPES

RMAE SPES                                                            CIVIOM

CIVIVM

AIAIDV

 

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr

avec possibilité d'y être commandé.

Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr