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15/09/2013

CARROS A CONNU AU MOYEN AGE DE TURBULENTS SEIGNEURS

CHÅTEAU DE CARROS 2.jpg

Guigues Blacas ou Blacatz (1144-1236), seigneur d’Aups (dans le Var) et de Carros, accueille beaucoup de troubadours qu’il entretient et protège, « le meilleur gentilhomme de Provence » est lié à la Maison d’Aragon. Douze poèmes ont été conservés dont un « planh » (éloge d’un mort avec un contenu moral) célèbre qui lui a été consacré par Sordel, illustre troubadour italien (1220-1269).

Pour que les valeurs revivent après la croisade des Albigeois, Blacas prétend que les grands de ce monde, privés de cœur, doivent se repaître du sien pour acquérir une part des qualités qui leur font si cruellement défaut. Blacas est reconnu pour être à son époque le réceptacle et le conservatoire de toutes les valeurs courtoises si l’on en croit les termes de sa « vida » : « Il aimait être libéral, servir les dames, faire la guerre, dépenser largement, vivre la vie de cour, participer à de joyeuses et bruyantes fêtes, à des conversations sans fin, au milieu des chants et en bonne compagnie ainsi tout ce par quoi un honnête homme acquiert du prix et de la valeur ».

Ce troubadour, à la fois guerrier et bandit de grands chemins, très engagé dans les luttes qui déchirèrent l’aristocratie du XIII é siècle écrivait : « Je désire la guerre et déteste la paix et quand je vois les chevaux armés s’assembler et former une telle mêlée que les heaumes, les lances et les pierres se brisent, je deviens puissant et joyeux ».

Son fils, Blacasset, vécut sous les règnes de Raymond Bérenger V et de Charles d’Anjou ; il laissera également une dizaine de poèmes écrits entre 1233 et 1242.

En 1437, les Terres de Carros furent attribuées en partie à Urbain Giraud, seigneur du Broc et à Urbain et Jean Ronciglione de Viterbe, installés par le Roi René de Provence. Très vite, les deux familles vont se vouer une haine sans merci.

Pour régler le conflit, une réconciliation est alors tentée par l’entremise des parents de nobles provençaux. Les tractations doivent aboutir au mariage de François Giraud, fils du seigneur du Broc et de Barthélemie, fille d’Urbain Ronciglione. Rendez-vous est pris entre Carros et Le Broc sur les rives du Var. Au dernier moment, François Giraud, ne trouvant pas la promise à son goût, refuse sans détour de prendre pour épouse la fille de l’Italien, lequel, se voyant insulté dégaina son épée et la planta dans la poitrine du jeune homme ! Le seigneur du Broc ne fut pas pris au dépourvu, par vengeance, il s’empara de la fiancée qu’il trucida sur place sous les yeux de son père. Urbain Giraud prit aussitôt la fuite. Condamné par contumace, ses biens sont alors mis sous séquestre par le fisc royal en août 1470. Ces mesures n’apaisent en rien les esprits. Les rixes se poursuivent entre les deux familles, tempérées seulement par une nouvelle épidémie de peste. Ce n’est qu’en 1479 qu’un compromis est enfin établi entre les deux seigneurs.

L’affaire avait été portée à la Cour d’Aix en Provence et l’interdit étant jeté sur les deux pères par l’évêque de Vence, la réconciliation eut lieu à Aix en Provence pour le civil et à l’église des Franciscains de Nice pour le religieux. C’est ainsi que le 23 juin 1479 Dominique de Ronciglione, neveu du meurtrier, rencontra Urbain Giraud.

Les deux ennemis firent la paix et signèrent le compromis suivant : Dominique cède toute la co-seigneurie de Carros. En retour, le seigneur du Broc (déjà dessaisi d’une partie de ses biens au profit de la commune du Broc en 1469) doit s’engager à faire une dot de 355 florins aux deux filles de Jean Ronciglione, sœur de Dominique et à les colloquer au monastère de Saint Jean à Aix en Provence.

A cela s’ajoute le paiement des dettes du dit Jean Ronciglione et l’acquittement des legs faits par le seigneur à ses deux autres fils, Pierre et Barthélemy. Enfin, le seigneur du Broc s’engageait à nourrir jusqu’à sa mort dame Linode, veuve de Jean. A cette réconciliation, assistait en tant que témoin le seigneur de Beuil, Honoré Grimaldi dont la sœur Anne était mariée avec Urbain Giraud.

Après ces laborieuses tractations, s’éteignit la terrible vendetta qui opposa pendant plus d’un demi-siècle les seigneurs du Broc et de Carros.

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE

Ouvrage illustré, de 160 pages disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr 

08/09/2013

SAINT-LAURENT-DU-VAR: L'ARRIVÉE DU CHEMIN DE FER...

PREMIER TRAIN ENTRE CAGNES ET SAINT LAURENT DU VAR.jpg

« Je veux que Nice n'ait jamais à se repentir de l'annexion ". Cette petite phrase de Napoléon III en visite à Nice en septembre 1860 préfigure les efforts consentis par l'administration française aux nouveaux territoires. Parmi eux, la liaison ferroviaire avec le reste de la nouvelle " Patrie ", décidée dèsaoût 1860 par décret impérial.

Si, avant l’Annexion, le rail atteignait Toulon, ce n'est qu'en avril 1863 qu'il entre en gare de Cagnes.

Après l'annexion du Comté de Nice à la France en 1860, un vrai pont en pierres et en fer fut construit pour permettre le passage de la route et de la première voie ferrée. Le 18 août 1864 passaient la première locomotive et, le 28 septembre, le premier train allant vers Nice. Le trafic normal commença le 12 octobre. Le nouveau pont était situé en aval de Saint-Laurent, dans ce quartier qui prit le nom de « La Gare » et que traverse l'actuelle voie ferrée. La station de chemin de fer s'appelait « Le Var ». Le pont en bois situé en face du village était toujours utilisé pour les piétons et les charrettes. Restauré en 1865, il fut définitivement démoli en 1869.

La question s’est posée de la mise à l’écart du bourg de Saint Laurent par rapport à la voie ferrée et au nouveau pont. En effet les ponts antérieurs s’ouvraient sur le fleuve face au village qui concentrait l’intéressante activité liée au trafic du passage du Var. L’origine de cet éloignement tiendrait au refus des laurentins d’accepter les nuisances liées à l’implantation de la voie ferrée. Les ouvriers du chantier auraient maraudé les figues des arbres causant un lourd préjudice mettant en cause la récolte des fruits !

Après la construction d'un pont de 326 mètres de long franchissant l'ancienne frontière du Var, le train rejoint officiellement Nice. Pour l'accueillir, une nouvelle gare a été construite, les travaux conduits par le baron Haussmann ayant débuté en même temps que ceux pour le nouveau pont du Var. Le 26 septembre, le convoi ferroviaire entre en gare de Nice, et quelques jours plus tard, c'est l'inauguration officielle en présence de l'empereur Napoléon III.

Voici un extrait du guide Diamant de 1882 présentant l’audacieux ouvrage dressé sur le fleuve :

« Après Cagnes, le chemin de fer parcourt, dans la direction de l’Est, une campagne toute plantée d’oliviers, puis franchit le Var sur un magnifique pont-viaduc ( 6 arches, ayant chacune 55 mètres d’ouverture) dont les piles ont été fondées dans le sable, à 9 mètres de profondeur, par le procédé des cloches à air comprimé. Les travées en fer s’élèvent de 10 mètres 50 au-dessus de l’étiage. On a laissé à l’une des culées une large échancrure pour le passage de la route d’endiguement. La route de terre passe également sur le pont-viaduc. »

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), sgnificative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village »,avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France »et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande àedmondrossi@wanadoo.fr    

01/09/2013

A SAINT LAURENT-DU-VAR : LA LÉGION « PÉTAINISTE » EN 1941

CARTES POSTALES ANCIENNES (58).jpg

L'ECLAIREUR DE NICE du Lundi 11 Août 1941, page 2

DE BELLES MANIFESTATIONS LEGIONNAIRES

Les S.O. du premier quartier de Nice et la section de Saint-Laurent-du-Var reçoivent du chef Darnand leur fanion.

(...) A Saint-Laurent-du-Var

La place François-Layet à Saint-Laurent-du-Var, réputée pour ses ombrages qui naguère, à l'occasion de la fête patronale, retentissait à pareille époque des flonflon d'un « festin » réputé dans toute la région, a été le cadre, hier, d'une fête d'un tout autre genre, animée du plus pur esprit patriotique, sous les auspices de la Révolution Nationale.

Le chef départemental Darnand remettait leur fanion aux légionnaires de la section locale. La population de Saint-Laurent a manifesté une fois de plus à cette occasion, son attachement à la patrie, et sa résolution de suivre le maréchal Pétain dans son oeuvre de redressement.

LA REMISE DU FANION

A son arrivée, le chef Darnand qu'accompagnait M. de Tissot, secrétaire général départemental, est accueilli par le président de la section locale de la Légion, le capitaine Moreau, et M. Ravet, maire, entourés des membres du bureau de la Légion : capitaine Marchi, président adjoint ; MM. Brenner, trésorier ; Dahon, secrétaire général ; Joseph Trastour, secrétaire adjoint ; Barlet, chef adjoint des S.O. ; Léonardi, secrétaire adjoint des S.O. ; Prévost, délégué à l'action civique ; Calot, délégué à l'action sociale et aux prisonniers ; Mme Léon Agosto, marraine du fanion ; les membres du conseil municipal, tous légionnaires : MM. Charles Hébert et Joseph Rousselet, adjoints ; Mme Dulla, capitaine Marchi, Léon Boulé, François Vidal, Pierre Dalon, Joseph Gimello, Robert Martin, Ernest Anfossi, Joseph

Trastour, Gabriel Dufau, Honoré Graglia, Louis Rantz, docteur Baré, Pierre Oddo, Antoine Maïssa, conseillers municipaux..

Sur les terrains de sports sont formés en carrés : les légionnaires ; les Amis de la Légion avec MM. Carrère, chef, et Marius Trastour, chef adjoint ; les J.F.O.M. de Saint-Laurent, avec les chefs Baré et Barlet ; les Compagnons de Saint-Laurent avec le chef Parodi et Honoré Brun, assistant (...), les enfants des écoles avec MM. Barthe, directeur au village et Miquelis, directeur à la gare ; Mmes Achard, directrice au village, et Ménard, directrice à la gare, et tout le personnel enseignant et presque toute la population. (...)

Le drapeau des anciens combattants de 1914-18, porté par M. Olivesi, et sa garde, sont au centre du carré. La brigade de gendarmerie, sous les ordres de son chef M. Gehin, rendait les honneurs.

M. Ravet, maire, au nom de la population, souhaite la bienvenue au chef Darnand en qui il salue le héros des deux guerres, le héros de l'entre-deux guerres, le combattant héroïque et le citoyen modèle. Il l'assure du loyalisme et de l'affection profonde de la population, en grosse majorité rurale, pour le maréchal Pétain, sauveur de la Patrie.

Le capitaine Moreau dit combien les légionnaires et amis de la Légion sont heureux et fiers d'accueillir le chef honoré de l'estime et de la confiance du Maréchal. « Vous pouvez compter sur la section de Saint-Laurent, dit-il. Un ordre de vous sera exécuté. Nous attendons vos ordres qui sont ceux du Maréchal ». Le président local salue les délégations qui sont venues s'associer à cette manifestation. Il exprime sa gratitude envers la marraine du fanion, Mme Agosto, dont le mari, vice-président de la section, est prisonnier. Il adresse une affectueuse pensée à tous les camarades encore retenus en captivité. Il remercie la municipalité toute entière légionnaire et son maire M. Ravet, si qualifié pour guider et soutenir les paysans dans l’œuvre de rénovation nationale. Il remercie également la population généreuse qui a offert le fanion.

Le capitaine Moreau rappelle ensuite en termes vibrants ce que représente le drapeau.

C'est ensuite l'émouvant salut aux couleurs. Puis, le chef Darnand remet le fanion de la section au président qui le confie au porte drapeau Vilhelmy, entouré de sa garde : Calot, Dehelly, Brenner, Baissin.

Mais la clique ouvre le ban. Deux légionnaires, glorieux combattants de cette guerre s'avancent : Jean Barrucchi et Emile Isaïa. Le chef Darnand lit leur élogieuse citation et leur remet à chacun la nouvelle Croix de guerre au milieu de l'émotion générale.

Le secrétaire départemental de la Légion de Tissot, au nom du chef Darnand, remercie la population de Saint-Laurent du spectacle magnifique qu'elle vient de donner. Dans une fougueuse allocution, il rappelle les faits qui nous ont conduits à la défaite. Il montre que la tâche n'est pas finie. Il faut oublier les querelles partisanes et obéir au chef de la France avec l'esprit du sacrifice.

Enfin, Darnand prend la parole : « Camarades de combat, dit-il, le Maréchal compte sur vous d'une façon totale ». La Légion française des combattants et les amis de la Légion sont le rassemblement national de tous ceux qui pensent français et qui veulent rester Français. Il déclare qu'il ne faut pas témoigner d'impatience. Tout est encore à faire. «La Révolution Nationale sera ce que vous la ferez, ce que nous la ferons ».

Toute l'assistance acclame le maréchal, puis chante « la Marseillaise ».

Un défilé de toutes les formations présentes clôture de façon impressionnante cette manifestation.

Extrait du mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96