18/05/2012
SAINT LAURENT DU VAR: LES TUMULTUEUX PÉLERINAGES DE SAINTE PÉTRONILLE A LA BARONNE
Le pèlerinage annuel de la Sainte Pétronille fut inauguré au début du XVe siècle. Les paroissiens de Saint Jeannet, de La Gaude et de Saint Laurent s'y rendaient simultanément le 31 mai.
Ces manifestations, pieuses à l'origine, dégénérèrent à la longue. Ainsi on rapporte qu'un habitant de la Gaude, J.B. Bérenger, y fut tué d'un coup de fusil le 31 mai 1763, au cours d'un de ces pèlerinages où le petit vin du lieu coulait à flot et où les rixes éclataient pour le moindre prétexte. Les désordres se perpétuèrent chaque année, enfin, une bataille rangée en clôtura la série le 31 mai 1821.
Cette violente bagarre dressa les pénitents de La Gaude contre ceux de Saint-Laurent. Voici la relation des faits telle que l’évoque une chronique de l’époque.
« Tout à coup, lanternes et bâtons processionnaux volèrent en éclats, les robes blanches furent réduites en lambeaux et, de part et d'autre, on reçut maints horions. L'issue de la lutte resta d'ailleurs indécise. Les pénitents de Saint Jeannet avaient assisté, impassibles, à cette rixe homérique, dont le mobile résidait dans une mesquine question de lucre. Le curé de Saint-Laurent, sous prétexte que la chapelle se trouvait sur sa paroisse, avait entendu s'approprier, cette année-là, le produit total des évangiles que les prêtres des trois paroisses s'étaient toujours partagé jusqu'alors. »
Les pèlerins de La Gaude, à la suite de cette fâcheuse aventure, ne s'y rendirent plus et les Frères blancs de Saint Jeannet résolurent, par un commun accord, de transférer le culte de Sainte Pétronille sur leur propre territoire, en faisant agrandir la chapelle Saint-Antoine.
Aujourd’hui, au quartier de La Baronne, sur la partie laurentine, la Chapelle Sainte Pétronille se dresse sur une éminence, à quelques dizaines de mètres du CD 2209.
Cette annexe du prieuré de La Gaude dépendait du Chapitre de Vence. Elle possédait en 1719 un tableau représentant la Vierge tenant l'enfant Jésus, en dessous, Sainte Pétronille et Saint Jean Baptiste. Comme bien de l'Eglise elle fut confisquée au moment de la Révolution, elle était jusqu'alors un lieu de pèlerinage très fréquenté le 31 mai par les paroissiens de Saint Jeannet, La Gaude et Saint Laurent.
L'actuelle Chapelle a été l'objet d'une restauration malheureuse en 1960 à l'initiative
de l'Abbé Isnardy, ayant perdu de ce fait, excepté le toit, tout caractère d'authenticité.
Ce bâtiment reste le seul témoin des tumultueux pèlerinages d’antan où de farouches ambitions communautaires annihilaient les vertus lénifiantes de la prière.
Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.
Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.
Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.
Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.
Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr
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06/05/2012
LE CHÂTEAU DES GRIMALDI DE CAGNES
Au Ve siècle, Saint Véran, moine de Lérins, établit une abbaye près de l’embouchure du Loup qui sera détruite par les Sarrasins. Elle renaîtra à l’initiative de l’évêque de Vence avant d’être abandonnée au XIme siècle par l’Abbaye de Lérins.
Le castrum de Cagna ou Caïna existe dès le XIme siècle nanti d’un château cité en 1032, la seigneurie appartient alors aux Vicomtes de Nice. Caigno est au XIIème siècle ceinturé de murailles.
Lors de la guerre de conquête entreprise par le Comte de Provence, le castrum cagnois est investi et confié à son capitaine et fidèle compagnon Romée de Villeneuve. Celui-ci prélève sur la seigneurie de Cagnes, au nord, les terres destinées à Cagnettes et à l’ouest une partie pour former le fief de Villeneuve.
Le castrum de Cangna est cité en 1230 (Liste des Castra), en 1235 (Statuts de Fréjus) et en 1251-52 (Enquête de Charles d’Anjou), il est placé en 1325 dans la circonscription administrative de Vence.
Au XVme siècle, on ne recense qu’une centaine d’habitants en 1400 et la moitié ensuite jusqu’à 1471 où un cheptel important comporte : 260 bovidés, 30 équidés et 6500 moutons. L’abondance de ces troupeaux oblige la communauté à utiliser les pâturages voisins de La Garde et du Loubet.
Au début du XVIème siècle, les consuls de Cagnes remettent en état les fortifications entourant le bourg. Des murailles cernaient Cagnes dès le XIme siècle, elles avaient été renforcées au XIIème et XIIIème siècles. C’est au XIVème siècle que Raynier Grimaldi décide la construction d’une forteresse dominant l’ensemble.
Ce « château gardé », bâti après les Croisades, est destiné à surveiller la mer. On y accède alors par une voie souterraine. Si l’on signale avant l’invasion sarrasine un Hugues Grimaldi, fils de Thibaud à qui Pépin le Bref aurait donné les terres de Cagnes, en 1300 le fief appartient à Robert d’Anjou, Comte de Provence qui le restitue aux Grimaldi de Monaco. C’est ainsi qu’en 1309, Rainier, souverain de Monaco et amiral de France, y fait élever un château.
La forteresse médiévale subit de graves dégâts lors des invasions de la Provence par le Connétable de Bourbon en 1524 et de Charles Quint en 1536. Jean Henri Grimaldi transforme en 1620 l’austère château en demeure seigneuriale. De grandes fenêtres sont ouvertes, un jardin extérieur, sorte de patio, est aménagé, un vaste escalier de marbre grimpe vers une salle des fêtes, alors qu’une large porte perce la façade donnant sur la place intérieure. Devenu en 1635 Maréchal de camp des armées du Roi, le lieutenant général Jean Henri, sacré Baron de Cagnes, organise de nombreuses réceptions dans son élégante demeure. A sa mort en 1651, son fils Honoré sera fait Marquis de Cagnes.
Le 11 juin 1707, la flotte hollandaise débarque 1200 hommes à Cros de Cagnes, le bourg résiste cinq jours avant d’être pillé et le château saccagé par les Austro-sardes.
Le 5 avril 1710, sur l’ordre de Sa Majesté le Roi Louis XIV, le Comte d’Artagnan arrête dans le château de Cagnes le Marquis de Grimaldi, seigneur d’Antibes, pour la fabrication et le trafic de fausse monnaie. Une perquisition permet de découvrir un atelier installé dans les caves !…
Le 30 novembre 1746, les Impériaux repassent le Var, les habitants de Cagnes s’enfuient dans la campagne. Le général autrichien Braun occupe le château ; grâce à l’entremise de l’évêque Surian, les dégâts seront minimes.
Le dernier seigneur, Sauveur Grimaldi, se rendit célèbre par un procès où il réclama, sans résultat, la couronne des Princes de Monaco. Emigré à Gênes à la Révolution, son château fut pillé en 1790, les marbres descellés et emportés, les boiseries utilisées comme bois de chauffage.
Vendu à plusieurs reprises, le château devient en 1873 propriété de M. C. Gerecke qui le restaure et ajoute la tour centrale déparant l’ensemble.
Acquis en 1937 par la ville de Cagnes, il abrite aujourd’hui un musée et un centre de manifestations culturelles.
Le patio renaissance de forme triangulaire, entouré de deux étages de galeries à colonnes superposées, est ombragé par un poivrier. Les salles basses voûtées du XIVème siècle, au nombre de sept, accueillent une rétrospective médiévale et un musée de l’olivier. Un escalier monumental conduit aux salles du premier étage auxquelles donne accès une galerie ceinte d’une élégante balustrade. Se succèdent : la salle des réceptions, la salle des audiences avec son plafond à la française et la salle des fêtes avec au plafond une peinture en trompe l’œil dessinée de 1621 à 1624 par le génois Carlone : « La chute de Phaéton », d’une étonnante perspective.
Cette fresque célèbre dans le passé, attirait les visiteurs troublés par l’extraordinaire illusion d’optique obtenue par l’artiste. En 1707, le Duc de Savoie et le Prince Eugène, occupent les lieux. Le Duc voit dans la chute du fils du Soleil un présage néfaste et décide de le détruire. Le Prince évitera le pire. Mais des soldats austro-sardes, enivrés par le muscat de Saint Laurent tireront tout de même au fusil sur le pauvre Phaéton !
L’ensemble de ces salles d’apparat de pur style Louis XIII se poursuit avec l’oratoire décoré de gypseries. La salle d’histoire locale et de la pêche en Méditerranée retiendra l’attention du visiteur.
Au second étage, se trouvaient les appartements privés des Grimaldi. Le sommet de la tour offre un panorama incomparable sur Cagnes, la mer et les Alpes.
La visite du château-forteresse doit se compléter par un parcours des rues aux maisons pittoresques de la cité médiévale : le Haut de Cagnes. Restes de l’enceinte fortifiée des XIIème et XIIIème siècles, les portes ogivales restituent une atmosphère remontant aux origines de cette attirante bourgade.
Le château Grimaldi, au Haut de Cagnes, se visite chaque jour de 10h à 12h et de 14h à 18h, renseignements au 04 92 02 47 30
D’après « Les Châteaux du Moyen-âge en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 20 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr
Le Moyen Âge a duré plus de mille ans, presque une éternité ! Aussi, les différences l’emportent largement sur les points communs.
Quel rapport entre la Provence romaine, soumise aux déferlements des hordes barbares et celle annexée au Royaume de France de Louis XI ?
Terre de passage et de partage, les Alpes Maritimes – ou Provence orientale – sans ignorer ces disparités, conservent les facteurs d’une unité enracinée dans le sol et dans les mentalités.
Qu’il s’agisse de la langue latine, de la religion chrétienne, de la construction des états modernes aux œuvres de l’intelligence, cette époque fournit en ce lieu tous les éléments nécessaires pour appréhender dix siècles de cataclysme et de grandeur.
La découverte des châteaux et des forteresses médiévales du « Pays d’Azur » (Alpes Maritimes), témoins authentiques des bouleversements de cette période clé n’est pas aisée ; elle constitue pourtant le meilleur moyen de retrouver ces temps disparus.
Les plus anciennes constructions datent d’un millénaire ; en parties détruites ou restaurées, elles offrent rarement leur visage primitif, laissant le plus souvent à l’imagination le pouvoir de les faire renaître.
L’archéologie de l’âme peut nous aider à retrouver l’image vivante de la chevalerie et des nobles hantant ces demeures oubliées.
Elle nous sera restituée grâce à de nombreuses anecdotes émaillant l’austère description des sites. Puisées dans les chroniques et les légendes, elles restituent une vision de valeurs fondées sur l’honneur et la foi.
Confronté à l’hostilité et à la violence d’un monde obscur, l’homme médiéval exprimera une part de ses ambitions et de ses craintes par des ouvrages défensifs. Ces orgueilleux édifices inscrivent dans le paysage les premières empreintes de l’histoire mouvementée des Alpes Maritimes.
Laissons-nous entraîner à la fabuleuse découverte de ces 140 châteaux et vestiges médiévaux présentés avec précision par Edmond Rossi, un niçois passionné par le passé et les traditions d’une région qu’il connaît bien. Il nous offre en plus la part d’imaginaire qui entoure ces vieilles pierres.
Rappelons qu’Edmond Rossi est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de l’Histoire des Alpes Maritimes et de la mémoire de ses habitants.
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
10:15 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Loisirs, MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)
28/04/2012
"ALP'AZUR" LES HISTOIRES INSOLITES D'EDMOND ROSSI
A découvrir :
http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr
Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.
La situation géographique du « Pays d’Azur » où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.
Cet environnement propice ne devait pas manquer de produire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.
Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du « Pays d’Azur » s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.
Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers des récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.
Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autre l'auteur de divers ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Légendes et Histoires insolites des Alpes Maritimes».
Un nouveau site, pour remonter le temps
dans les Alpes Maritimes.
Le passé et la mémoire de ce carrefour géographique et historique sont enfin accessibles aux amateurs d’Histoire locale.
Régulièrement mis à jour, pour une découverte attrayante, ce site
( tenu par Edmond ROSSI auteur de plusieurs ouvrages appréciés ) attend votre visite et vos appréciations.
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http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr
09:32 Publié dans Blog, DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)