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08/06/2012

L’ORIGINE DU NOM DE SAINT LAURENT DU VAR

SAINT LAURENT D'ANTAN (52).jpg

L’évolution du nom de lieu où se situe Saint-Laurent du Var a varié au gré des siècles. A l’origine, il était cité comme Castrum Agrimontis mais cette appellation latine ne doit pas faire illusion. En effet, aucune carte romaine connue à ce jour n’en porte mention. Il s’agissait d’un village groupé et fortifié, souvent autour d’un château. La première citation du Castrum Agrimontis apparaît en 1033 selon le « Dictionnaire étymologique des noms de lieu de France » de  A. Dauzat et Ch. Rostaing. En effet, après des siècles d’insécurité, les noms des villages constitués en paroisses sont indiqués pour la première fois comme devant payer tribut aux évêques et aux abbés.

Au début du XII ème siècle, lorsque l’hospice fut créé, sur l’initiative de Raimbaud seigneur de Vence, sous le nom d’Hôpital d’Agrimont, sa gestion fut confiée aux moines de Saint-Augustin dont l’ordre était placé sous le vocable de Saint-Laurent, expliquant son nom ultérieur.

A l’issue de recherches, l’historien Alain Venturini, chartiste confirmé, cite un acte de 1472 accordant le mérite de la fondation de cette institution à une dame d’Agrimont, léguant par testament le péage levé par les seigneurs de ce castrum aux moines augustins.

A. Venturini précise en situant cette fondation vers 1150, avec une première mention en 1162, à l’occasion du passage du comte de Provence. Placée sous l’étroit contrôle de l’évêque de Vence, l’établissement est confié à une douzaine de chanoines de l’ordre de Saint Augustin, venu de la célèbre prévôté de Saint Laurent d’Oulx dans le Piémont. En 1205, l’hospice sera placé sous le patronage de Saint Laurent.

Rappelons que l'abbaye de Novalaise, au pied du col du Mont Cenis, attirait les marchands et les pèlerins au détriment du Montgenèvre. Cette abbaye de la Novalaise, fondé en 726 abrita jusqu'à 500 copistes. Elle fut incendiée en 906 par les Sarrasins, mais les moines purent se réfugier à Turin avec 6000 manuscrits.

Après l'incendie, les possessions de la Novalaise seront partagées et Saint Laurent d’Oulx en recevra la majeure partie.

Qui étaient les moines augustins installés à Saint Laurent du Var ?

Des chanoines réguliers suivant la règle (adoptée par d'autres ordres : trinitaires, dominicains, servites, etc.) dite, de saint Au­gustin. Formant depuis le XI" siècle plusieurs congré­gations isolées, réunis en un ordre en 1256 par le pape Alexandre IV, exemptés de la juridiction épiscopale, pourvus d'un cardinal pro­tecteur et reconnus comme un des quatre ordres men­diants. Les augustins « chaussés » (vêtement de laine noire à capuchon pointu, ceinture de cuir, et, pour sortir, chapeau et souliers) formaient quatre provinces primitives : Italie, France, Espagne, Allemagne, administrées chacune par un prieur provincial et quatre définiteurs. Les couvents étaient gou­vernés par un prieur, assisté d'un sous-prieur, d'un sa­cristain, d'un procureur, de deux dépositaires, chargés des comptes et de la caisse, de députateurs,  surveil­lant l'administration des biens, d’ un bibliothécaire, etc.

Dans une étude de 1984, « Les villages à nom de saint, en Provence orientale au Moyen-âge » J.-C. Poteur, éminent médiéviste, apporte des informations complémentaires différentes sur les origines plus récentes de Saint-Laurent-du-Var et de son hospice:

« L'église Saint-Laurent est la paroisse du territoire du château d'Agrimont. Pendant la guerre qui oppose les aristocrates au comte, ce castrum est définitivement détruit et l'habitat est regroupé au Puget, près d'un nouveau château construit lors des évènements. Le château d’Agrimont est mentionné pour la dernière fois en 1232 et celui des Pugets pour la première fois à la même date. Au cours du XIIIe siècle, un hôpital est fondé près de la vieille église paroissiale Saint-Laurent. On apprend qu'en 1299, s'en occupent un prieur avec neuf frères vivant sous la règle de Saint-Augustin. Ils possèderaient alors tout le terroir de l'ancien château d'Agrimont.

 Lors des crises du XIVe siècle, l'hôpital est détruit et le castrum du Puget déserté. L'évêque obtient du pape que le territoire inhabité soit affecté à l'Eglise de Vence pour la fondation d'un nouvel hôpital. Les ressources de celui-ci proviennent d'un village neuf créé par acte d'habitation en l468.  Les seigneurs de Villeneuve conservent cependant les environs immédiats de l'ancien castrum du Puget, où ils construisent une bastide au XVIe siècle. »

En résumé, pour J.-C. Poteur, la paroisse de Saint Laurent précède la fondation de l’hospice dédié également à Saint Laurent. La première mention de Saint Laurent village daterait de 1249 avec le statut de paroisse dépendante de l’église de Vence, avant de devenir en 1468 le fief de l’évêque de Vence.

Quant au château d’Agrimont, cité dés 1148, il disparaîtra à la suite des guerres opposant son seigneur (lié aux aristocrates) au comte de Provence.

En 1233, le Comte de Provence impose déjà Castrum Sancto Laurentio de redevances pour chevauchées.

Néanmoins, en 1245, le Pape Innocent  IV cite encore le lieu d’Agrimont.

D’après J.A. Garidelli, le 13 janvier 1249, le même Pape désigne le lieu Sancti Laurenti de Varo.

Plus tard en 1446, lors de la terrible peste, les documents indiquent « Agrimontis » et notent toujours l’Hospice de Saint-Laurent.

En 1468, le village repeuplé aurait été baptisé « Sancti Laurenti Barcilonettae » (Garidelli). Mais l’affouagement de 1471 ne note plus que « Sancto Laurentio ».

Ces variations semblent être en rapport avec l’usage. La paroisse puis l’hospice (centre de transit international) dédiés à Saint-Laurent, prévalent progressivement sur le nom du quartier : Agrimont.

En 1668, bien que l’hospice soit débaptisé en faveur de Saint-Jacques, Saint-Laurent Village conserve son nom.

Au XIXe siècle, après l’installation du premier pont, les documents citent : Saint-Laurent du Pont, pour rétablir à l’annexion de 1860 le nom actuel de Saint-Laurent du Var.

 

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr

01/06/2012

DÉMISSION DU MAIRE DE SAINT LAURENT DU VAR LE 1er DÉCEMBBRE 1945

SAINT LAURENT D'ANTAN (22).jpg

Eugène Provençal démissionna de son poste de maire et de conseiller municipal le 1er Octobre 1945, vraisemblablement pour des raisons de santé. Il ne se rendait plus aux séances du conseil municipal car il était malade. Le sous-préfet et le préfet acceptèrent sa démission le 3 Novembre 1945. Il fallait élire un nouveau maire. Jules Pinaud voulait remettre à lointaine cette élection car son parti (le PCF) avait été prévenu trop tardivement de celle-ci. Le Conseil municipal vota et rejeta la demande de Pinaud. Par conséquent, les élus du PC déclarèrent qu'ils s'abstiendraient. Léon Bérenger fut élu maire avec 18 suffrages sur 21 bulletins exprimés, trois bulletins étant blancs ou nuls. Louis Nirascou obtint 17 voix et fut nommé adjoint à la place de Bérenger (4 bulletins étaient nuls ou blancs).

 

Fréquences de réunions du conseil pendant la guerre

 

Ecart en jours entre chaque réunion du conseil municipal du 7 Décembre 1935 au 15 Décembre 1945 (d'après le registre des délibérations du conseil municipal de St Laurent) : Années moyenne

1939.  120,33

1940   119,66

1941   46,5

1942   58,33

1943   79,5

1944   51,375

1945   30,81

Le fait d'être en guerre a fait augmenter le rôle du conseil municipal et donc son nombre de réunions. L'écart entre chaque séance du conseil se réduit pendant la guerre. En effet, le conseil doit prendre des décisions qui peuvent être urgentes ou qui peuvent être dues à des événements extraordinaires comme un bombardement. L'écart moyen est le plus faible en 1945, alors que St Laurent est déjà libéré. Néanmoins, les travaux de reconstruction nécessitent des réunions fréquentes du conseil. C'est d'ailleurs en 1945 que l'écart entre deux réunions est le plus faible (4 jours entre le 2 et le 7 Mars). Celui-ci entre dans une nouvelle période. Il se réunit alors environ tous les mois (30 jours d'écart en moyenne entre chaque séance) alors qu'en 1939, il se réunissait seulement trois fois par an (120 jours d'écart en mois, soit une réunion tous les quatre mois). Il est étonnant de constater que l'écart maximal entre deux réunions (151 jours) ait lieu entre le 6 Novembre 1943 et le 6 Avril 1944. Durant ces cinq mois, le conseil ne s'est pas réuni malgré le fait que la ville connaisse alors l'arrivée des soldats allemands et les premiers bombardements.

Nombre de réunions du conseil municipal par an de 1935 à 1945. (d'après le registre des délibérations)

1935 1936 1937 1938.1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945

Séances ordin.4      3        4        4        3        3    4     4     3        7        9       

Séances extraord.                                1                        4     2               1         2

 

On constate que pour les premières années du conflit, le nombre de réunions ordinaires ne varie pas beaucoup. Par contre, les séances extraordinaires sont plus nombreuses. 1944 marque un changement important. Il y a, à partir de ce moment, deux fois plus de réunions ordinaires par an. Cela se reproduit en 1945. La reconstruction est l'une des raisons sans doute de la hausse du nombre des réunions.

Extrait du Mémoire d’Histoire de Jérémy Thomas

25/05/2012

SAINT LAURENT D'ANTAN AU BORD DE MER...

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De son vivant Clément Bellissime avait bien voulu témoigner sur une réalité oubliée celle du bord de mer d’avant guerre.

 « Pour parler de la plage, il faut d’abord parler du quartier. Le premier grand quartier au bord des plages était ce qu’on appelait alors le quartier du Lac.

Il correspondait à toute la partie qui est située autour du Cap 3000. Pourquoi le Lac ? Car il y avait une résurgence d’eau douce qui venait de la mer et cette eau était tempérée ce qui donnait une certaine richesse à ce quartier.

C’est là qu’on récoltait tous les primeurs de Saint-Laurent (tomates, courgettes…). Bien entendu, il y avait la plage qui se trouvait le long de ce quartier et allait jusqu’aux Flots Bleus. Entre le quartier du Lac et la plage, il y avait de grands champs de roseaux.

Aux Flots Bleus, il y avait un ruisseau, un canal qui coulait toute l’année. En hiver, ce ruisseau servait aux lavandières qui allaient faire leur lessive. Tout Saint-Laurent allait faire sa lessive au bord de ce ruisseau. Ces lavandières étendaient le linge sur les galets chauffés par le soleil ce qui évitait le repassage. Au bord de mer, il y avait cette grande plage de galets… et la cabane de Monsieur Astier près de l’embouchure du Var qui faisait restaurant et bar.

Cependant, il faut dire que la plage a raccourci d’au moins 200 mètres. Les Flots Bleus étaient aussi le nom d’un restaurant tenu par la famille Guido. Pour revenir à la plage, elle se prolongeait jusqu’au quartier des Vespins, à la limite de Saint-Laurent.

Aux Flots Bleus, il y avait une maison récente… sinon de part et d’autre, il n’y avait pas de maison. Le jardin au sein du quartier du Lac, c’était le jardin des Laurentins c’est-à-dire que les Laurentins en avaient tous plus ou moins un petit morceau pour faire les plants (choux, oignons…).

Tout autour du bord de mer, les quartiers se sont développés. La grande partie des terrains du Lac appartenait à la famille Donadeï. Une fois Cap 3000 construit, les habitations se sont multipliées. Une grande amélioration du pourtour de la plage a été réalisée avec les promenades des Goélands et des Flots Bleus.

Sur d’anciennes photographies, on peut voir la première assise de la route 98 qui allait rejoindre le fameux pont qui a été détruit un peu avant la Libération. La première grande extraction du Var a été réalisée avec l’assise de la route 98 de Saint-Laurent à Villeneuve-Loubet.

Notre régal était de se glisser dans le courant du Var et de se laisser porter au large. Ce courant se rabattait vers le Cros de Cagnes et souvent on rentrait à pied du Cros.

A la Libération, un grand camping s’est construit. Il était situé au sud de l’actuel Cap 3000. Il faisait le bonheur des jeunes de Saint-Laurent car tous les soirs il y avait un bal et bien sûr des filles de juin à fin septembre ».

 

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr