14/09/2012
CARTES POSTALES ANCIENNES DE SAINT LAURENT DU VAR
Petite précision...
L’absence de cartes postales anciennes de Saint Laurent du Var à l’exposition présentée actuellement dans le hall de la Mairie à l’occasion des journées du Patrimoine a été regrettée avec raison dans les colonnes de Nice-Matin.
Si la collection Gilletta n’en contient aucune, bien d’autres existent qui seront présentées prochainement dans l’ouvrage « Mémoire en images de Saint Laurent du Var » que je signe en tant qu’historien avec le photographe Pierre Alliez.
Ainsi sera réparée la frustration que pourront ressentir les Laurentins lors de la visite de l’exposition des magnifiques cartes postales anciennes de la Côte d’Azur où les vues de leur cité sont oubliées.
Edmond ROSSI
Voir: http://www.enprovence.fr/rubrique/culture-et-mode_r5/si-l...
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09/09/2012
DESJOBERT ET VALAZÉ DEUX FRANÇAIS MORTS À NICE, INHUMÉS À SAINT-LAURENT-DU-VAR
Entre 1814 et 1860, au temps où le Var séparait la France des Etats sardes, des Français, morts à Nice, furent enterrés au cimetière de Saint Laurent du Var pour reposer dans le sol national.
En juillet 1832, Desjobert, ancien Consul Général de France à Naples, officier de la légion d'honneur, atteint d'une maladie particulièrement cruelle, est allé sans succès consulter un médecin à Montpellier, voyage inutile, perdant la raison, à force de souffrances, il se tue d'un coup de pistolet.
L'usage était, à Nice, de mettre à la potence le cadavre d'un suicidé et d'y attacher la sentence. Le Consul de France le baron Masclet, s'arrangea pour que l'enquête de la police sarde soit discrète et imprécise et qu'une fois le cadavre conduit au premier village français, les funérailles se fassent avec l'assistance du clergé.
La tombe existe toujours à l'entrée du cimetière, une grille l'entoure, derrière, se dresse une croix, plantée, dit l'inscription, par la veuve Eugénie de la Chaix, au Nord, une plaque en marbre porte un distique latin:
« Voués aux longs travaux, aux pleurs, à la misère,
Le repos nous attend au sein de notre mère ».
La dalle indique que la sépulture fut refaite en février 1891 par la Commune en souvenir de son « bienfaiteur ». Une rue du village porte le nom de celui qui, s'il n'avait pas été un Consul Général de France et si Masclet ne s'était pas débrouillé pour masquer le suicide en crise de folie, se serait balancé à la potence avec sur le corps une sentence infamante en proie aux oiseaux du bord du Paillon.
En mars 1838, le Lieutenant Général du Friche de Valazé mourut à Nice. Il était le fils d'un Conventionnel de l'Orne.
Né en 1780, il se destina à la carrière militaire, entra en 1798 à Polytechnique, brillant officier, fut blessé à Austerlitz, participa aux combats de Friedland et aux sièges d'Astorga et Saragosse. Nommé général d'Empire après une carrière au Portugal (1811), en Prusse (1813), il se distingua sous Charles X au siège d'Alger (bombardement de Fort l'Empereur). Lieutenant Général du Génie, député de I'Yonne, son état de santé (tuberculose pulmonaire) nécessita le « soleil du midi », mais il était déjà trop tard. Il devait terminer sa vie à l'hôtel d'York à Nice.
Le Consul de France, le comte de Canclaux, intervint auprès du Gouverneur, le comte Rodolphe de Maistre (père de l'écrivain Joseph de Maistre), les autorités sardes organisèrent des obsèques grandioses. La compagnie des pénitents de Saint Laurent l'accompagna à sa dernière demeure. La veuve de Valazé voulut acheter une concession à perpétuité et offrit 100 francs. Le Conseil Municipal exigea huit fois plus (!). La tombe existe encore et une rue du village porte le nom du glorieux général Valazé.
Edmond ROSSI
Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.
Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.
Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.
Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.
Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr
Voir: http://www.enprovence.fr/rubrique/culture-et-mode_r5/si-l...
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19/08/2012
LE TRÉSOR DE LA BARONNE, DE LA GAUDE AU BORD DU VAR
Chaque matin, la petite Margarita quittait le village de Saint Jeannet lorsque le chant du coq réveillait ses habitants, le clocher frappant les six coups de l'aurore.
Blondinette au visage clair parsemé de taches de rousseur, elle poussait devant elle son troupeau de vingt sept moutons et douze chèvres, encadré par Lilou actif et aboyeur. D'une main elle tenait son bâton et de l'autre, dans un torchon noué, une tranche de pain noir et quelques figues sèches pour attendre la soupe du soir.
A douze ans, Margarita était l'aînée des quatre enfants de la famille Trastour.
Elle vivait avec ses frères et sœurs chez son oncle et sa tante Raymond et Marie Bérenger, depuis qu'une mauvaise fièvre avait emporté son père et sa mère.
En ce jeudi matin du printemps 973, Margarita conduisait paître ses bêtes jusqu'à la bastide du Suy Blanc, située sur la colline dominant le Var, pour n ' en revenir le soir qu'à la nuit tombée.
La fillette connaissait toutes les étapes du long chemin qui, du Peyron, passait par le Bois et la Font du Renard, où les animaux pouvaient s'abreuver, avant de parvenir au col du Pilon, où l'oratoire rassurant de Saint-Michel annonçait le but.
L'air était chaud et les clarines tintaient en notes aiguës, soulignées par les aboiements joyeux de Lilou.
Parvenue au Plan du Bois, Margarita fit accélérer le pas, au souvenir des histoires de loups racontées par l'oncle Raymond les soirs à la veillée. Combien de pauvres voyageurs égarés n'avaient-ils pas été victimes d'agressions bestiales, dans ce sauvage quartier ? Leurs évocations faisaient frissonner Margarita tout comme les récits de violences perpétrées par les bandes d'Infidèles qui s'attaquaient aux villages des environs. Ne disait-on pas qu'ils s'étaient installés dans les bois au-dessus de Cagnes?
Mais l'hiver s'était passé sans qu'ils ne se signalent à l'attention de personne; on avait même supposé que les seigneurs du lieu avaient pu négocier leur départ, puisque leurs barques avaient été vues cinglant vers l'ouest toutes voiles dehors.
Tard dans l'après-midi, alors que Lilou rameutait les chèvres, les moutons plus dociles étant déjà engagés sur le chemin, Margarita eut son regard attiré par une étrange colonne de fumée montant de la colline d'en face.
Rentrant le soir, elle en parla à sa tante. Tous au village avaient remarqué cette curieuse fumée venant d'un lieu inhabité : des chasseurs sans doute...
Une semaine passa. Margarita ne rapportait de ces habituelles allées et venues que d'attentives observations d'écureuils espiègles, ou des bouquets odorants de violettes cueillies sous les oliviers.
L'après-midi du jeudi suivant, alors qu'elle s'était assoupie à l'ombre d'un genêt, la fillette fut brutalement réveillée par les aboiements furieux de Lilou. Margarita n'eut pas le temps de se redresser, que sept hommes en armes, la tête enturbannée, entouraient déjà la modeste bastide de pierres sèches.
Une silhouette blanche, le visage voilé, montant un cheval gris, semblait diriger du doigt et de la voix la petite troupe qui s'activait à rassembler les moutons.
Alertée par les cris, Margarita s'approcha, saisie par la taille, elle fut hissée sur la croupe du cheval, bâillonnée et emportée morte de frayeur.
Lorsque enfin on lui dégagea la vue, la nuit était tombée et seules les flammes hautes d'un grand feu éclairaient la scène. De grands hommes au teint basané parlant une langue inconnue rôtissaient de la viande, alors qu'elle était étendue sur un tapis près d'une femme vêtue de blanc à la voix caressante :
« Je suis Naïma. Nous ne te voulons aucun mal, mais nous avions faim mes hommes et moi. Qui es-tu ? »
Margarita raconta son histoire, qui parut attendrir Naïma la Maure.
« Pour notre sécurité, je ne peux te relâcher. Écoute-moi, ce soir nous descendrons vers la mer, pour rejoindre nos felouques, et de là notre pays vers Cordoue... Viens avec moi, tu seras bien traitée; je n'ai pas d'enfant et je ferai de toi ma fille si tu le veux. » Margarita accepta de suivre sa nouvelle destinée.
Puis commença la longue descente nocturne vers la côte, au travers des vallons boisés.
Parvenus aux premières lueurs du jour dans la sombre vallée du Malvans, les Sarrasins tombèrent dans une embuscade tendue par les hommes de Guillaume de Gruetta seigneur d'Antibes.
Bien peu en réchappèrent. Naïma et quelques fidèles rebroussèrent chemin vers les collines.
Blessée, Naïma, avant de rendre le dernier soupir, confia à sa captive le secret de la cachette du trésor de la Maure, où s'entassait le fruit des razzias opérées sur la côte depuis des décennies.
« Garde-le pour toi et sois riche et heureuse, comme j'aurais souhaité le devenir ; j'étais comme toi bergère dans une île de soleil au large de Barcelone, avant de devenir la favorite puis la veuve d'Ibrahim, le célèbre chef sarrasin qui mit à sac les côtes de Toulon à Menton. Toutes ces richesses sont à toi, fais-en bon usage ! »
Libérée, Margarita regagna Saint Jeannet, oublia son aventure et reprit sa pauvre existence entre son troupeau et sa petite famille adoptive.
Quelques années plus tard, à l'âge où l'on se marie, la jeune fille ne trouvait aucun parti soucieux de s'intéresser à une souillon sans dot ni espérances.
C'est alors qu'elle se souvint du trésor de la Maure et des dernières paroles de Naïma.
Margarita en retrouva une partie, qui lui permit tout de même d'acquérir les grasses terres du bord du Var; le reste du trésor dort encore sous les chênes de la colline de la Maure.
Devenue riche, honorée, anoblie du titre de ses terres, Margarita Trastour, baronne des Pugets, épousa en grande pompe le 21 juin 979, dans la petite église de Saint Jeannet, Arnulf Ruffi fils du seigneur de Cagnes.
L'oncle Raymond, la tante Marie, ses frères et sœurs, les larmes aux yeux, alors que les cloches carillonnaient d'allégresse, accompagnèrent le cortège nuptial jusqu'à la place du marché, où un banquet devait réunir tous les habitants du village.
Arnulf et Margarita eurent beaucoup d'enfants, ils vécurent longtemps heureux, entourés de l'estime et de l'affection de leurs proches et de leurs sujets.
Aujourd'hui les quartiers de la Maure et de la Baronne, sur la commune de la Gaude, perpétuent encore le souvenir légendaire de la pastourelle du Suy Blanc.
EDMOND ROSSI
EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...
De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors historiques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.
Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.
Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.
La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.
Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr
avec possibilité d'y être commandé.
Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr
19:06 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)