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16/01/2015

LE BROC : 700 BAGUES D’OR, EMPORTÉES PAR DES PILLARDS

LE BROC, LE VILLAGE.jpg

Il-y a plus de trois siècles, Le Broc était un village important qui comptait cinq fois plus d'habitants qu'aujourd'hui. Mais ce n'était pas un village heureux, Il débordait de soldats, de gendarmes et de douaniers qui avaient transformé ce ravissant endroit en véritable citadelle pour se défendre contre les troupes piémontaises qui campaient aux alentours.

Un jour de 1704, les troupes françaises du Broc, commandées par le capitaine de La Combe, surprirent et pillèrent le village de Bouyon, Mal leur en prit. Car peu après, les milices de Bouyon et les Piémontais franchirent le Var et I'Estéron pour lancer une opération punitive mémorable contre les Broquois, Le capitaine de La Combe fut obligé d'abandonner le village. Il recula avec ses hommes vers Saint-Jeannet et Saint-Paul,

Et débuta un véritable carnage. Un document de l'époque témoigne: « Ce fut pour lors que ce pauvre lieu fut livré au pillage et qu'on y exerça des cruautés inouïes, jusque-là que de battre les prêtres à grands coups de bâton et qu'on vit les filles sortir des fenêtres pour éviter d'être violées, On n'entendait plus de toute part que plain­tes, pleurs, lamentations et gémissements. »

Les vainqueurs ne se contentèrent pas de ces mauvais traitements, ils firent bombance avec les victuailles trouvées dans les maisons. Ils ne mangèrent pas moins, dévorèrent et consumèrent les provisions des habitants et firent une dépense pour le moins de 5.000 livres ».

A ce malheur s'en ajouta un autre. L'ordre vint du gouverneur de Nice «portant que la communauté de ce lieu du Broc paiera douze mille écus de contribution ». Une somme astronomique qui devait laisser le village exsangue. On eut recours à des moyens assez durs. « Les uns furent emprisonnés, les autres furent efforcés de courir de jour et de nuit sur la glace et dans le froid d’un côté et d'autre pour trouver de l'argent ».

Finalement, les pillards repartirent en emportant pas moins de 700 bagues d'or, 5 croix d'argent, 2 croix d'or, 5 cordons d'argent, 4 pendants d'oreilles, 2 cuillers d'argent, 2 fourchettes d'argent.

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, une gelée tardive détruisit presque toute la récolte d'olives. Les villageois adressèrent alors une requête "au Roy notre grand monarque, se prosternant très humblement sur nos faces devant, le trône de sa sacrée majesté» pour l'implorer de jeter sur eux des regards de clémence."

Après 1760, la situation politique évolua. Le Broc perdit son prestige, mais gagna le bonheur de vivre, ce qui est beaucoup mieux.

 

Pour connaître l’Histoire du Broc et des villages voisins lire « Histoire et légendes des balcons d’Azur ». Directement chez vous dédicacé par l’auteur en contactant :

edmondrossi@wanadoo.fr

04/12/2014

A SAINT LAURENT DU VAR, LA SAGA DE LA CULTURE DE L’OEILLET

LA CULTURE DE L'OEILLET.jpg

Dès  le dix-huitième siècle le climat méditerranéen permet une culture originale et inattendue qui connaîtra un essor à Saint Laurent. L’Anglais Smolett indique en 1764 :" que les roses et les oeillets sont expédiés à Turin, Paris et même Londres. On les emballe dans une boite de bois, pressés les uns contre les autres, sans leur faire subir aucune préparation. La personne qui les reçoit coupe le bout des tiges et les plonge pendant deux heures dans de l’eau vinaigrée, ce qui leur conserve leur fraîcheur et leur beauté."
En s’installant vers 1787 dans le nouveau faubourg de Nice, loin de la "Vieille Ville", dans le quartier de Croix de marbre, les Anglais construisent en bordure du front de mer, des villas entourées de vastes jardins exigeant une production importante d’arbres, d’arbustes et de plantes d’ornement. C’est donc pour un débouché local que la Côte a constitué son premier patrimoine horticole.
Les moines du monastère de Saint-Pons à Nice cultivent, dès  1870, 4000 plants d’œillets pour alimenter le marché niçois.
L’œillet crevard, cultivé alors, doit son origine à un oeillet importé d’Italie peut être dès  la fin du Moyen Age.
Après la deuxième guerre mondiale, la Côte d’Azur abandonne la recherche de nouvelles variétés pour se lancer dans la culture massive d’un oeillet d’origine ligure, dont le chef de file est l’Anita résistant aux parasites. Sa culture en plein air nécessite l’installation de tuteurs et de fils de coton. Parfois un abri sommaire de paillasson de canisses protége des températures basses de la nuit hivernale. Des hybrideurs ont su, après plusieurs générations, créer ces variétés d’œillets dit "Niçois" qui ont fait le renom de la production azuréenne appréciée par la clientèle.
L’œillet Américain est une nouvelle spéculation horticole sur la côte. Sa culture ne remonte guère qu’aux années cinquante mais elle a pris depuis une très grande importance. Elle possède un gros avantage économique du fait que la production est totalement effectuée sous serre.
Le terroir horticole laurentin, juxtapose les deux types d’horticulture les plus caractéristiques de la Côte d’Azur : à flanc de coteau des cultures en plein air et, sur les dernières pentes adoucies, ainsi que dans une étroite zone de plaine, une production intensive sous serre et plus rarement en plein air.
Trois âges, trois étapes d’une évolution se trouvent encore représentés à Saint Laurent, d’abord l’horticulture de plein air et la culture des plantes à parfum, relayée ensuite par l’horticulture plus spécialisée et plus intensive et très souvent sous serre. L’urbanisation du terroir chasse progressivement, et définitivement, les horticulteurs des meilleures régions de culture.

Retrouvez les plus belles pages du passé de Saint Laurent du Var chez vous, en commandant le livre "Un Peu d'Histoire de Saint Laurent du Var" dédicacé. Pour en savoir plus contactez:

edmondrossi@wanadoo.fr

04/07/2014

L'OLIVIER, UN ARBRE SACRÉ PORTEUR DE RICHESSES

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L'olivier fait partie intégrante du paysage local qui, sans lui, perdrait toute authenticité pour se réduire à une rocaille aride et misérable. D'où vient ce bel arbre "vieux comme le monde" ? Asie, Crète où il apparut sans doute 3000 ans avant J. C. ? Il fut introduit ici par les Grecs de Phocée, fondateurs de Marseille, vers 600 av. J. C. . Mais pourquoi lui accorde-t-on tant d'importance et de symbolisme ? Peut-être trouve-t-on la réponse dans la mythologie grecque où il devint le symbole de la victoire mais aussi de la paix.

Le rameau d'olivier apporté par une colombe à Noé annonce la fin du déluge. Pour l'Islam, l'olivier est l'arbre central, "l'axe du monde", le symbole de l'homme universel.

Depuis l'Antiquité, l'huile d'olive sert aussi de produit de beauté pour les belles élégantes et de médicaments dans de nombreuses applications thérapeutiques. L'olivier ne fait pas que donner de l'huile, généreux il permet d'utiliser son bois, ses feuilles, ses résidus, noyaux et grignons, moyennant certaines préparations il nourrit, permet de se laver, s'équiper, se chauffer, s'éclairer, se soigner.

L’olivier offre ses fruits, accommodés  pour la table ou pour huile. Dans les Alpes-Maritimes, nous privilégions le fruit du cailletier, la "nousta" dite aussi "olive de Nice". C'est une olive à chair ferme, qui se conserve longtemps dans la saumure. Elle est récoltée par gaulage de la fin novembre à la fin avril. Les plus grosses sont salées, les autres vont au moulin.

Certains cailletiers millénaires atteignent dans le Pays niçois de très grandes dimensions (15 m). Plus de quatre cents oléiculteurs ont obtenu le label de qualité "Olive de Nice", les oliviers centenaires donnent des récoltes plus régulières et des fruits plus charnus et de meilleure qualité. L’olivier est un élément essentiel du paysage depuis la mer jusqu'aux contreforts des Alpes (700 à 800 m).

Dans les Alpes-Maritimes il ne reste aujourd'hui que 6000 ha des 20 000 complantés recensés en 1892, sur les 600 à 700000 oliviers, un tiers subsiste.

Les atouts de cette branche d'activité sont pourtant considérables car la France importe 25 à 30000 tonnes d'olives de table chaque année et n'en produit que 4000. L'olive de Nice peut donc réellement trouver sa place.

Dans le passé, l’huile d’olive faisait vivre Nice, plaque tournante du commerce méditerranéen. Grâce à une politique de stockage et de transformation, impulsée par les habiles courtiers de 67 maisons de gros, la cité rivalisait avec les ports de Gênes, Barcelone et Marseille.

138 moulins tournaient dans les Alpes-­Maritimes, il en reste 30 ! Tonneliers, portefaix s’occupaient autour du port et du commerce de l'huile, en plongeant des racines dans le terroir. Cette situation perdurera jusqu'à la veille de la dernière guerre.

Aujourd'hui quelques 3 000 oléiculteurs, agriculteurs ou résidents ruraux, continuent de produire une huile d'olive de qualité, selon un processus millénaire. Sachez enfin que les Français consomment un demi-litre d’huile d’olive par an et par habitant contre six litres pour un Tunisien, neuf pour l'Espagnol et l'Italien et dix pour le Grecs.

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