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12/08/2012

SAINT LAURENT DU VAR: LES TUMULTUEUX PÉLERINAGES DE LA SAINTE PÉTRONILLE A LA BARONNE

LA CHAPELLE SAINTE PETRONILLE.jpg

Le pèlerinage annuel de la Sainte Pétronille fut inauguré au début du XVe siècle. Les paroissiens de Saint Jeannet, de La Gaude et de Saint Laurent s'y rendaient simultanément le 31 mai.

Ces manifestations, pieuses à l'origine, dégénérèrent à la longue. Ainsi on rapporte qu'un habitant de la Gaude, J.B. Bérenger, y fut tué d'un coup de fusil le 31 mai 1763, au cours d'un de ces pèlerinages où le petit vin du lieu coulait à flot et où les rixes éclataient pour le moindre prétexte. Les désordres se perpétuèrent chaque année, enfin, une bataille rangée en clôtura la série le 31 mai 1821.

Cette violente bagarre dressa les pénitents de La Gaude contre ceux de Saint-Laurent. Voici la relation des faits telle que l’évoque une chronique de l’époque.

« Tout à coup, lanternes et bâtons processionnaux volèrent en éclats, les robes blanches furent réduites en lambeaux et, de part et d'autre, on reçut maints horions. L'issue de la lutte resta d'ailleurs indécise. Les pénitents de Saint Jeannet avaient assisté, impassibles, à cette rixe homérique, dont le mobile résidait dans une mesquine question de lucre. Le curé de Saint-Laurent, sous prétexte que la chapelle se trouvait sur sa paroisse, avait entendu s'approprier, cette année-là, le produit total des évangiles que les prêtres des trois paroisses s'étaient toujours partagé jusqu'alors. » 

Les pèlerins de La Gaude, à la suite de cette fâcheuse aventure, ne s'y rendirent plus et les Frères blancs de Saint Jeannet résolurent, par un commun accord, de transférer le culte de Sainte Pétronille sur leur propre territoire, en faisant agrandir la chapelle Saint-Antoine.

Aujourd’hui, au quartier de La Baronne, sur la partie laurentine, la Chapelle Sainte Pétronille se dresse sur une éminence, à quelques dizaines de mètres du CD 2209.

Cette annexe du prieuré de La Gaude dépendait du Chapitre de Vence. Elle possédait en  1719 un tableau représentant la Vierge tenant l'enfant Jésus, en dessous, Sainte Pétronille et Saint Jean Baptiste. Comme bien de l'Eglise elle fut confisquée au moment de la Révolution, elle était jusqu'alors un lieu de pèlerinage très fréquenté le 31 mai par les paroissiens de Saint Jeannet, La Gaude et Saint Laurent.

L'actuelle Chapelle a été l'objet d'une restauration malheureuse en 1960 à l'initiative

de l'Abbé Isnardy, ayant perdu de ce fait, excepté le toit, tout caractère d'authenticité.

Ce bâtiment reste le seul témoin des tumultueux pèlerinages d’antan où de farouches  ambitions  communautaires annihilaient les vertus lénifiantes de la prière.

 

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr

04/08/2012

SAINT LAURENT DU VAR: LES GUEYEURS UNE TRADITION HISTORIQUE

GUEYEUR DE SAINT LAURENT.jpg

A l’origine Saint Laurent du Var fut bâti au bord du Var pour en assurer la traversée.

Rappelons que déjà en 1005 l’abbé de Saint Véran reçut une habitation dans un hameau dénommé Varum, sur la rive droite du fleuve, où Saint Laurent s’est installé par la suite.

Au XII ème siècle un ermite se rendait chaque année sur les bords du Var avec deux chevaux pour faire passer les pèlerins se rendant à l’abbaye de Lérins.

La création d’un hospice confié à des religieux va poursuivre cette coutume pendant les siècles suivants jusqu’au XV ème siècle. « La barque de l’hospice » assurait alors le passage d’une rive à l’autre du Var.

Lorsque Saint Laurent est repeuplé, après la peste, en 1468 par son seigneur l’évêque de Vence Raphaël Monso désireux de garantir la sécurité du gué, obligation est faite aux nouveaux venus, de tenir une barque sur le Var pour en assurer le passage. Ces premiers gueyeurs laïques, dénommés « Riveraschi », vont s’organiser en corporation et maintenir leur activité jusqu’au XIX ème siècle.

Les gueyeurs disparaîtront lorsqu’un pont traversera enfin le fleuve de manière définitive en 1864. Ils avaient été durant plus de huit siècles les maîtres du fleuve.

Laissons le voyageur anglais Smolett les décrire au XVIII ème siècle: «Au village de Saint-Laurent, il y a une équipe de passeurs toujours prêts à guider les voyageurs dans le passage de la rivière. Six de ces hommes, les pantalons retroussés jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main, prirent soin de notre voiture et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord.»

Papon, dans son «Voyage en Provence», de préciser : «... si l'on ne passe (le Var) ni en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre».

Aujourd’hui le souvenir des gueyeurs se perpétue dans le Vieux Village par une modeste rue portant leur nom, elle relie la place de la Fontaine à la rue des Remparts.

Récemment, en 2000, un rond point au carrefour des rues du 11 novembre, du Point du Jour et de l’Ancien Pont s’est vu paré d’une sculpture représentant une voyageuse à califourchon sur le dos d’un de ces porte-faix, acteurs glorieux de l’Histoire de la cité.

Saint Laurent du Var possède, grâce aux gueyeurs, un patrimoine original, unique en France.

Ces données historiques fondées sur la tradition locale ne peuvent négliger le plus illustre des gueyeurs, leur patron Saint Christophe, dont la fête est célébrée en août grâce au « Comité de sauvegarde du vieux village de Saint Laurent du Var. »

Pour la septième année le 11 août, ce même Comité vous invite à participer aux diverses festivités qu'il organise à la gloire des célèbres gueyeurs.

Edmond ROSSI

http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr

29/07/2012

SAINT LAURENT DU VAR: L’INSALUBRITÉ DES BORDS DU VAR, SOURCE DE DIVERSES MALADIES

L'EAU COURANTE APPARAIT A LA FONTAINE DU VILLAGE.jpg

L’estuaire marécageux du Var a été de tout temps un site insalubre. Le quartier des Paluds rappelle cette ancienne menace permanente.

Dans un rapport de 1862, le médecin chef du Conseil Général signale :« Au mois de mai 1862, six cas de suette miliaire se sont déclarés en quelques jours au quartier de Bellet inférieur, commune de Nice. Il n'y a pas eu de décès. Mais à l'Ouest, sur la rive droite s'exécutent en ce moment les travaux d'endiguement du Var, donnant lieu à toutes sortes d'exhalaisons miasmatiques. C'est à ce foyer d'infection qu'il faut nécessairement rapporter les suettes miliaires, les fièvres typhoïdes, les fièvres intermittentes, maladies engendrées par les émanations délétères qui s'échappent des eaux putrides et stagnantes, ainsi que des terrains fangeux mis à découvert.

Cette appréciation des causes morbides se confirme par l'observation que le bourg de St-Martin du Var a été soumis aux mêmes calamités.

Aux bords du Var, on constate encore tous les jours des fièvres intermittentes et des accidents typhiques qui paraissent devoir se maintenir à l'état endémique faute d'endiguement. »

Le médecin fait le tableau de l'état de santé du département et souligne les fièvres qui sévissent dans les Alpes-Maritimes c'est-à-dire la malaria dans la plaine du Var ou  paludisme.

La typhoïde fait partie des maladies étroitement liées à l'hygiène.

La contamination se fait par ingestion d'eau souillée ou plus fréquemment d'aliments pollués. Dans le passé, certains cas sont signalés  dans les villages du bord du Var dont Saint Laurent.

Les symptômes sont après une période d'incubation les fièvres, diarrhées, vomissements. C'est pourquoi souvent les textes anciens font état des fièvres nombreuses, surtout dans les zones où l'eau stagnante était bue par les habitants.

 

Rappelons que le choléra était apparu en 1835 à Nice, où deux personnes occupées au nettoyage du port en meurent le 23 juin. Le magistrat de santé exclut qu'il y ait eu contagion avec deux navires en quarantaine et préfère parler des "miasmes" qui se sont propagées vers le bagne de Villefranche (un des morts était un forçat).

Au début du mois de juillet les forçats sont transférés au lazaret où l'on relève 110 cas sur 600 personnes et 62 décès, dont 48 forçats. A Nice entre juillet et septembre il y eut 401 décès.

 

Ces chiffres sont peu élevés pour la population de Nice (26.000 habitants) mais concentrés sur une faible durée, (1835-1838 ) ce qui frappe l'esprit des habitants.

En France, du fait de l'importance de l'épidémie, un cordon sanitaire a été établi dès  1834 à Saint Laurent. C'est ce qui arrêta lord Brougham qui désirait venir à Nice, lui fit rebrousser chemin jusqu'à un petit village de pécheurs, Cannes, qui le séduisit.

Il y attirera toute l’aristocratie européenne.

  

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

 Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

 Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

 Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

 Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

 Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr