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17/11/2009

LE COMITÉ FNACA DE SAINT LAURENT DU VAR

LE COMITÉ FNACA (20-10-1977).jpg

Bref historique du Comité FNACA de

Saint Laurent du Var,

le premier créé dans notre département

 

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Le 21 mai 1961, une amicale des anciens du contingent voit le jour avec une vingtaine de démobilisés.

Le 11 novembre suivant ils seront une trentaine à entourer Messieurs  Olivieri et Ferraretto pères de deux de leurs camarades morts en Algérie. Ils honoreront leur mémoire devant le monument aux morts de la commune. L’amicale y dépose sa première gerbe.

Sur le plan revendicatif, alors que les combats se poursuivent, l’amicale réclame la paix en Algérie et la carte du combattant pour les démobilisés.

Malgré les intimidations policières et les menaces de l’OAS une réunion d’information se tient présidée par Maurice Sicard dirigeant national de la Fédération Nationale des Anciens d’Algérie, venu spécialement de Paris. A l’issue de celle ci naîtra  à Saint Laurent du Var le premier Comité de la FNAA présidé par Jean Berté (à l’époque conseiller municipal) secondé par Edmond Rossi vice-président avec comme secrétaire Guy Dégl’Innocenti.

Le dimanche 7 janvier suivant, à la suite d’une nouvelle réunion présidée par Lefèvre délégué régional FNAA venu de Marseille, décision est prise d’organiser un grand bal de solidarité le 4 février 1962, dont la recette sera intégralement répartie entre tous les jeunes Laurentins mobilisés en Algérie, 39 mandats seront expédiés à ces derniers.

La première assemblée générale du 11 mars 1962 élit le nouveau bureau avec Edmond Rossi président assisté de Guy Dégl’Innocenti, secrétaire et Georges Battaïni trésorier.

Le 18 mars 1962, à l’annonce du cessez le feu en Algérie, le Comité réunit le soir ses adhérents devant le monument aux morts pour une manifestation silencieuse.

Le soulagement qui suit la signature des accords de paix d’Evian est de courte durée, le 5 mai le Comité accompagne les obsèques de Maurice Danzi jeune laurentin assassiné par l’OAS.

Une souscription est ouverte après le plasticage du siège parisien de la FNAA le 28 mars.

Les activités du Comité se poursuivent avec un effectif de 90 adhérents : banquet du 22 mai 1962 et le gros succès des bals populaires des 14 et 15 juillet.

Le 17 octobre 1962 une campagne de pétitions pour la carte de combattant réunit  de nombreuses signatures sur le plan local.

1963 débute avec un « bal des rois » le 6 février qui regroupe plus de 300 participants et le 17 du même mois le premier congrès départemental de la FNAA se tient à Saint Laurent du Var sous la présidence de J.C. Citerne du Bureau national.

Le drapeau du Comité offert par la Municipalité est présent pour la première fois au monument aux morts. Une réunion suivie d’un repas fraternel rassemble 140 adhérents et leurs familles à Castagniers. Là se prépare le Congrès National des 30 et 31 mars qui aura lieu à Noisy le sec où la FNAA devient la Fédérations Nationale des Anciens Combattants en Algérie Maroc et Tunisie (FNACA).

Après une pause, la vie du Comité se poursuit par un brillant redémarrage le 3 février 1975.

Le dynamisme du Comité est tel qu’il accueillera le Congrès départemental le 19 octobre 1975.

Un siège local est inauguré en juin 1977 rue de l’Ancien Pont. Le 200ème adhérent est fêté en 1979 ! Développant ses activités avec succès le Comité s’installe dans son siège actuel 54 rue de l’Eglise. Suivront des années où de nombreux adhérents obtiendront la carte d’ancien combattant et le titre de reconnaissance de la nation après dépôt et le suivi de leurs dossiers élaborés par le Comité. Le 4 octobre 1987 le 16ème Congrès départemental tient ses assises à Saint Laurent du Var il en sera de même pour les 24ème et 30ème les 29 octobre 1995 et 3 novembre 2007.

Dans un souci d’efficacité le Comité de Saint Laurent va regrouper les membres de la FNACA de Carros et de La Gaude avec un total de 250 adhérents.

Durant ces années et jusqu’à aujourd’hui, l’actif Comité poursuit son action de défense et de mémoire des combattants de la troisième génération du feu sur l’initiative du président Gilbert Charbit, entouré des membres de son bureau.

15:30 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

11/09/2009

SOUVENIRS DE LA GUERRE 1939-1945 (10)

SAINT LAURENT DU VAR SOUS LES BOMBES (8).jpg
TÉMOIGNAGE DE MONSIEUR ET MADAME MARIUS DANIEL

Monsieur Marius DANIEL est né dans le vieux village et Ma­dame DANIEL, née Louisette GHETTI, arriva à St-Laurent à l'âge de 4 ans; puis ses parents s'installèrent à la Baronne. Ils se marièrent en 1943 à Ste-Petronille et viennent donc de fêter leurs noces d'or.

Après son mariage, Monsieur DANIEL continua d'exercer à mi-temps son métier de coiffeur tout en consacrant le reste à aider ses beaux-parents à cultiver trois hectares, partie en produits ma­raîchers, partie en pré et arbres fruitiers. Ce pré permettait d'en­tretenir 1 ou 2 vaches dont le lait, denrée devenue précieuse du fait des restrictions, assurait pour une part le ravitaillement fami­lial en beurre et fromage et, pour le surplus, servait de monnaie d'échange contre d'autres produits rares ou était vendu au mar­ché de Nice, le long du Paillon. Donc, les produits de la campa­gne atténuaient la rigueur des restrictions mais, naturellement, l'occupation n'entraînait pas que des problèmes de subsistance et de réglementation (car il valait mieux ne pas avoir affaire aux agents du contrôle économique). Par exemple, pour se protéger des bombardements aériens, un abri avait été creusé en forme de tunnel à environ 200 m de la maison des GHETTI, sous un petit monticule, dans la propriété d'un voisin, M. PANCINI :

" Quand L'alerte sonnait, on courait s'y réfugier et on se retrou­vait à plusieurs familles, environ une douzaine de personnes dont 1 bébé, un petit garçon et notre nièce âgée de 5 ans. Quelquefois, quand on croyait qu'on n'aurait pas le temps d'aller jusqu'au «tunnel», on se réfugiait chez M. FABIO, un autre voisin dont la propriété était en face de notre maison, de l'autre côté de la route. Ce Monsieur avait construit un abri sous une large dalle circu­laire dissimulée par une tonnelle de glycine. Mais le plus sou­vent, on allait jusqu'au «tunnel» et nous y avons passé plus d'une nuit. L'intérieur en avait été plus ou moins aménagé, il y avait de la paille et des bougies ou une lampe à pétrole, qui servait quand on avait du pétrole, mais le confort laissait vraiment à désirer ".

D'autres souvenirs affluent, qui ne sont pas aussi folkloriques.

Tantôt l'une tantôt l'autre, les DANIEL se rappellent : «dans les derniers temps de l'occupation, des unités allemandes qui se re­pliaient vers l'Est passèrent une journée entière à la campagne . A la nuit tombante, ils partirent, mais le lendemain, d'autres arrivèrent également pour la journée.

"Les premiers avaient coupé les branchages des arbres pour ca­moufler leur matériel et pendant tout ce temps - c'est Madame DANIEL qui parle - "réfugiée dans le "tunnel" avec les autres, je me demandais si les allemands n'allaient pas tous nous tuer avant de partir définitivement". "Un autre jour, reprend son mari, peu de temps avant la libération, des jeunes FFI sont venus, très tôt le matin, nous prévenir que les allemands emmenaient avec eux tous les hommes qu'ils trouvaient sur leur passage et qu'il fallait se cacher" ; ce que firent Monsieur DANIEL et ses voisins. Ils échappèrent donc à la rafle.

"La dernière nuit, les allemands ont incendié le pont des Pugets. Il était en bois et ils avaient dû l'asperger d'essence car tout a flambé d'un seul coup. Vu de la chapelle, on aurait dit un feu d'artifice !".

Dernière évocation : le jour même de la libération de St-Laurent­-du-Var, donc le 27 août 1944, alors que les autres étaient encore dans le "tunnel", Monsieur DANIEL était allé cueillir des figues dans un arbre qui avait été épargné et qui surplombait la 209, au pied des quelques marches conduisant à la maison. A ce mo­ment, arrive un groupe de jeunes laurentins appartenant aux FFI locales. Monsieur DANIEL se rappelle : "certains étaient à pied, d'autres avaient un vélo ou avaient pris place à bord d'une vieille camionnette. Quelques-uns étaient armés d'un revolver ou d'un fusil. Ils ne se sont pas arrêtés, mais me voyant dans le figuier, ils m'ont crié que St-Laurent était libérée et que les Canadiens les suivaient. C'était vrai et les premiers sont arrivés quelque temps après". Pourtant, Madame DANIEL ne fut pleinement rassurée

Evidemment, Madame DANIEL ne pouvait pas le savoir mais c'est exactement ce que les Allemands tentèrent, avec quelque succès, quelques mois plus tard et sur une bien plus grande échelle, dans les Ardennes belges.

qu'après avoir constaté qu'il s'agissait bien de soldats alliés et non d'une arrière-garde allemande "déguisée" pour tromper la population.

Poursuivant leur route, les FFI se heurtèrent, environ 1 km au delà de la propriété, à un groupe de 12 hommes composé d'un sous-officier allemand et de 11 soldats d'origine polonaise. Le gradé n'était pas disposé à se rendre mais quand il donna l'ordre de tirer sur les français et alors qu'il s'apprêtait à le faire lui-même, ses hommes l'abattirent avant de se rendre aux FFI. Ces derniers, les conduisirent dans la cour des GHETTI où leurs ar­mes furent déposées, en attendant que les premiers éléments al­liés arrivent et prennent le contrôle de la situation. Il fallut en­suite enterrer l'allemand et comme personne ne voulut que ce fût dans sa propriété, on finit par lui donner une sépulture au bord du Var, en contrebas de la 209, dans une tranchée bordée de ro­seaux que les allemands avaient creusée quelque temps aupara­vant sans jamais l'utiliser. Ce qui rend ce souvenir encore plus poignant, c'est que bien des années plus tard, des civils allemands qui étaient venus, avec l'accord des Autorités Françaises, pour exhumer le corps, repartirent sans en avoir trouvé la moindre trace. Personne n'a jamais su ce que sont devenus les restes du malheu­reux. Cinquante ans après cet événement, Monsieur et Madame DANIEL le regrettent sincèrement. Mais c'était la guerre et rien, ce jour-là, n'aurait pu les empêcher de participer à la liesse géné­rale.

 

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 « Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire » ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulière­ment capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

 

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17:32 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

31/07/2009

FÊTE DES GUEYEURS

FETE DES GUEYEURS 2009.jpg

LES GUEYEURS, UNE TRADITION HISTORIQUE ORIGINALE

 

A l’origine Saint Laurent du Var fut bâti au bord du Var pour en assurer la traversée.

Rappelons que déjà en 1005 l’abbé de Saint Véran reçut une habitation dans un hameau dénommé Varum, sur la rive droite du fleuve, où Saint Laurent s’est installé par la suite.

Au XIIè siècle un ermite se rendait chaque année sur les bords du Var avec deux chevaux pour faire passer les pèlerins se rendant à l’abbaye de Lérins.

La création d’un hospice confié à des religieux va poursuivre cette coutume pendant les siècles suivants jusqu’au XVè siècle. « La barque de l’hospice » assurait alors le passage d’une rive à l’autre du Var.

Lorsque Saint Laurent est repeuplé en 1468 par son seigneur l’évêque de Vence, Raphaël Monso, désireux de garantir la sécurité du gué, obligation est faite aux nouveaux venus, de tenir une barque sur le Var pour en assurer le passage. Ces premiers gueyeurs laïques, dénommés « Riveraschi », vont s’organiser en corporation et  maintenir leur activité jusqu’au XIXè siècle.

Les gueyeurs disparaîtrons lorsqu’un pont traversera enfin le fleuve de manière définitive en 1864. Ils avaient été durant plus de huit siècles les maîtres du fleuve.

Laissons Smolett les décrire: «Au village de Saint-Laurent, il y a une équipe de passeurs toujours prêts à guider les voyageurs dans le passage de la rivière. Six de ces hommes, les pantalons retroussés jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main, prirent soin de notre voiture et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord.»

 Et Papon, dans son «Voyage en Provence», de préciser : «... si l'on ne passe (le Var) ni en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre».

Aujourd’hui le souvenir des gueyeurs se perpétue dans le Vieux Village par une modeste rue portant leur nom, elle relie la place de la Fontaine à la rue des Remparts.

Récemment, en 2000, un rond point au carrefour des rues du 11 novembre, du Point du Jour et de l’Ancien Pont s’est vu paré d’une sculpture représentant une voyageuse à califourchon sur le dos d’un de ces porte-faix, acteurs glorieux de l’Histoire de la cité.

Saint Laurent du Var possède, grâce aux gueyeurs, un patrimoine original, unique en France.

Ces données historiques fondées sur la tradition locale ne peuvent négliger le plus illustre des gueyeurs, leur patron  Saint Christophe, dont la fête est célébrée en août grâce au « Comité de sauvegarde du vieux village de Saint Laurent du Var. »

Pour la quatrième année le 8 août, ce même Comité vous invite à participer aux diverses festivités qu'il organise à la gloire des célèbres gueyeurs.  

 

Edmond ROSSI

18:46 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire