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25/09/2007

LE GUE A LA CHARGE DE LA COMMUNAUTE

Du XIème au XVème siècle, « la barque de l'hospice » assurait le passage d'une rive à l'autre du Var. Après les terribles pestes de 1446 et 1467, la bourgade de Saint-Laurent était « déshabitée, inculte et son hospice abandonné .» Attirées par le passage du Var, des bandes de brigands fréquentaient les parages pour y détrousser les voyageurs. Mg. MONSO, évêque de VENCE, décida de repeupler le village pour garantir la sécurité du gué, Il concéda le 16 février 1468 « à LAZARE et BERTIN BRUCCHI d'ONEGLIA et d'autres particuliers, le territoire d'AGRIMONTIS (pas encore Saint-Laurent) jusqu'à CAGNES, l'hôpital de Saint-Laurent avec toutes les maisons, labours, herbages, pâturages bois et forêts, moyennant une redevance de 250 petits florins, non compris les lods et les dîmes, la juridiction, le domaine direct sur quelques biens, avec obligation pour les emphytéotes de tenir barque sur le Var .» Ces passeurs s'appelaient des « RIVERASCHI »; il leur fut adjoint des gens de justice pour interpeller les malfaiteurs passant le Var pour se réfugier dans le Comté. Les « riveraschi » étant assez indépendants, en 1472, les consuls, de NICE se plaignirent à l'évêque de ce que les piquets indiquant le gué avaient été déplacés sans qu'ils en eussent été informés. Du fait que le Comté n'était plus terre de Provence, les nouveaux habitants de SAINT -LAURENT prétendirent ne plus passer gratuitement les Niçois, réclamant ainsi l'abolition des anciens privilèges. Après arbitrage, les Consuls de la communauté renaissante furent condamnés en 1480 « à entretenir pour l'usage des pèlerins un hospice de 9 lits » puis en 1483 « à le faire administrer par trois frères assistés de trois religieuses » . Les Laurentins protestèrent auprès du pape et eurent satisfaction puisque les biens propres à l'évêque furent ramenés « à 25 fesserez de vignes, un verger, six seytines de près. une maison .» Ils obtinrent réduction « du cens, réglementation plus libérale de la dîme, avec exemption pour le lin et le chanvre destinés à l'hospice et nécessaires à l'entretien du linge et de la barque .» Mais l'entretien de l'hospice leur fut confirmé à leur charge comme utile à l'Eglise. Le 29 septembre 1485 « la servitude du bac est maintenue à perpétuité, avec obligation pour la communauté d'avoir des nautoniers fidèles qui doivent passer marchandises et animaux gros et petits, sans aucun paiement, pas même de présent ni aumône, le tout sanctionné par une amende de dix livres couronnes .» Enfin, en période de crue et si la barque était ramenée sur la berge, il était prévu la plantation d'une pierre du côté de Saint-Laurent, afin d'en indiquer le gué. En 1560, à la suite des guerres d'Italie, Saint-Laurent, dévasté alternativement par les Suisses de Charles Quint et les bandes noires de François 1er, refuse le service de ses passeurs. Pour que le bac reprît du service, l'évêque de Vence dut verser à l'hospice la dîme reçue pour l'église de Cagnes. Vence eut, de 1560 à 1576, un évêque nommé GRIMALDl, venant du diocèse de NICE; durant cette période de troubles des Guerres de Religion, celui-ci décida d'abandonner en 1566 à la Communauté laurentine les droits et avantages que le chapitre y possédait, ceci en témoignage de gratitude pour « les services rendus .» En 1574, cette disposition reconnaissante était remise en question et annulée par un édit royal provoqué par les prélats de Vence (!). Le clergé désirant surveiller davantage la gestion consulaire de 1 'hospice obtint en 1668 la création d'une commission composée « du prieur, des conseillers modernes (?) et d'un particulier nommé par l'évêque.» L 'hospice, baptisé désormais Hôpital Saint-Jacques, offrait un dortoir avec 4 lits et deux chambres d'un lit. Moyennant un logement et un champ contigu, « l'Hospitalier » devait « transporter les pauvres infirmes ou malades jusqu'au lieu le plus voisin », Nice ou Cagnes selon le cas. Une nouvelle réglementation fut mise au point à NICE le 22 mai 1717. Les Gaïeurs furent autorisés à « planter en terre sarde les piquets destinés à amarrer la barque .» Plus tard, cet accord fut annulé en 1751, les Niçois n'accordant l'autorisation qu'aux consuls et non aux passeurs; à la suite de quoi le roi ordonna à Mr. d'EUZIERE, consul, d'aller à Nice demander « l'autorisation de planter le poteau et convenir du lieu de sa reposition .» Remplacement du bac en 1740 par la communauté moyennant une somme de 320 livres et en fournissant le bois: les dimensions sont de « quatre pans et demi de hauteur, trente six de long, onze de largeur dans le fond et treize à la partie supérieure .» Le constructeur livrera une embarcation « bien goudronnée et carafactée, avec ses pontes, argues, mâts, gouvernail et tous autres accessoires .» Le 24 mai 1760, le capitaine COUSTON, du bataillon de Béziers en garnison à Antibes, se plaint aux Consuls de Saint-Laurent de la désertion de ses troupes facilitée par les passeurs laurentins. « Je vous pris d'ordonner aux gaïeurs du Var de ne pas passer ni favoriser le passage de la dite rivière à aucun soldat ni sergent du bataillon. J'ai été informé qu'on avait passé bien des militaires ayant présenté des congés faux .» Le capitaine achevait dans un bel élan patriotique. « Vous con­naissez trop la conséquence de ces abus pour ne pas vous prêter avec soin à y porter remède .» Vers 1758, à la suite des ravages de la guerre, l'hospice dut être réaménagé « le local primitivement réservé à cet usage ayant été détruit en partie par l'ennemi .» A cette époque, les malfaiteurs étaient échangés au milieu du fleuve. Ainsi en 1762 « la maréchaussée recevra du Secrétaire du Sénat de Nice, dès que le temps le permettra, au milieu du gros bras, BORELLI, condamné à mort par la justice de Marseille avec le tourment de la roue .» Il est également demandé aux passeurs d'aider la justice. Comme en 1749 « ordre est donné aux gaïeurs de prêter main forte au sieur BERNARD, argousin des galères du Roi de Sardaigne, qui court après un esclave turc .» A la suite de la visite à Saint-Laurent d'une commission chargée d’étudier des problèmes de rectification de frontière, les Consuls se plaignent de la servitude occasionnée par l'entretien de la barque par la communauté. Il en sera tenu compte. Au traité de TURIN du 26 mars 1760, un droit de péage sera institué pour certains voyageurs et seront diminués les prélèvements de l'évêque de Vence. En contre-partie de ceci « destiné à faire cesser les abus et prévenir les accidents qui surviennent chaque jour par rapport au passage du Var », la communauté devra: 1) Assurer le rétablissement du poteau indicateur et de la barque. 2) S'engager à « nommer 12 gaieurs, les plus propres et les experts dans cette fonction .» 3) Placer et ce, dès le lever jusqu'au coucher du soleil, quatre gaïeurs, deux sur chaque rive, pour indiquer fidèlement le gué aux passants. 4) Effectuer le sondage quotidien des différents gués qui devront être jalonnés de piquets, auxquels seront attachées des fascines. 5) Obliger les gaïeurs à être toujours vêtus décemment de caleçons ou ceintures, avec interdiction de passer des voyageurs lorsqu'il y aura danger. 6) Maintenir le droit de passage gratuit pour les pauvres et pèlerins. 7) Fixer un salaire plafond pour les gaïeurs « de six sols argent de France, même lors des plus grandes crues, y compris le passage de la barque qui doit rester gratuite .» Il est douteux de supposer toutes ces règles respectées. En effet, si l'on se rapporte à la relation du « Voyage en Provence » de PAPON, il est mentionné « que si l'on ne passe le Var en voiture, ni à cheval, on s'assied sur l'épaule de deux hommes qui se tiennent l'un contre l'autre .» Le 16 août 1789, pour surveiller la frontière sarde au début de la Révolution, une milice bourgeoise fut levée à Saint-Laurent. Sa mission était « de protéger le village placé sur la grande route et sur le seul passage de France en Italie .» Le commandement fut confié à un dénommé RISSIER, chevalier de l'ordre de Saint-Louis. Chaque garde portait la cocarde tricolore et assurait à tour de rôle la surveillance du passage. La suppression des corporations entraîna nombre d 'habitants à devenir « passeurs .» Bien que le métier « fut considéré comme pénible et dangereux, ceux qui échappent à la fureur des flots sont atteints au bout de quelques années de maladies aiguës qui les portent au tombeau à la fleur de l'âge .» Aussi, en 1791, le courrier resta souvent en souffrance sur les bords du Var. Par des « grèves-surprises » les passeurs professionnels protestaient contre la concurrence et refusaient de transporter trois fois par semaine postillons et malles pour la somme de 24 livres. Le Directoire du Var félicita la garde laurentine, mais celle-ci demanda à être dégagée de ses fonctions « les travaux des champs était abandonnés depuis 2 ans .» Un détachement de la garnison antiboise prit la relève, secondé par des volontaires marseillais. Ces derniers, au grand désespoir du Maire BELLON, injuriaient constamment les Sardes en les appelant « Aristocrates du Roi des PIAFFOUS » (?). Enfin, le 30 décembre 1792, un pont de bois fut établi par l'adjudant général MILET-MUREAU sur l'initiative du général ANSELME. Il mesurait 340 toises de long, était supporté par 118 pieds, et permettait le passage des diligences. Son existence mit fin à l'usage pittoresque de la barque et des passeurs qui 'avait prévalu durant des siècles.

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16/09/2007

SAINT LAURENT AU XVème SIECLE

Louis XI s'assurera la possession du Comté au nom du Royaume de France. Saint-Laurent était, à l'image d'autres lieux de Provence, exsangue et dépeuplé par suite des grands fléaux médiévaux qui étaient la peste, les guerres civiles, les mauvaises récoltes synonymes de famines. A court d'argent, le roi René fit effectuer l'enquête de 1471 pour lever de nouveaux impôts. Du 14 au 30 mai, les commissaires vinrent à Cagnes où ils rencontrèrent les délégués de Villeneuve-Loubet, Saint-Laurent et Biot. Les représentants des communautés villageoises prêtent serment de dire la vérité sous peine d'une amende de 25 marcs d'argent fin. Les enquêteurs leur demandent de leur montrer leur livre d'estime (cadastre) s'ils en ont un. Parfois il n'y a aucun papier, on se satisfait alors d'une estimation rudimentaire par des encoches sur un bâton ou sur les portes des maisons. Vient ensuite la liste des « ayant feu » avec le nom des chefs de famille, c'est ainsi que sont cités pour Saint-Laurent les familles BELLOCII, BERMUNDI, BRACHII ou BRACII, PRESBITERI. La population laurentine venait d'être renouvelée par des familles ligures dont les noms furent francisés par la suite. Les enquêteurs dénombrent les maisons habitées, le cheptel, interrogent les habitants sur la fertilité de leur terroir. Selon les communautés, le terrain est plus ou moins apte au labour, à la culture du blé, au pâturage, à la vigne ou même au figuier. Le plus souvent, les villageois se plaignent de l'exiguïté de leur terroir, de sa faible valeur ou de sa mauvaise situation. Les enquêteurs s'informent de la valeur de la dîme (payable à l'église), des charges communautaires vis à vis du seigneur local (albergue, cens, services en espèces et en nature, corvées, lods, treizain). Certaines communautés remettent des « cédules » aux commissaires, il s'agit de textes annexés à l'enquête sous forme de requête. Saint-Laurent y est cité: DE SANCTO LAURENCIO DIOCESIS VINCENSIS NOVITER HABITATO (De Saint-Laurent diocèse de Vence nouvellement habité). Seigneurie de l'évêque de Vence, repeuplée par acte d'habitation du 16 février 1468. Etymologie du nom: De SANTO LAURENCIO 1033, du latin LAURENTIUS, martyr du IIIème siècle. Jusque là, le village s'appelait CASTRUM AGRIMONTIS (CHATEAU d'AGRIMONT). Le nouvel hospice dédié à Saint-Laurent prévalut pour la dénomination du lieu. Il est à supposer que le « castrum agrimontis » fut détruit, comme la population locale, par les fléaux cités plus haut. Les conditions naturelles sont favorables sur la côte, le climat est doux en toutes saisons, les habitats y sont généralement regroupés en villages perchés et fortifiés dans un but défensif, les attaques venant souvent de la mer. Les habitants des côtes craignent toujours les incursions des pirates, après avoir longtemps redouté les Sarrasins. Th. CHAPPE note d'ailleurs que Saint-Laurent avait été détruit peut-être parce que le village était situé dans une zone très plate sans aucun rempart naturel. Les razzias des villages côtiers par les pirates venus de la mer étaient à cette époque une menace permanente. La population était enlevée et vendue comme esclaves quand elle n'était pas massacrée. Saint-Laurent mal protégé a peut-être connu cette terrible épreuve. Saint-Laurent est repeuplé depuis peu au moment de l'enquête, puisque son seigneur, l'évêque de Vence RAPHAEL MONSO, a passé convention avec des familles de la Riviera Ligure (ONEGLIA actuellement IMPERIA) en 1468, après la peste noire de 1446 et 1467. Les épidémies de peste noire se succédèrent au XIVème siècle et XVème siècles. Les plus connues furent celles de 1348 à 1350, celles de 1416 et de 1451 à 1470. Cette terrible maladie venue du Japon arrêta sur son passage les guerres du moment. Dans la région de Saint-Laurent il ne resta en 1348 qu'un habitant sur trois. Le malade commençait par cracher le sang, puis sortaient sur tout le corps des taches noires (d'où le nom de cette maladie}. En deux jours, c'était la mort certaine, parfois même le malade ne vivait plus que deux heures. La ville d'Avignon fut la plus atteinte. Il mourait 1500 personnes par jour. Dans l'impossibilité de les enterrer, on mettait les morts dans la rue. La communauté laurentine compte déjà 23 feux en 1471. La moyenne générale d'habitants par feu étant estimée à cinq, Saint-Laurent compte donc 115 habitants; s'ajoute à ce nombre un forfait de 30% d'exemptés soit un total de 149 Laurentins en 1471. Les exemptés se composaient de la noblesse et du clergé séculier et régulier qui ne payaient pas d'impôt foncier, ainsi que des indigents non imposables parce que sans ressource. Le clergé régulier est représenté à Saint-Laurent par l'ordre militaire des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui ont remplacé les Templiers supprimés au début du XIVème siècle et ont repris leurs biens. Les ressources de la communauté laurentine sont maigres: pas de bétail recensé; figuier, lin et chanvre utilisés par l'artisanat local, blé; labour dans le quartier voisin du MALVAN. La vigne n'apparaît qu'aux environs de VENCE et de SAINT -PAUL et peut-être modestement sur les proches collines de Saint-Laurent. Par analogie avec Cagnes (qui n'a pas connu les péripéties de Saint-Laurent), les animaux, quand ils sont recensés, comptent généralement: des vaches, des bœufs de labour, des animaux de bât (chevaux ou mules, rarement des ânes) et surtout un cheptel important d'ovins et caprins (Baillie de Saint Paul: Bêtes à laine 1471: 12.760, 1956: 314 Bêtes à comes 1471: 808, 1956: 177).  L'élevage semble avoir joué au XVème siècle un grand rôle dans le relèvement économique de la région, il a favorisé le repeuplement des villages abandonnés. Il était plus aisé de mettre des bêtes en pâture que de reconquérir des terres cultivables. Cette activité donnait lieu à une foire importante au BROC où s'établissaient, à la Sainte Luce, les transactions sur les bestiaux et les peaux. Le terrain accidenté, le manque d'irrigation (les norias viendront plus tard), l'absence d'engrais, les moyens primitifs de labour à l'aide d'une araire, entraînaient des rende­ments agricoles précaires. L'image dégagée par l'analyse de cette étude est celle d'un élevage prospère et d'une agriculture de subsistance. On note également cette constatation d'ordre général: si, au début du Moyen-age, l'arrière-pays est plus peuplé que la côte, une inversion s'opère au début du XIVème siècle (vers 1325), après la crise économique et l'épidémie de peste noire. Durant les siècles suivants, le déséquilibre entre l'intérieur et la côte ne fera que s'intensifier. En effet les chiffres de population de Saint-Laurent accusent cette progression spectaculaire: 1471: 149 h, 1765: 814 h, 1856: 1194 h, 1861: 774 h, 1911: 2205 h, 1936: 4825 h, 1946: 4006 h, 1954: 5623 h, 1962: 8136 h, 1968: 10.189 h, 1974: 15.495, 1978: 22.160 h, 2000 : 27141 h. La courbe s'inverse pour des villages comme Amirat, Bezaudun ou Coursegoules. L'exemple du relèvement démographique de Saint-Laurent au XVème siècle par l'immigration n'est pas isolé, cette situation s'amplifiera au cours du XVème siècle. Les nouvelles familles viennent surtout de la Ligurie voisine, des groupes de Gênes, Menton, Sainte-Agnès, vallée d'Oneille furent conseillés et résolurent de s'installer en Provence; ils furent pendant vingt cinq ans exonérés de charges fiscales. Les uns s'établirent au TIGNET, d'autres de la région de FIGOUNIA fondèrent MONS puis ESCRAGNOLLES, 70 familles de même origine, réoccupèrent BIOT, plus tard la GAUDE reçut un contingent important de familles génoises. Les obligations chiffrées et détaillées à l'issue de l'enquête sont exceptionnellement nulles pour Saint-Laurent du fait de son repeuplement récent. Si la redevance avait dû être acquittée, 'elle se serait composée, selon le cas, d'une certaine somme en argent (Florins) et d'une certaine quantité de produits du terroir, le plus souvent: blé, figues vertes, chanvre, lin, raisin, vin et même agneaux, chevreaux et chevaux. La dîme était obligatoire et réglée en nature. Les impôts divers dus au seigneur du lieu et à la Cour Royale étaient payés partie en argent, partie en nature. Il fallait ajouter à cela les charges dues pour frais militaires (construction de remparts) et le remboursement des emprunts souscrits par les communautés en période de calamité ou de disette. La lecture de ce document fait apparaître des charges particulièrement excessives pour les communautés. Saint-Laurent renaissant échappe pour un temps à ces pénibles exigences.

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06/09/2007

LE REPEUPLEMENT

En 1381, un niçois, Alessio Gioffredo laissa à sa mort une importante somme d'argent à l'hôpital, afin de permettre la construction d'un pont sur le Var. Mais quelques années plus tard, la dédition de NICE à la SAVOIE, séparant NICE de la Provence, devait arrêter la réalisation de ce généreux projet. Le Pont fut inachevé. En 1446, le village de ST. LAURENT baptisé alors Castrum-Agrimontis (Château-Agrimont), fut abandonné par ses habitants décimés par une effroyable épidémie de peste. St. Laurent est dépeuplé, ravagé par la peste, les inondations, les incendies des pillards (anciens mercenaires de la Guerre de cent ans) ; après ces fléaux successifs, il fallait songer à lui redonner vie. Les écrits de l'époque laissent supposer que le bourg du XIIIème siècle était situé dans l'actuel quartier des Agrimonts surélevé et à l'abri des inondations. Faute de preuve, il faut supposer que les terres désignées sous le nom d'Agrimont, longtemps désertées, reprirent naissance autour de l'Hospice situé au bord du Var au Xlème siècle, sous le nom de CASTRUM AGRIMONTIS. (Fortifié, puis détruit au XVème siècle). L 'Hospice, placé sous le patronage de Saint-Laurent prévalut; le lieu (en 1205 « Vieux Statuts de Nice ») devint l'HOSPITALE SANCTI LAURENTII DE VARO. Les évêques de Vence, seigneurs du village, résolurent le problème à leur manière, compte tenu des nécessités économiques de ST, LAURENT, village frontière commandant le passage du fleuve. Le 16 février 1468, Raphaël Monso, évêque de Vence, passa une convention avec trente familles d'Oneglia (en Ligurie). Cette convention qui porte le nom d'acte d'habitation et d'emphytéose (bail à très long terme) fut rappelé dans le traité de 1760 (Traité de Turin qui mit fin sous le règne de Louis XV à la guerre de succession d'Autriche entre les Franco-Espagnols et les Austro-Sardes). Aux termes de cette convention, les terres étaient données à ces nouveaux habitants avec, en échange pour eux, l'obligation d'assurer gratuitement le passage du Var avec une barque, de « faire traverser le fleuve aux hommes, aux bêtes sans rémunération, même à titre d'aumône, de tenir prêts pour les pèlerins et voyageurs six lits dans l'hôpital .» Les descendants de ces familles s'empressèrent d'oublier cette fameuse convention et firent payer et la traversée du fleuve et le gîte à l'hôpital.  ST. LAURENT qui prit son nom en 1480, fut entièrement reconstruit à cette époque; une activité nouvelle se développe, celle de l'extraction du sel marin, grâce à des salines installées à l'embouchure du Var.

En 1480, un nouvel hôpital dédié à St. Laurent (d'où le nom du village qu'il a conservé jusqu'à nos jours) est installé sur ces rives désolées, compte tenu des promesses oubliées des familles du lieu; cet établissement est confié à des religieux chargés s'assurer gratuitement le passage.

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