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17/01/2008

PROCÉS A PROPOS D'UN BANC D'ÉGLISE

Un procès qui devait durer treize ans s'engagea en 1769 entre le Receveur des Fermes résidant à Saint-Laurent, un dénommé DURIEU, et la Communauté Laurentine, à propos d'un banc en noyer qu'il avait fait poser dans l'église, proche de celui réservé aux âmes du Purgatoire. DURIEU avait obtenu l'autorisation du vicaire général SUCRE, du diocèse de Vence, l'installation du banc à condition « de le faire placer, dans l'endroit le plus convenable qui serait indiqué par Monsieur le Prieur.»  Les Consuls du village jugeant que l'évêque outrepassait ses droits, consultèrent un avocat du Barreau d'Aix: MOUGINS-ROQUEFORT, futur député à l'Assemblée Nationale.  Ils estimaient « que l'église, étant de très petite enceinte, le Conseil et les Marguilliers pouvaient, seuls, placer et disposer de bancs, à l'exception toutefois de celui du seigneur du lieu ».  Les représentants de la Communauté craignaient pour l'avenir, car cette exception pouvait « arroger aux Evêques de Vence le droit de disposer du temporel de l'Eglise, ce qui ne leur sera jamais accordé ».  Appuyés par leur avocat, les Consuls firent jeter le banc hors de l'église, le Receveur, furieux, s'adressa au Lieutenant du Sénéchal de Grasse, afin de maintenir ses prérogatives. Il réclamait une condamnation pour les coupables, des dommages et intérêts « pour les voies de fait subies par son banc ».  Dans sa requête, il expliquait être l'objet d'une vengeance de la part d'un débitant de tabac, un certain CASTILLON, qu'il avait fait poursuivre après que ce dernier « eut enlevé la caisse qui contenait sa recette et outragé ses filles et lui-même ». CASTILLON, étant deuxième Consul, avait « faveur auprès du juge du lieu ». DURIEU ajoutait que sa femme avait pourtant essayé d'amadouer la Communauté en laissant cent livres par testament à la Confrérie locale des Pénitents Blancs !  Convaincu, le Lieutenant du Sénéchal, par sentence du 5 juillet 1776, condamna les Consuls à faire réinstaller le banc à sa place initiale.  Les Consuls considérant « ce jugement offensant leurs principes les plus sacrés et les plus inviolables » rassemblèrent les habitants à la Maison Commune « tant à son de cloche que par la voix aiguë du valet de ville » pour discuter de l'affaire.  Après cette assemblée, la Communauté en appela au Parlement de Province, MOUGINS-ROOUEFORT déposa un mémoire rédigé par les avocats de Grasse, GASQ et GAZAN, que les Procureurs agréèrent « Vu que la sentence du Lieutenant de Grasse blessait les droits de la Communauté et les règles du droit commun ».

En avril 1778, le Premier Président, après autorisation de l'Intendant de Provence, inscrivit l'affaire au rôle de la Cour d'Appel, les Laurentins étaient sur le point d'aboutir après dix ans de chicanes.

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17:25 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

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