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05/02/2009

ANTOINE CASTILLON: CARRIÈRE D'UN INSTITUTEUR (1819-1881) 3ème PARTIE

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En 1815, l'arrondissement de Grasse, associe le retour de la Royauté à l'idée de la paix retrouvée. Anciens jacobins et bonapartistes perdent tout crédit aussitôt que le Roy renonce à inquiéter les acheteurs de biens nationaux. Les quinze années de la Restauration permettent à la Provence orientale de réparer les misères infligées aux cultures et aux habitations par les 22 années des régimes précédents.

La commune de St-Laurent affronte de multiples difficultés municipales posées par l'état ruineux de son patrimoine immobilier, le repeuplement, l'ins­tabilité des rives du Var, l'entretien de l'unique puits du village. Chacun des maires nommés par le Préfet s'attache à donner une solution à l'un ou à l'autre de ces problèmes. Tous ont à répondre au harcèlement de l'autorité préfectorale sur la situation scolaire. Dès février 1815, le sous-préfet de Grasse demande "un état trimestriel de la situation scolastique de la com­mune".

Le régime politique consolidé par la défaite de Waterloo aura ses ordonnances scolaires. Celle du 29 février 1816 entend "encourager et surveil­ler l'enseignement primaire". Elle l'encourage en se montrant plus exigeante que par le passé sur la formation et la culture générale des maîtres.

Les instructions du 14 juin 1816 sur les examens pour la délivrance des brevets de capacité pour l'instruction primaire prévoient trois niveaux. Le maître

du troisième degré enseigne tout ce qu'il sait.

Les candidats se préparent à l'examen dans les institutions libres, les collèges d'Antibes et de Grasse. Le contrôle de leurs connaissances est assuré sous l'autorité du Recteur de l'Académie d'Aix. La surveillance des ma1tres repose sur la vigilance de l'Evêque de Fréjus, assisté par une com­mission cantonale qui, pour St-Laurent, siège à Antibes.

Lors de la Restauration, le maître de l'école communale de St-Laurent est Antoine CASTILLON. Il répond aux qualifications requises. Il est titulaire du brevet de capacité du troisième degré obtenu le 7 avril 1823. Il reçut l'autorisation d'enseigner de Mgr l'Evêque de Fréjus le 19 juillet 1823. Il fut insti tuteur libre dans la commune à 26 ans en 1817. Il se soumit à l'examen du brevet de capacité à 32 ans. Marié à 20 ans, père de six enfants, il présente les garanties désirables dans son emploi.

Il est instituteur depuis douze ans quand survient la Révolution de juillet 1830. Elle est accueillie avec surprise dans l'arrondissement. Elle intéresse essentiellement les électeurs censitaires et les fonctionnaires.

Les changements de régime passionnent les bourgeois de Draguignan, de Grasse et d'Antibes. A  St-Laurent, on s'intéresse davantage à la fermeture de la frontière, ordonnée par le roi de Sardaigne.            ,

Depuis cinq' ans, maire de la commune, Honoré BOURROULE, demeure en place pour cinq autres années. La dernière séance du Conseil Municipal du 6 juin 1830 était consacrée à l'état des chemins. La première séance du nou­veau régime tenue le 24 octobre 1830 se livre sans commentaire au vote d'un crédit de 50 F pour achat de deux écharpes tricolores, insignes du maire et de son adjoint, en remplacement de l'écharpe blanche désormais prohibée. Le problème politique étant réglé, la commune répond à de nouvelles enquêtes, établit de nouveaux états pour une administration préfectorale aussi exi­geante que les précédentes.

L'instituteur Antoine CASTILLON obéit à la circulaire générale du Recteur de l'ACADEM1E D'AIX du 20 mai 1831, adressée à tous les maires de son ressort, "sur la situation scolaire de leur commune.

A St-Laurent, l'école des garçons est particulière, payante, sans condition de gratuité. Elle reçoit 24 élèves en hiver et 16 en été. Le maire complète l'état. Etant du pays, le maître d ‘école n'a pas de logement communal, ne reçoit aucune indemnité représentative. La contribution municipale à l'ins­truction primaire intervient sur deux points: la salle de classe est logée au second étage de la mairie, de plus, le maître reçoit une subvention de 100 F contre l'admission de quatre élèves gratuits.

Les chefs de famille paient une rétribution mensuelle de 1,75 F dont le montant global est de 520 F. L'instituteur est encore secrétaire de mairie et receveur du Bureau de Bienfaisance emplois qui lui valent 660 F de rétri­bution. Sa position semble confortable d'autres précisions viennent le con­firmer.

Le nouveau régime se préoccupe de transformer le régime de l'ins­truction primaire. Une enquête préfectorale du 9 avril 1831 étudie l'éven­tualité d'un enseignement gratuit.

Le maire répond docilement dans le sens voulu par l'évolution des temps. Le petit appartement, local mis à la disposition de l'instituteur est quelque peu insuffisant. Il est possible de créer une classe et un logement d'instituteur en aménageant un ancien four communal. Le devis monte à 3000 F, somme dont ne dispose pas la commune. Elle ne saurait établir la gratuité de l'enseignement. Antoine CASTILLON est consulté sur ce point. Il évalue son salaire éventuel à 800 F, pour assurer la totalité de la gratuité de la com­mune. Il offre une autre solution: contre une subvention de 240 F, il rece­vrait 10 enfants pauvres. De plus, un crédit de 150 F pourvoirait à l'achat des livres et du matériel indispensable. La commune y participerait pour moitié. En nota, le maire adresse son sentiment personnel au Préfet. Certes, un enseignement gratuit doublerait le nombre des écoliers. On ne peut le réa­liser sans l'aide de l'état.

Les propositions chiffrées de la commune de St-Laurent ne sont pas retenues dans la loi nationale sur l'enseignement primaire due à la constance de François GUIZOT.

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