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15/01/2013

TRACASSERIES A LA FRONTIERE DE SAINT LAURENT DU VAR EN 1836

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Dans ses « Causeries du lundi », Sainte-Beuve écrit une notice sur l'écrivain suisse Tôpffer (1799-1846). Il y cite le compte-rendu d'un voyage qui a conduit ce dernier à Saint Laurent du Var pendant le règne de Louis-Philippe.

Extraits :

« En quittant Nice, nous laissons derrière nous les Apennins, et plus rien, si ce n'est l'horizon de la mer (...) Bientôt nous atteignons la frontière de France. C'est à Saint Laurent du Var, au-delà d'un pont immense jeté sur des prairies que le Var dans ses jours de crue inonde de ses flots. Quand on a franchi le pont, on trouve devant soi quatre ou cinq baraques remplies d'employés et de gendarmes. Au nom du roi de France ces messieurs vous prient très poliment d'entrer, de déclarer, d'exhiber,. au nom du roi de France et poliment toujours, ils vous présentent une carte à payer. Ohé! c'est cher! et jamais aubergiste piémontais, jamais hôtesse lombarde ne nous écorcha de la sorte.

A Saint Laurent du Var, nous payons sous trois formes. C'est d'abord quinze nouveaux francs pour notre même passe-port. Cette plaisanterie .fiscale, si promptement renouvelée, nous fait l'impression d'une très brutale récidive,. c'est ensuite seize francs pour quelques petites boîtes de bonbons de Gênes, que quelques-uns de nous ont achetées pour les offrir à leurs parents (...). C'est ensuite quinze francs pour que la voiture puisse entrer sur le sol français (…) On toise nos pauvres chevaux, on dresse leur signalement, on leur fait acheter un passe-port privé, et dans la crainte qu'ils n'aillent être vendus ou échangés en France (...) on exige le dépôt de cent et dix francs qui seront rendus au bureau de sortie, si nos chevaux ne viennent pas à périr, si l'on n'est pas forcé d'en remplacer un, si le cocher ne perd pas le reçu, si le signalement est exact et si le bureau de sortie n'a pas la berlue.

Enfin chose infâme, l'on nous palpe dans une dernière et abjecte baraque (...). Payer, passe encore, mais soi, honnête particulier, être livré aux crasseuses mains de la lie des douaniers! »

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr

08/01/2013

L’EGLISE DE SAINT LAURENT DU VAR, UN BIJOU DE L’ART ROMAN LOMBARD

LE CLOCHER MEDIEVAL DE SAINT LAURENT DU VAR.jpg

L’église de Saint Laurent du Var présente toutes les caractéristiques propres à l’art roman lombard.

Au XIe siècle apparaît le premier art roman qui place la Provence dans un vaste courant qui s'étend de la Lombardie à la Catalogne il se reconnaît à l'appareil des murs, faits de pierres éclatées au pic et posées à plat en assises régulières.

Cette maçonnerie rustique et simple est décorée de bandes lombardes.

Les absides et les murs latéraux sont rythmés par de minces pilastres plats, les lésènes, réunis à leur sommet par une série de petits arcs. Sur certains édifices, plus tardifs, ces bandes lombardes sont accompagnées de frises en dents d'engrenage. Quelques absides plus importantes, sont couronnées d'une rangée de niches qui favorisent les jeux d'ombre et de lumière. Les claveaux, plus épais à la clef, s'amincissent et se raccourcissent aux extrémités pour dessiner un arc en forme de croissant, l'arc lombard.

La Provence est longtemps restée fidèle à l'architecture romane. Il faut attendre le XIIe siècle pour que soient acceptées les influences de l'architecture gothique venue du Nord.

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : contacteredmondrossi@wanadoo.fr

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?

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02/01/2013

SAINT LAURENT DU VAR DURANT LA GUERRE 1939-1945, LES DESTRUCTIONS ET LA RECONSTRUCTION

SAINT LAURENT DU VAR SOUS LES BOMBES LA GARE.jpg

La municipalité de Louis Bènes avait effectué de nombreux grands travaux dans l'entre-deux guerres. St Laurent ayant été ravagée par les bombes, des grands travaux étaient encore nécessaires.

St Laurent était une commune martyrisée. Le terme « martyr » fut d'ailleurs souvent employé par la presse pour définir la ville. Elle reçut d'ailleurs la croix de guerre pour cette raison.

Les premières pertes pour la ville furent évidemment ses victimes civiles. Les chiffres varient selon les sources. Dans son recueil de témoignages, le Souvenir Français compte 70 tués.

Dans le questionnaire adressé au Secrétaire Général de la 28ème Région Fédérale du Bâtiment des Travaux Publics et Matériaux de Construction des Alpes-Maritimes rempli le 5 Novembre 1945, l'Adjoint au maire estimait le nombre de morts à 69.

Les bombardements avaient finalement réussi à atteindre leur but : le pont routier sur le Var était entièrement détruit et le pont chemin de fer (Marseille - Nice) était très endommagé. Plusieurs mois de travaux furent nécessaires pour le réparer. Les édifices publics étaient nombreux à avoir été détériorés. Le lavoir municipal, les entrepôts et le dispensaire étaient complètement sinistrés. La mairie, les écoles, les abattoirs et le local pompe — incendie ne l'étaient que partiellement. Lors des délibérations du Conseil Municipal du 15 Octobre 1944, il est mentionné que « les bombardements ont totalement détruit les horloges. »

Le 20 Novembre 1944, le conseil signale que la digue communale a été gravement endommagée par les bombardements d'Août. Il indique que « ces travaux sont d'une urgence absolue car, en cas de forte crue du Var l'envahissement par les eaux serait à craindre »

Le 29 Septembre 1945, il note que le presbytère a été très endommagé. Le même jour, il fait remarquer que « le grand collecteur des eaux fluviales et usées prolongeant celui de la Place François Layet et qui reçoit les eaux de la ville de St Laurent a été gravement endommagé et fissuré par les bombardements aériens ».

Dans une lettre datée du 18 Décembre 1944, adressé au Préfet, le maire de St Laurent fait le point sur les dégâts qui ont démoli ou abîmé un nombre important de maisons. En 1939, la ville comptait 905 immeubles. En Décembre 1944, cent immeubles avaient été entièrement détruits, soit 11% de la totalité. 300 avaient été partiellement détruits avec 50 à 90% de dégâts, soit 33,14% des immeubles. Autant de bâtiments étaient intacts à l'extérieur mais leur intérieur était démoli. Seuls 200 immeubles étaient sans dégâts. C'est donc une très faible partie de la ville qui a été épargnée (22,09% des immeubles n'ont pas été détériorés).

Le maire évalue alors à 298 le nombre des sinistrés totaux et à 2799 celui des sinistrés partiels. Une très grande majorité de la population a donc été sinistrée. Le nombre des maisons détruites est de 104 et environ 500 maisons sont partiellement sinistrées.

Le questionnaire mentionné plus haut apporte des renseignements complétant ces chiffres. La municipalité y a répondu en Novembre 1945, soit près d'un an après la lettre du maire.

Ce sont 103 immeubles d'habitation qui ont été sinistrés entièrement. 310 ont été touchés à plus de 30% et 452 partiellement jusqu'à 30%. Il n'est pas précisé comment étaient évalués en pourcentage les dégâts. Néanmoins, les bâtiments sinistrés jusqu'à 30% doivent correspondre avec ceux dont l'intérieur était démoli et l'extérieur intact. Par rapport à Décembre 1944, le nombre d'immeubles partiellement démoli a considérablement augmenté. Le chiffre était alors d'environ 500. Un an plus tard, il est de 750. Il faut bien sûr nuancer ces chiffres, surtout qu'ils n'étaient que des estimations en 1944.

A cause de tous ces dégâts, la population souffre évidemment du manque de logements.

Le questionnaire ne s'intéresse pas seulement aux problèmes de logements, qui sont une des préoccupations principales de la population. Il permet d'apprendre que 52 immeubles à usages industriels ou commerciaux ont été sinistrés complètement et 125 partiellement. Parmi les entreprises entièrement détruites, on note le Studio Nicea Film qui produisait des films de cinéma. C'était la plus grande activité industrielle de la cité.

Celle-ci avait une vocation principalement agricole. Là encore, des dégâts ont touché les immeubles. Deux ont été complètement démolis et 264 partiellement. Ces destructions diminuèrent la production agricole. Il est regrettable que le questionnaire ne mentionne pas le nombre d'immeubles non sinistrés, cela aurait permis de se rendre compte de l'ampleur des destructions.

Extrait du mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96